Communiqué de presse, Cap Loup, 22 avril 2015.
La France compte-t-elle radicaliser encore sa politique anti-loup ?
Un projet de nouvel arrêté encadrant les autorisations de tirs de loups a été présenté par l’État ce 21 avril au Groupe National Loup, chambre d’enregistrement faussement démocratique à laquelle nos associations refusent désormais de participer. L’arrêté envisagé contient des mesures extrêmement graves et organise une véritable chasse au loup généralisée, traitant une espèce strictement protégée comme une espèce nuisible. L’État compte-t-il adopter un tel texte ? Si c’était le cas, nos associations porteraient plainte contre la France.
Des tirs de loups partout et tout le temps ?
Entre autres mesures envisagées, les « tirs de défense » (tuer un loup près d’un troupeau) seraient autorisés non seulement pour un troupeau non protégé, mais aussi pour les autres troupeaux de la commune même s’ils n’ont pas été attaqués. La prédation sur le bétail pourrait être imputée au loup sans constat de terrain par un agent de l’État. Les « tirs de prélèvement » (tuer un loup loin des troupeaux) seraient encore confiés aux chasseurs, pour une durée augmentée à six mois et même si le bétail n’est pas dehors. Les tirs officiels ne seraient plus interrompus en cas de braconnage de loup dans la zone. Enfin, aussi incroyable que cela puisse paraître, les destructions de loups seraient autorisées dans les réserves naturelles et dans le cœur des parcs nationaux.
Une politique irrationnelle et inefficace
Le gouvernement refuse de voir que cette politique des tirs, engagée depuis des années, est un échec puisque la prédation sur le bétail continue tant que les troupeaux ne sont pas mieux gardés. S’il adopte ces nouvelles mesures, l’État confirmera de façon toujours plus accablante que les tirs n’ont pas pour objectif de protéger les troupeaux, mais qu’il s’agit bien d’une chasse aux loups destinée à satisfaire les lobbies agricoles et cynégétiques. Nos associations n’auront alors d’autre choix que de porter plainte contre la France auprès de la commission européenne.
Un système à revoir
Les éleveurs, déjà largement subventionnés, sont payés en plus pour protéger leurs troupeaux contre les loups. S’ils ne le font pas tout en percevant cet argent, ils sont quand même indemnisés en cas de prédation. CAP Loup demandent une refonte de ce système : 1/ que les éleveurs ne soient pas indemnisés si le bétail n’était pas protégé, 2/ que la protection subventionnée soit vérifiée sur le terrain par des agents de l’État, et 3/ que les éleveurs soient mieux aidés sur le plan technique : sélection des chiens de protection, clôtures plus adaptées, étude de méthodes alternatives… Seuls un meilleur accompagnement et une responsabilisation des éleveurs pourront garantir l’évolution nécessaire de leurs pratiques.
Les associations de CAP Loup
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