Parole d’ours est le programme d’écobénévolat sur l’ours dans les Pyrénées de l’association FERUS.
Parole d’ours
Par Isabelle Slinckx
Deux petites semaines sur le programme Parole d’ours qui m’auront appris énormément.
Et, en premier lieu, que l’ours que je voyais, en écolo naïve et bien éloignée des Pyrénées, comme une sympathique bestiole velue, est ici le carrefour d’un bon nombre d’enjeux, entre politique, anthropologie, mondialisation et psychologie. Bien sûr j’avais croisé deux Ariégeois qui m’avaient mise en garde: Ah vous, la Belge, vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds, c’est chaud l’ours, chaud. Et pourtant ils étaient pour…Quoique modérément, surtout elle qui prenait le point de vue de l’ours slovène qu’on arrache à ses belles forêts slaves pour l’envoyer se faire pourchasser et détester en France, un argument que j’ai ré-entendu par la suite et auquel surtout j’ai reçu une réponse : les ours slovènes sont prélevés sur des quotas de chasse, en envoyer un en France, c’est en sauver un…
Dans le camp des « pour »
De notre base à Montespan en Haute-Garonne, nous préparons les interventions de Parole d’ours, un programme au joli intitulé qui consiste à aller poser quelques questions aux passants sur les marchés et à distribuer de la documentation dans les commerces. But essentiel : faire passer des messages factuels sur la biologie de l’ours (régime alimentaire, absence de différence entre ours de souche slovène et de souche pyrénéenne…), pour redresser quelque peu le tir par rapport à la désinformation régnant dans certains médias locaux et tordre le cou à de nombreuses rumeurs, du même style que celles qui frappent les vautours fauves, que certains voient s’envoler allègrement un agneau dans les pattes…
La tâche n’est pas toujours facile parce que Ferus et son programme sont connus maintenant, c’est la 3è édition déjà, et que la majorité des gens pensent à priori que nous sommes « pour »…et nous le disent, pas toujours sur un ton amical. Ce que nous devons atténuer si nous voulons maintenir le dialogue, en insistant sur le fait que nous sommes pour la cohabitation, et qu’être pour l’ours ne veut pas dire être contre le pastoralisme ou les éleveurs. Finalement il s’agit pour beaucoup de lutter contre les grandes affirmations simplistes et de rétablir des faits plus nuancés, ce qui n’est jamais facile et ici le tableau me paraît particulièrement complexe…
Petite appréhension donc avant d‘entamer ce bénévolat…apaisée après une première journée passée aux Estivales à Arbas, où le public est très accueillant et un jeu de rôle organisé par Ferus me permet de mieux cerner les différents acteurs du dossier ours. Une des premières choses à apprendre, et vite, ce sont les réponses à donner à ces informations fausses qui circulent, expliquer par exemple pourquoi c’est la Slovénie qui a été choisie comme pays source, que les ours slovènes ne sont pas plus carnivores, que tout cela ne coûte pas très cher, quelle population d‘ours est acceptable (un argument souvent entendu qui laisse rêveur, même une plus ou moins novice comme moi, est qu’il y en a trop…une vingtaine sur 80 000 km² pourtant, ça n’a rien à voir avec la population bien plus dense en Slovénie ou Croatie)…
Dans le débat avec les « contre »
Cette appréhension me rattrape une fois sur le terrain : les marchés. Assez rapidement j’apprends à distinguer les touristes des locaux. Les touristes sont disposés à répondre en général mais parfois un peu réticents « oh vous savez on n’est pas d’ici» avec quelque chose qui donne l‘impression qu’ils préfèrent ne pas se mouiller dans un débat qu’ils connaissent peu mais suffisamment pour savoir qu’en effet il est chaud.
Chez les locaux, cette lueur que j’ai perçue régulièrement dans les regards au moment où je prononçais le mot ours…« Bonjour Monsieur, auriez-vous quelques minutes à nous consacrer pour répondre à quelques questions ? » « Oui, peut-être, c’est sur quoi ? » « L’ours » « Ah, non alors … »
Les « contre » les plus convaincus préfèrent probablement parfois passer leur chemin, je le vois au regard en coin qui s’attarde un instant sur mon badge Parole d’ours et au détour que font ces personnes pour ne pas risquer d’être abordées.
Les « contre » c’est surtout le monde agricole et les chasseurs. J’avais déjà compris- ce n’est pas bien difficile – que l’ours, comme le loup ailleurs, attaque les troupeaux. Malgré un régime essentiellement à base de végétaux, notre plantigrade est un « omnivore opportuniste », donc ne dédaigne sûrement pas un petit morceau de viande (fraîche ou pas d’ailleurs, il peut aussi être charognard de temps à autre) pour s’alimenter en bonnes protéines animales, surtout soit-dit en passant quand il n’a pas eu le temps et la tranquillité nécessaires pour s’installer dans un pré ou une forêt pour y brouter. L’ours prend son temps pour manger.
Souvent, ils disent préférer ne pas entamer le débat, en assenant quelques arguments péremptoires et sans appel : « c’est encore Paris , les bureaucrates le cul sur leur chaise toute la journée, qu’est-ce qu’ils y connaissent ? » ou pire (pour moi), Bruxelles – parlons-en de Bruxelles et de la manne céleste européenne…Les généreux fonds de la PAC mériteraient pourtant bien d’être discutés surtout face au fait qu’à l’heure actuelle les éleveurs prennent peu soin de leur troupeau, j’ai entendu quelques histoires de brebis laissées à leur sort en hiver ou blessées et laissées sans soin puisque sans bergers. Ce genre de comportement devrait être mis en avant plus souvent, même s’il ne faut pas généraliser.
A l’opposé certains viennent vers nous et nous abordent directement, ou après avoir écouté ce que nous disions à d’autres personnes, pour mieux cerner qui nous sommes. Ils le font parfois de façon un peu agressive sur le mode ça sert à rien ce que vous faites, l’ours on va s’en débarrasser… ou le célèbre « mais vous n’y connaissez rien ». Ce qui je l’avoue dans mon cas est assez vrai…concernant le pastoralisme en tout cas, même si j’apprends vite, pas encore assez pour toujours contrer les arguments avancés. Exemple : les brebis, si on les parque la nuit, elles ne peuvent plus manger, c’est la nuit qu’elles mangent…Ah bon ? Ca me paraît curieux mais je ne sais pas quoi répondre. Renseignements pris, les brebis mangent quand on les mène là où il y a à manger, d’où l’importance de la présence de bergers.
Et puis il y a toute une gamme d’attitudes intermédiaires de ceux qui ont effectivement eu des problèmes avec l’ours, ou du moins connaissent quelqu’un dont ça a été le cas…et qui ont réellement peur pour leurs brebis ou donnent déjà beaucoup à un métier très difficile et ne veulent surtout pas qu’on y rajoute une difficulté supplémentaire sous la forme de l’ours.
Finalement, dans le monde agricole, il y a ceux qui sont dans la catégorie symbolisées par le « jeune agriculteur moderne » du jeu de rôle de Ferus : prêts à essayer de cohabiter, à tenter les mesures de protection des troupeaux proposées par l’état. C’est là qu’il y a du travail à faire et un vrai dialogue à instaurer, mais qui n’est pas favorisé par les instances dirigeantes du monde agricole. Résultat, tous les éleveurs ne semblent pas correctement informés des mesures d’aide prévues pour eux (notamment celles qui concernent la protection des troupeaux dans le cadre du Plan ours). Nous en avons croisés qui avaient l’air sincèrement étonnés de ce qui existait. J’ai mieux compris après notre passage dans une instance officielle que je ne citerai pas et où nos brochures qui venaient pourtant du ministère de l’écologie ont été refusées. Les différents échelons de l’Etat ne semblent pas parler d’une seule voix…
Et puis il y a toute la fierté du monde de la montagne et sa méfiance envers la ville et ces fonctionnaires lointains, ces agriculteurs peu considérés et dont les activités périclitent souvent… Alors, ils se défendent, quitte à employer des arguments faussés ou qu’ils savent mensongers…à la guerre comme à la guerre. L’ours et le montagnard c’est une longue histoire, de peur, de concurrence, de chasse, donc de prestige et aussi de respect. En subsistent comme traces, je l’apprends, les fameuses fêtes de l’ours, où un montagnard peut citer (comme dans le film Hommes et ours – Regards croisés sur notre nature) un raisonnement qui me laisse perplexe : « l’ours c’est la tradition, mais de là à réintroduire des ours aujourd’hui, non ». Et là derrière se cache la lutte des anciens pour éliminer l’ours qui vise les troupeaux, un autre argument classique. Qui sous une autre forme donne la réponse la plus entendue à notre question : l’ours fait-il partie du patrimoine pyrénéen ? « oui, il a toujours été là ».
La politique s’en mêle aussi. Curieusement les premiers lâchers en 1996 n’avaient pas fait l’objet d’opposition mais les choses ont changé depuis. Le jeu des élus locaux sur lequel je ne vais pas m’étendre me semble déterminant vu de l‘extérieur, cette opposition à l’ours ne serait pas ce qu’elle est si elle n’était pas « organisée », soutenue officiellement. Je trouve assez ironique de constater les moyens technologiques et budgétaires déployés par l’Etat pour essayer de sauvegarder cet ours que d’autres mettent tant d’acharnement à poursuivre et détruire. Le monde de l‘élevage est pourtant un des grands bénéficiaires du Plan ours, ce qui est généralement tu. N’y-t-il pas un enjeu politique pour un gouvernement central de faire respecter ses décisions, d’autant plus si elles sont inspirées (et imposées) par l’échelon international (à la fois directive UE et Conventions internationales ici), et d’autant plus que de grosses sanctions sont à la clé en cas d‘infraction. Et attribuer des fonds sans en vérifier les modalités d’affectation, cela ressemble à de la bêtise ou plutôt à de la politique des yeux fermés pour ne pas trop gêner les élus locaux…
J’ai un peu de mal avec un tel mépris des normes internationales en matière de respect des espèces menacées, surtout que celles de l’UE ne peuvent pas être taxées de radicalisme écologique, mais plutôt de minimalisme…
Et c’est peut-être pompeux mais j’y vois aussi un enjeu démocratique : les éleveurs, les contre, ne sont qu’une toute petite minorité, certes touchée de plus près que les citadins, mais si la majorité de la population est locale est pour ses ours…
Et les tièdes
Si j’avais une idée de la passion que suscite l’ours dans les deux camps opposés, je n’avais pas pensé à l’espèce de tabou qui règne chez la grosse majorité de la population locale, sans doute fatiguée du débat ou de devoir se positionner. La grosse majorité probablement est plutôt pour mais sans s’engager et surtout sans le dire trop fort parce que le beau-père est chasseur, le cousin éleveur, le voisin opposé…Comme ces quelques (rares, 10 % au grand maximum) commerçants qui ont refusé les brochures que nous diffusions par peur de déplaire à un membre de la famille ou aux clients… En caricaturant à l’extrême, cela m’a rappelé des lectures sur des régions du monde où règne une guérilla, un groupement terroriste, où la population est déchirée entre allégeance aux défenseurs de l’indépendance et dégoût pour la violence que suscite ce conflit. J’étais en pleine lecture pendant le bénévolat d’un excellent recueil de nouvelles – Peces de la amargura – sur le conflit latent et sournois au Pays Basque, l’impossibilité de rester neutre…
Les tièdes, les flous, les indécis, ceux qui n’ont pas trop d’avis et se laissent influencer par des médias locaux qui colportent la désinformation et jouent sur le sensationnel. Comme la dame de l’autre jour qui m’aborde parce que je photographie un vol de vautours en me disant: « Il y en a trop, il faudrait faire quelque chose quand même… » Pas de chance, je sors de ma mission ours, et les arguments ne me manquent pas, je corrige gentiment et elle termine la conversation sur un : « Mais moi j‘aime beaucoup les vautours, c‘est très beau…». Allez comprendre…on aime parce que quand même ça fascine mais ça fait peur aussi. « C’est beau, c’est notre patrimoine mais c’est dangereux. » est une idée souvent avancée qui me donne envie de répondre : Et alors ?? On a tellement perdu l’habitude ou voulu croire qu’on a éliminé tout ce qui est dangereux. Je peux comprendre les parents qui ont peur pour leurs enfants, n‘est-ce pas le propre du parent d‘avoir peur pour son enfant, mais les accidents d’ours ça ne court pas les rues, moins que ceux de voiture, de moto ou les maladies cardio-vasculaires dues à l’obésité…
Toujours dans le registre vautour, cet hôtelier catalan affirmait à la touriste que j’étais: « oui, les vautours s’attaquent aux vaches ». A quoi j’ai innocemment demandé en réponse : si ce n’était pas seulement le placenta ou la vache ou le veau peut-être, mais seulement si la mise-bas s’était mal passée ? Réponse :« Euh oui…. » même syndrome que les éleveurs de ce côté-ci : on assène de grandes « vérités » sensationnelles à l’ignare et quand on se rend compte qu’il ne l’est pas tant que ça, on fait marche arrière.
Un autre argument régulièrement mis en avant : Oui aux Pyrénéens, non aux Slovènes…Répondre que les deux appartienne à la même espèce (l’ours brun européen) et qu’ils ont donc le même régime alimentaire n’aide pas. J’ai cru déceler deux types de positionnements derrière cette affirmation : d’une part une identification d’ordre sentimental, ce sont « nos » ours, qui ne dit rien sur ce que la personne peut penser de la survie des ours de souche pyrénéenne soit dit en passant (voir ce qui était dit de la tradition plus haut). D’autre part, il y a aussi l’argument de mauvaise fois, typique de l’agriculteur qui nous dit le regard provoquant : « oui, les Slovènes mangent plus de brebis, ils sont élevés à la viande », tout en sachant pertinemment que ce n’est pas le cas.
Je ne m’attarderai pas sur le camp des pour, si ce n’est pour noter que j’ai parfois été frappée d’entendre des gens que j’interrogeais qui étaient pour et très remontés parler de « ces cons de chasseurs», etc. L’agressivité n’est pas l’apanage d’un camp.
L’enjeu écologique
On nous l’a rétorqué souvent : si les anciens les ont éliminés, c’est pas pour rien…Peut-être mais les anciens vivaient dans la confrontation avec les espèces animales, la lutte pour la survie, la concurrence pour les proies…Bien loin de notre quotidien où la seule lutte pour la survie alimentaire est faire la queue au supermarché. Nous sommes à une autre époque où ni l’ours ni le loup ne sont les vraies menaces à la survie économique des éleveurs et les éliminer n’augmentera pas le prix de la viande…Seule la fin des subventions européennes est une vraie menace mais c’est une autre histoire, quoique…
La préservation des écosystèmes, la biodiversité sont mis en avant dans bien des discours, peut-être sans en expliquer suffisamment le contenu me suis-je dit quelque fois en voyant un sourcil levé, dubitatif quand j’essayais de faire passer le message que l’ours est une garantie de biodiversité puisqu’en le protégeant, on protège des milieux fragiles et encore sauvages. On empêche que la montagne soit envahie par les activités humaines, parce que l’ours a besoin d’un espace relativement tranquille et qu’il y a de fait une certaine concurrence dans l’affectation de l’espace. Et nous retombons sur le débat de l’avenir: des montagnes constellées de routes à 4 voies et de remontées mécaniques et autres pistes de VTT, ou des montagnes laissées vierges et belles.
Tout cela en réponse à l’affirmation que l’ours c’est la fin de la biodiversité, sous le prétexte bien commode et simpliste que l’ours tue les brebis et donc le pastoralisme alors que les brebis et le pastoralisme favorisent la biodiversité en favorisant les milieux ouverts, un argument « européen » bien repris à leur compte par les éleveurs oucomment retourner un argument en en présentant qu’une facette.
Symboliquement cela va bien au-delà : l’enjeu est d’enfin comprendre que nous nous trompons si nous croyons être les maîtres du monde et des autres espèces parce que ce n’est pas cela qui nous sauvera. Si quelque chose disparaît ce sera l’humain mais pas la planète…
En conclusion : pourquoi ça marche mieux ailleurs ? Italie, Espagne, Slovénie…
Un certain nombre de facteurs peuvent expliquer cette différence : La présence continue de population d’ours/de grands prédateurs, la population humaine ne s’est donc pas déshabituée de leur présence, la relation qui existe aujourd’hui en Slovénie, dans les Abruzzes ou la chaîne Cantabrique est celle qui prévalait autrefois dans les Pyrénées, l’ours peut être détesté, chassé quelques fois mais fait partie de la vie…; l’action de l’état y a peut-être été plus engagée; la présence de ces animaux est vue comme un facteur d’attrait pour le tourisme – aidant ainsi à l‘essor économique tant prôné par les politiques locaux; ces régions sont restées en partie plus sauvages, avec moins de présence humaine et de pastoralisme.
Je suis arrivée au constat étonnant que c’est aussi une histoire de chance/malchance, avec quelques facteurs qui ici se sont rassemblés pour organiser une opposition bruyante à défaut d’être en nombre : la puissance du lobby agricole, les intérêts de quelques élus locaux, le déclin de l’activité pastorale, une rébellion (sympathique au demeurant) à l’égard des décisions centralisées de la capitale.
Des questions peu politiquement correctes m’ont traversé l’esprit au fil des jours : faut-il sauver le pastoralisme à tout prix ? Faut-il sauver l’ours pyrénéen à tout prix ? Il y aura toujours des ours bruns d’Europe ailleurs (34 000 en Russie) et des milieux ouverts aussi d’ailleurs.
Et puis, nous sommes partis une journée à la recherche de l‘ours – sans succès, il y en a peut-être « trop » mais la probabilité d’en voir un est infime, j’ai eu l’impression de rentrer sur les terres d’un noble peut-être un peu irascible, qui n’apprécierait sans doute pas ma présence mais que j’étais tellement curieuse d’épier dans sa vie quotidienne. La forêt n’est pas la même quand on sait qu’il peut y être.
Nous sommes fiers de notre civilisation, de notre évolution, tuer pour rien ne fait théoriquement plus partie de nos valeurs. Et l’idée de dominer la nature appartiendra bientôt à un monde révolu. L’idée qui est actuelle et urgente c’est d’éviter d’aboutir à un monde sans nature et la voie n’est déjà que trop bien engagée, c’est cela le combat d’aujourd’hui et de demain. Celui d’avoir encore ce frisson en voyant une ourse et ses petits, nés libres…Ne dit-on pas qu’on mesure le degré d’évolution d’une société à sa capacité et sa volonté de protéger les plus vulnérables ? L’ours l’est sans doute plus que la brebis…
Merci l’ours d’entretenir chez nous l’enfance : la fascination et la peur mêlées.
Merci l’ours d’être incontrôlable, imprévisible.
Merci de nous obliger à nous interroger pour savoir si nous sommes encore capables de te laisser une place, une place à ce qui est « indésirable », à ce qui ne « sert à rien ».
Isabelle Slinckx, été 2010
3 commentaires sur “L’expérience Parole d’ours par Isabelle, bénévole”
Plutot d’accord avec toi ugatza,le pastoralisme,existe et perdure pour rassurer un certains nombre de nos compatriotes qui se disent que l’espèce humaine est partout et controle tout,asptise le sauvage qui fait peur ,car incontrolé,et ce jusqu’a l’inconscient.ces regroupement de moutons sont partout par millier dans les alpes,et les pyrénées,en érodant les sols de façon absurde.Cette activité ne rapporte rien et meme coute plus qu’autre chose parait t’il.a voir.En france plus qu’ailleur le lobby agricole est puissant,avec la chasse,et bien sur la peur irraisonné des prédateur(meme le renard,la martre)et de la grande nature libre .Ailleur aussi mais moins.pourtant nous nous coupons d’une source d’émotions,de créativité et de découverte pour notre esprit ,a vouloir tuer ,ce qui nous échappe,dans tout les sens du terme d’ailleur.qu’on veuille aménager certain endroit autour des villes pourquoi pas!!mais pourquoi ce désir d’omnipotence absolue.ce reve idiot de maitrise,de control a en devenir sourd.
« Les « contre » c’est surtout le monde agricole et les chasseurs. »
Dans le même texte, on trouve:
« Ce que nous devons atténuer si nous voulons maintenir le dialogue, en insistant sur le fait que nous sommes pour la cohabitation, et qu’être pour l’ours ne veut pas dire être contre le pastoralisme ou les éleveurs. Finalement il s’agit pour beaucoup de lutter contre les grandes affirmations simplistes et de rétablir des faits plus nuancés, ce qui n’est jamais facile et ici le tableau me paraît particulièrement complexe… »
Au début, adhérent du FIEP, puis et d’Artus, puis Ferus, je pensais qu’elle était possible, cette cohabitation.
Il faut se rendre à l’évidence: il n’en sera jamais rien et c’est ainsi depuis que le pastoralisme existe.
Sortons des faux-semblants et des jeux de dupe.
Ils se foutent de notre gu… depuis les années 70.
Le bilan est là: ce n’est pas grâce à eux qu’il y a encore (pour combien de temps?) des ours.
Tout cela s’est fait contre eux et dans leurs caboches, rien n’a changé.
Ce qui est nouveau, c’est que maintenant, leur obscurantisme et leur cupidité s’en prennent aux vautours.
Beau résultat, non?
On le voit bien dans ce témoignage que je trouve naïf.
Je suis devenu un opposant absolu au pastoralisme qui a tout envahi et dont « l’entretien » … de la « nature » est une vaste escroquerie. C’est une activité sociale nuisible au même titre que celle des promoteurs immobiliers.
Si je suis ami de l’ours (et du loup), je suis l’ennemi résolu de l’éleveur!
Ugatza
La cohabitation est impossible, seuls les « amis » de l’Ours la veulent
Super article !!! je l’ai lu d’un trait et ça résume bien tout !!!
Un petit coucou à toi Isabelle !