C’est ainsi que titre un article de la Dépêche du Midi dans son édition du 1 juin 2004. D’après la Dépêche du Midi, un conseil municipal s’est tenu à Orgeix (Haute Ariège) dimanche soir du 30 mai et le sujet traitant d’une battue à l’ours le même soir a réuni de nombreuses personnes (environ 80 selon la Dépêche du Midi).
Gérard Bergé, le maire d’Orgeix, aurait ainsi déclaré : « Je suis foncièrement européen mais les directives de Bruxelles, via Paris, imposées par des technocrates, rarement vus sur le terrain, nous dérangent profondément, car tout va à l’encontre d’un aménagement cohérent du territoire. Cette semaine encore, et pour la deuxième fois en peu de temps, le rucher de Sylvain Authier a été détruit, deux chevaux adultes ont disparu alors qu’ils se trouvaient en liberté, à quelques mètres des premières maisons du village et ce malgré les clôtures mises en place par le propriétaire ».
Selon la Dépêche du Midi : « Le député Bonrepaux, les maires d’Orlu, Ascou, les éleveurs, les habitants des communes voisines étaient donc venus prêter main forte aux Orgeixois. Une battue était organisée d’Ax aux Forges d’Orlu ».
Source : La Dépêche du Midi (01/06/04)
Communiqué de Presse de Cap Ours
La Dépêche du Midi du 1er Juin 2004 , sous le titre « La chasse à l’Ours est ouverte » nous relate une battue à l’ours qui s’est déroulée dimanche 30 Mai entre Ax les Thermes et les Forges d’Orlu sous la conduite et les encouragements du Maire d’Orgeix, et d’Augustin Bonrepaux, Député et Président du Conseil Général.
CAP-Ours* tient à souligner le caractère totalement illégal de cette battue et l’irresponsabilité de ces élus de la République qui bafouent les lois françaises et européennes.
CAP-Ours rappelle que :
- L’ours est un animal protégé par la loi, très rare de surcroît, (quinze survivent dans les Pyrénées) .
- La réintroduction de l’Ours en Midi-Pyrénées est une action qui a été menée par l’Etat Français, en toute connaissance de cause.
Beaucoup de socioprofessionnels ariégeois sont favorables à la présence de l’ours : Accompagnateurs, restaurateurs, aubergistes, propriétaires et gestionnaires d’hébergements touristiques (gîtes, chambres d’hôtes et gîtes d’étape), artisans, producteurs de terroir…
Il n’est pas inutile de rappeler qu’il existe également une association de bergers et d’éleveurs qui soutiennent la cohabitation avec l’ours ( Association de Cohabitation Pastorale)
L’ours et l’image de l’ours servent de publicité pour de très nombreuses structures commerciales ou associatives (camping, restaurants, cartes postales, offices de tourisme etc..)
Enfin, et c’est peut être le plus important, d’après un sondage I.F.O.P.** de janvier 2003, 86% des montagnards pyrénéens (et 88 % des Français) considèrent que l’Ours fait partie du patrimoine pyrénéen.. Ces mêmes pyrénéens sont 79% à penser que la présence de l’Ours est valorisante pour les pyrénées. Enfin, si 72 % des français se sont déclarés favorables à de nouveaux lâchers d’ours, 58% des pyrénéens y sont également favorables.
On est donc bien loin de l’exaspération de toute une population.
Nous pouvons comprendre que les éleveurs et les apiculteurs victimes de dégâts expriment leur colère et leur découragement, mais il est indigne, de la part d’élus, de souffler sur les braises pour des raisons purement électoralistes alors que leur rôle serait plutôt de tenter de calmer les esprits
Il est de plus inadmissible que ces mêmes élus appellent à des actes contraires à la loi.
Mr Bonrepaux, député de la République essaie d’obtenir par les armes ce qu’il n’a pas pu obtenir démocratiquement à l’assemblée (cf. épisode 2000 / amendement Bonrepaux …)
Enfin, il faut souligner à quel point, ces battues donnent une mauvaise image des
Pyrénées et de leurs habitants.
*CAP-Ours est la Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours composée de 30 associations : Association pour la Cohabitation Pastorale (ACP), Action Nature, Association Pyrénéenne des Accompagnateurs en Montagne du département Pyrénées-Orientales (APAM 66), Associations Départementales Pyrénéennes des Accompagnateurs en Montagne des départements Ariège et Haute Garonne (ADPAM Ariège et ADPAM Haute Garonne), Les Amis du Pic du Gar, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Les Amis de l’Ours en Pyrénées Centrales (AMOPYC), Association des Naturalistes Ariègeois (ANA), Association Nature Comminges (ANC), Association de Promotion des Initiatives des Habitants de Mijanès (APIHM), Collectif Ax 24 mars, Comité Ecologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), Connaissance de l’ours, FERUS, Fonds d’Intervention Eco-Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), L’œil aux aguets, Mille Traces, Nature Midi-Pyrénées (NMP), Nature Midi-Pyrénées comité local Hautes-Pyrénées, Pays de l’Ours-ADET, Société d’Etude, de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest-Béarn (SEPANSO), Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement (Uminate), Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement – Hautes Pyrénées (Uminate 65), WWF France.
**Sondage I.F.O.P. pour le W.W.F. France et l’ADET- Pays de l’Ours de Janvier 2003 effectué auprès de 1006 personnes représentatives de l’ensemble de la population française âgée de 15 ans et plus, et de 403 personnes issues des 939 communes classées en zone Montagne des Pyrénées, âgée de 15 ans et plus.