La Gazette des grands prédateurs n° 16, été 2005. Parution juillet 2005.
Sommaire
- Editorial par Sandrine Andrieux
- Actus ours « Vers de nouvelles réintroductions » par Sabine Matraire
- La réintroduction de l’ours dans les Pyrénées : les réponses de Jon Swenson par François Moutou
- Actus loup « Nouveaux coups de tabac » par Gilbert Simon
- Le chien de protection et les randonneurs : quelques éléments pour aider à se comprendre par Cyprien Zaïre : en ligne !
- Le lynx pardelle par François Moutou et Vincent Vignon : en ligne !
- Bonne route au parc Alpha ! Entretien avec Gaston Franco
- Une assemblée générale 2005 au pays de l’ours par Gilbert Simon et Serge Flochel
- FERUS reconnu par l’Europe par Jean-Luc Borelli et Didier Moreau : en ligne !
- Un poisson d’avril à la sauce prédateur ! par Sandrine Andrieux
- Galerie par Jocelyne Thomas
- Et toujours, les rubriques « Brèves » et « vie associative »…
Editorial, par Sandrine ANDRIEUX
« On avance et on recule »
Le loup se faisait une jolie place au soleil. Il quittait les montagnes, rejoignait les plaines pour reconquérir ses anciens territoires. Les éleveurs et bergers ne voulaient plus l’éradication du loup, une avancée de taille qui récompensait toutes les difficultés que nous avons rencontrées. Mais ça, c’était début mai. Et puis, pffffff….. plus rien. Un tir est autorisé pour tuer un loup dans l’Isère. Envolées les belles paroles de l’Etat qui permettaient au loup la restauration naturelle d’une population viable et sa colonisation au delà de l’arc alpin. Au moindre trouble, on veut abattre le loup ! En avril, seuls les loups des zones de présence permanente peuvent craindre des tirs pour 2005 tandis qu’en juin, les loups colonisateurs de nouveaux secteurs et l’unique loup du Var sont aussi de la partie. Le nouveau protocole prévoit également des destructions en hiver et vise 6 loup soit une augmentation de 50 % par rapport aux objectifs de l’an passé. Parle t’on toujours de tir de défense de troupeau ou dérive t’on vers la régulation pur et simple de l’espèce ? La saga loup de l’été a commencé très tôt cette année et n’est pas près de s’arrêter.
Côté ours, une merveilleuse nouvelle. L’ourson de Cannelle est vivant !!! Il a su saisir la chance qui lui permet d’être encore là aujourd’hui malgré la mort prématurée de sa mère. Il est bien la preuve que les Pyrénées offrent le meilleur des habitats pour l’ours. Comment ne pas s’empêcher de penser et d’espérer que ce symbole, digne fils de la dernière femelle de pure souche pyrénéenne, ce « dernier des Mohicans », soit le présage heureux d’un avenir ensoleillé pour les ours français. Il faudra alors que Nelly Olin, le nouveau ministre de l’Ecologie continue sur la lancée de Serge Lepeltier et tienne bon, jusqu’au bout, devant les pressions de quelques roitelets pyrénéens qui voudraient que seuls les ours d’antan, ceux qui ont disparu, aient une place dans la montagne.
Aujourd’hui, le public, l’Etat et les médias font appel à nous, FERUS, et l’Europe nous fait confiance (p article Life..). Pour le ministère de l’Ecologie, nous faisons partie des « grandes » associations et nous sommes maintenant une référence incontournable en matière de conservation des grands carnivores. Alors continuons notre route, enjambons les obstacles et restons optimistes !