Été 2009. Parution juin- juillet 2009.
Sommaire
Editorial par Gilbert Simon
Actus loup – Le printemps 2009 du loup : du chaud au froid
Par Gilbert Simon et Sandrine Andrieux
Extrait :
D’autres nouvelles complétaient cette première impression de printemps somme toute favorable au loup, notamment la confirmation officielle de la présence de l’espèce dans le massif de la Ste Baume dans le Var (voir p 22), et même dans le Massif Central.
Hélas, les choses allaient vite mal tourner. La secrétaire d’Etat à l’écologie faisait abattre un loup le 9 mai, peut être pour calmer les manifestants de Thône, peut être pour éviter d’autres manifestations au chef de l’Etat qui devait visiter le plateau des Glières…et ce loup s’avérait être la louve alpha de la seule meute de Haute-Savoie. Elle était prête de mettre bas, et ce tir officiel supprimait donc la mère, les louveteaux et risquait fortement de déstructurer la meute. Laquelle au passage était composée à l’automne dernier de six individus et non des quinze ou plus que des témoins juraient avoir vus.
La suite dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Actus lynx – Circulation routière et braconnage ne laissent pas de répit au lynx
Par Mathieu Krammer
Extrait :
C’est la raison pour laquelle FERUS demande à l’Etat l’élaboration et la mise en œuvre d’un véritable plan de conservation du lynx en France intégrant toutes les problématiques.
Le lynx sur le Mont Ventoux ?!
Pour terminer sur une note plus positive, la (très) lente colonisation du lynx vers le sud semble toujours d’actualité. Sans qu’aucun noyau de population ne soit formé dans les Alpes du Sud, des indices de présence isolés dans le temps et l’espace sont toujours rapportés de temps à autre.
La suite dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Actus ours – De nouveaux lâchers ET une meilleure protection de l’ours en France !
Par Sabine Matraire
Extrait :
Les anti-ours déboutés définitivement par le Conseil d’Etat ! Le Conseil d’Etat a rendu le 23 février 2009 son arrêt concernant la requête déposée en 2006 par les opposants aux lâchers d’ours dans les Pyrénées.
Le Conseil d’Etat confirme le caractère légal, démocratique et raisonnable des lâchers d’ours dans les Pyrénées, déboute les opposants et rappelle que la France doit protéger l’ours brun.
Plusieurs associations dont FERUS saisissent l’Europe dans le but d’imposer à la France une meilleure protection de l’ours.
Deux exemples criants d’un manquement de la France vis à vis du statut d’espèce protégée de l’ours : la tentative de destruction d’un ours n’est pas du tout punie dans le code de l’Environnement et la perturbation intentionnelle d’un ours n’est qu’une contravention de 4ème classe sanctionnée par une amende de 750 euros maximum, qui reste la même en cas de récidive.
La suite dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Surprises aux pays de l’ours brun
Par Jean Lauzet
Extrait :
Il me fallut longtemps pour réaliser ce que je venais de constater. J’ai dû vivre, en effet, plusieurs expériences similaires en divers pays à ours pour concevoir que l’ours n’était pas cet animal tellement sauvage et farouche qu’il ne pouvait subsister que dans les endroits les plus reculés et déshumanisés. Non, l’ours, comme le renard, le chevreuil ou le sanglier, sait vivre à proximité immédiate des hommes. Il suffit juste que l’on accepte sa présence, certes parfois encombrante lorsqu’on est berger ou apiculteur, pour que l’ours s’intègre à nouveau dans notre environnement.
L’article complet dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
PV de l’Assemblée Générale ordinaire, Niozelles, 21 mars 2009
Une croissance faible de la population de loups en France ?
Des pistes pour évaluer les pertes illégales
Par Vincent Vignon
Extrait :
On peut également faire apparaître les pertes globales de loups qui sont comprises entre 150 individus (avec un taux de 20%) et 430 individus (avec un taux de 30%) depuis 2000. Ces pertes sont d’abord dues à des causes plus ou moins naturelles (vieillesse [cas de mortalité rare], maladie [pas de problème particulier connu sur ce point en France], accidents dont les collisions sur les routes, luttes entre les loups [faibles dans les populations en expansion], intempéries…). Mais il faut manifestement ajouter d’autres causes car une croissance incluant toutes les causes « classiques » qui viennent d’être évoquées aurait du être de 20 à 30% alors qu’elle n’a été que de 15%. Comme les prélèvements légaux n’ont pas dépassé la demi-douzaine depuis 2000, il semble bien que le braconnage (tirs et poison) représente l’explication la plus probable de tout ou partie de cette surmortalité.
L’article complet dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Le retour du loup en Sainte-Baume : Un aperçu de l’histoire du loup en Provence, d’hier à aujourd’hui
Par Mathieu Krammer
Extrait :
Pour toutes ces raisons, le massif de la Sainte Baume semble bien convenir au loup. Pour les non initiés, la présence du loup dans le sud du Var pourrait surprendre. En effet, à tort, on associe plus volontiers le loup aux alpages alpins qu’aux forêts méditerranéennes. En fait, le loup est très plastique et a peu d’exigences en terme d’habitats, du moment qu’il trouve des zones tranquilles de repos et des proies. Ne trouve-t-on pas des meutes de loups dans des plaines céréalières, des landes ouvertes, des garrigues italiennes ou de vastes plantations de pins en Espagne ?
D’ailleurs, l’histoire du loup en Provence ne date pas d’aujourd’hui.
La suite dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Nella bocca del lupo, les limites du modèle italien
Par Jean-Luc Borelli
Extrait :
« Ah, lupi lupi lupi » nous répète en nous accueillant un berger tout en levant les yeux et les mains au ciel. De prime abord, on peut dire que le loup « passe » mieux auprès des bergers italiens mais en y regardant bien on s’aperçoit rapidement que l’acceptation n’est pas si évidente ! Le signe du pistolet, du fusil, le couteau sous la gorge, les références au braconnage… les « vous en voulez quelques-uns » « la neige s’en va, le loup non » et autre « le loup, quel malheur » ont souvent servi de préambule à nos discussions sur l’animal ! Cela casse un peu le mythe d’une longue et sage tradition de cohabitation. Le problème s’il est moins psychologiquement sensible qu’en France, reste néanmoins sur le plan technique assez délicat. On peut résumer la situation, par une remarque qu’on entend régulièrement chez nous aussi : « Quand il (le loup) veut attaquer, il attaque » Tout est dit !
En ligne !
Des espaces sur-pâturés en zone centrale du Parc National du Mercantour
Par Vincent Vignon
Extrait :
La distinction habituellement pratiquée entre ongulés de plaine (sanglier, chevreuil, cerf…) et les ongulés de montagne (chamois, bouquetin…) est de plus en plus artificielle. Les chevreuils et les sangliers se rencontrent de plus en plus souvent au-dessus de 2000 m. Des cerfs vivent à plus de 3000 m d’altitude en Suisse. Les chamois descendent de plus en plus bas parvenant en limite des oliviers.
Dans le Parc national du Mercantour, les noyaux de population de cerfs s’étendent. Des cerfs franchissent des cols entre l’Italie et la France passant dans les zones à Bouquetins.
En Haute-Tinée, des hardes de cerfs évoluent dans les alpages à plus de 2000 m d’altitude parcourant un à deux kilomètres de pâturage depuis les habitats forestiers.
L’article complet dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 32
Galerie Par Eric Dürr
Et toujours, les rubriques Brèves, vie associative, la vie des réseaux …
Editorial par Gilbert Simon, vice-président de Ferus
Nous avions demandé, lors des premières réunions du groupe national loup, que l’on empêche en France l’instauration d’une situation « à l’italienne » (sans offense pour nos voisins, l’expression est également utilisée par l’administration). Cette situation se caractérise par une protection totale sur le papier, mais en réalité la « gestion » de l’espèce s’effectue par un braconnage plus ou moins intense selon le degré de tolérance locale aux dommages des prédateurs.
Cette préoccupation semblait partagée par le gouvernement. Hélas, chez nous aussi la gestion de fait semble en passe de l’emporter sur la gestion en droit.
Nous sommes désormais en mesure d’affirmer que le braconnage est très supérieur aux « bavures » inévitables dans toute politique de protection des espèces. Nous connaissons quelques cas avérés, dont la Gazette fait régulièrement état dans ses Actus. S’y ajoutent de nombreux récits qui nous sont transmis par des témoins et nous semblent fiables mais ne sont pas publiables, faute de preuves, et des rumeurs persistantes quoique moins vérifiables.
Ferus vient de faire un travail plus rigoureux d’évaluation de la mortalité inexpliquée des loups. Vous en lirez les résultats dans ce numéro.
Ce ne sont pas « quelques » loups qui ont braconnés ces dernières années, on ne compte pas en unités mais en dizaines.
Et en lisant les actus lynx, vous arriverez à des conclusions très voisines pour le félin. S’il ne régresse pas, il ne progresse plus.
Il nous apparaît assez vain de disserter longuement sur les modalités de tirs légaux quand un si grand nombre d’animaux sont tués illégalement chaque année…
Notre priorité pour les mois et les années qui viennent doit être la mise en échec de ce braconnage. S’il persistait à ce niveau, voire s’il s’amplifiait, c’est tout le processus de recolonisation de milieux hautement favorables qui serait annihilé. C’est pourquoi nous consacrerons plus de temps et d’argent à essayer d’obtenir des condamnations exemplaires dans les trop rares cas où les auteurs seront connus. Et que nous demandons à tous nos adhérents et sympathisants de ne pas laisser sans réponse les propos de comptoir appelant à la destruction des prédateurs, ou laissant entendre, comme certains « responsables » le font régulièrement, « qu’ils « comprennent les braconniers ».
C’est le silence des amis du loup, du lynx et de l’ours, pourtant de loin les plus nombreux, qui enhardit leurs ennemis.