La Gazette des grands prédateurs n° 17, automne 2005. Parution octobre 2005.
Sommaire
- Editorial par Yannick Giloux
- Actus ours « Viste d’une estive en Ariège et démagogie des anti-ours » par Sabine Matraire
- En Béarn, même morts, les ours rapportent par Stéphan Carbonnaux : en ligne !
- Actus loup « Effarouchements, tirs et poison… » par Gilbert Simon et Sandrine Andrieux
- Les loups à Yellowstone par Lise Donnez, Pierre Zupirolli et Annie Moreau
- Ecologie et gestion de l’ours en Scandinavie par Jon Swenson, Finn Sandegren et François Moutou
- Quelle stratégie pour le lynx dans les Vosges par Jean-Claude Génot
- Le loup en France : les chiffres par le réseau loup/lynx
- Galerie par Christophe Drochon
- Et toujours, les rubriques « Brèves » et « vie associative »…
Editorial, par Yannick GILOUX, délégué général de FERUS
Vendredi 2 septembre, un second loup a été abattu, entrant cette fois dans le cadre d’un plan prévoyant le prélèvement de six animaux jusqu’en mars 2006. De nouveau, les conditions nécessaires à l’autorisation du tir n’étaient pas remplies : les moyens de protection par exemple, étaient absents. Encore une fois, on peut se demander si, sous le couvert du protocole de tir, la France ne s’engage pas sur la voie du zonage, en éliminant quelques loups dans de nouvelles zones de colonisation. On ne peut, enfin, s’empêcher de comparer le coût exorbitant de ces missions de prélèvement (plusieurs centaines de milliers d’euros) avec leur inefficacité dans la réduction des conflits entre prédateurs et élevage.
A l’opposé de ces action radicales, les associations de protection de la nature tentent, elles, de proposer des solutions durables et efficaces avec des moyens de plus en plus réduits. Les financements publics aux associations sont au plus bas alors que les sujets d’inquiétude et de mobilisation se multiplient.
La réintroduction de nouveaux ours dans les Pyrénées, sans cesse reportée et maintenant suspendue à l’autorisation d’Andorre (quand le tir des loups n’a nullement requis l’autorisation de l’Italie), sera peut-être tronquée en raison des futures échéances électorales. La France a également pris un important retard dans la désignation des sites Natura 2000 et la réalisation de leurs documents d’objectifs ; les dates de chasse ne sont toujours pas en conformité avec le règlement européen ; les transports routiers et l’utilisation des énergies fossiles dominent toujours malgré les soi-disant débats public ; la qualité des eaux ne fait que s’aggraver et les parcs nationaux seront peut être bientôt vidés de tout leur sens…
Ce ne sont là que quelques exemples du malaise qui règne aujourd’hui en France en matière de protection de l’environnement. Autant de motifs d’insatisfaction qui n’auront d’autres issues que de renforcer la motivation de chacun d’entre-nous.