Hiver 2010
Editorial par Gilbert Simon (vice-président de FERUS)
L’indice planète vivante est construit, comme un indice boursier, sur le suivi de 8000 populations appartenant à 5500 espèces de vertébrés représentatives. Depuis 1970, sa chute globale a été d’environ 30% (source WWF).
Cette moyenne est la somme du fort déclin de l’indice tropical (- 6O% depuis 1970) et de la croissance significative de l’indice tempéré (+ 29%). La tendance générale est bien alarmante, puisque la grande majorité des espèces est au sud et que la croissance au nord s’explique en grande partie par le fait que le rabot des destructions y était largement passé avant 1970.
Dans ce contexte, loups, lynx – sauf pardelle – et même ours d’Europe ne sont pas les plus à plaindre. Toutefois, leur simple retour dans des contrées très anthropisées, impensable en 1970 quand l’indice a été créé, est et restera longtemps une sorte de miracle. Mais cette fragile reconquête n’est pas tombée du ciel, elle résulte avant tout de la somme d’efforts déployés par ceux qui ont assuré la protection de ces espèces phares et de leurs habitats.
L’année de la biodiversité n’a, sans surprise, rien changé à la situation : de nous et de nous seuls dépend la suite, que les pouvoirs publics cessent de baisser la garde sur le loup et de succomber aux sirènes de ceux qui réclament sa « régulation » ; que les ours mâles isolés du Béarn soient rejoints par des femelles ; qu’enfin un plan national de sauvegarde soit adopté pour le lynx.
Ces demandes, raisonnables mais stratégiques, ont été formulées par Ferus auprès de la nouvelle ministre de l’Ecologie, N. Kosziusko-Morizet.
Nous avons souligné que toutes étaient réalisables d’ici les élections présidentielles. Et qu’agir en France pour nos grands prédateurs, c’était aussi agir pour ceux du sud et pour la biodiversité en général.
Je me joins à tout le conseil d’administration de FERUS pour vous souhaiter de joyeuses fêtes et une très bonne année 2011.
Voir l’édito dans sa forme originale :
Sommaire :
Actus loup : « Tirs de prélèvements : ce n’est pas une solution »
Extrait : Notre association reste farouchement opposée au principe des tirs de prélèvement qui ne résolvent rien, voire même, dans certaines situations, aggravent le problème. En effet, un tir de prélèvement peut avoir l’effet contraire de celui recherché puisque la disparition subite d’un animal dominant peut totalement déstructurer une meute et conduire à une augmentation des attaques sur les troupeaux.
Actus ours : « Oui à l’ours dans les Pyrénées! En route pour 2011… », par Sabine Matraire
Extrait : 30 septembre, lettre ouverte à Chantal Jouanno
FERUS et Pays de l’ours-ADET ont alerté médiatiquement la secrétaire d’Etat à l’Ecologie sur l’urgence absolue à lancer sans délais les préparatifs du lâcher d’une ourse : « Notre expérience, pour avoir participé aux précédentes opérations, nous permet d’affirmer qu’attendre encore, c’est compromettre ce lâcher ! »
Parole d’ours 2010, l’écobénévolat au service de l’ours et des Pyrénées, par Fannie Malet
Extrait : Cette année encore, le bon accueil de Parole d’ours, dans les commerces ou sur les marchés, démontre qu’il est possible d’échanger sur l’ours dans les Pyrénées et de sortir du débat pour ou contre l’ours. Une grande majorité y est favorable et estime que le plantigrade fait partie du patrimoine des Pyrénées.
Actus lynx : « Bilan du suivi du lynx en France en 2009/2010, par Mathieu Krammer
Extrait : En 2009, 210 indices de présence ont été validés par le Réseau. Après la forte chute du nombre d’indices validés en 2007, suivie d’une légère hausse en 2008, l’année 2009 marque une nouvelle baisse du nombre d’indices validés.
Table ronde « Les Grands Prédateurs », par Daniel Madeleine et François Moutou
Extrait : Que savons-nous d’eux ? Nous commençons à enrichir nos connaissances sur la biologie de ces trois espèces à partir de données acquises sur le territoire français et c’est très heureux. N’oublions pas qu’avant 1983 il n’y avait pas de compétence sur le lynx en France et, sur le loup, rien avant 1992. Aujourd’hui, les naturalistes bénévoles participent largement au côté des quelques équipes universitaires ou institutionnelles concernées.
FERUS et le FAPAS, ensemble pour l’ours dans les Pyrénées. Soirées-échanges, octobre 2010, par Fannie Malet et Sabine Matraire
Extrait : L’idée de cette action est née des échanges avec la population pyrénéenne lors de l’édition Parole d’ours 2008. L’ours a disparu de nombreuses vallées pendant plusieurs dizaines d’années et les locaux ont perdu l’habitude de vivre et cohabiter avec le plantigrade. De plus, ils ont bien souvent une mauvaise connaissance de l’animal et beaucoup de préjugés sur l’ours, qui contribuent à la mauvaise compréhension des projets de réintroduction d’ours dans les Pyrénées.
« Analyse descriptive des causes de mortalité du loup sur le massif Alpin »
Extrait : La description de tous les cas détectés de mortalité est particulièrement intéressante en termes de comparaison relative entre les facteurs. Ainsi, la répartition dans l’espace des causes de
mortalité est différente selon les régions alpines : les mâles semblent plus sensibles à la mortalité anthropique que les femelles et selon les classes d’âge, la sensibilité aux causes de mortalité est différente.
« La vie mouvementée du loup M40 en région Piémont », par Philippe Thoumas
Extrait : Le loup M40 a été retrouvé mort en vallée Gesso en mars 2010 par agression de la part d’autres loups. L’histoire de ce vieux loup est emblématique parce qu’elle démontre toutes les difficultés qu’un loup dominant parvient à surmonter dans un environnement difficile comme celui des Alpes.
« L’Europe des Ours », présentation du livre de Jean-Paul Mercier, vice-président de l’association Pays de l’Ours-ADET
« Carnet de voyage en Slovénie » (Voyage au pays des ours), par Marc Besne
Extrait : Lundi : le matin, visite de la très célèbre grotte de Postojna et observation de son habitant le plus emblématique, le protée : cette petite salamandre incolore mérite le coup d’oeil, en attendant les ours… L’après-midi, premier affût : commence alors l’attente bien connue du naturaliste.
« Ours et loups pour flemmards », par Gilbert Simon
Extrait : En cinq jours j’ai vu beaucoup d’ours noirs, une demi-douzaine de grizzlys, et autant de loups. Je ne mentionne ni les bisons et autres grands herbivores très communs, ni les coyotes, renards, blaireaux, ni les invisibles pumas et lynx.
« De l’aigle au loup », par Alexandre Villers
Extrait : J’ai toujours habité les Alpes maritimes et j’avais 12 ans quand j’ai appris que le Loup avait recolonisé les Alpes françaises, pas très loin de Nice. Le Loup a toujours fait partie de ces paysages, même si, mis à part la succession d’images de documentaires animaliers que j’ai pu regarder, je n’avais à présent observé que des indices jusqu’à cette belle matinée de juillet 2010.
Et toujours, les rubriques Brèves internationales, vie associative, la vie des réseaux…
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