Mai 2015.
Éditorial par Océane Gresse, 20 ans.
Cohabitons
Pourquoi la cohabitation est-elle si compliquée entre les pratiques humaines et les prédateurs de notre territoire ?
Nous et les autres espèces, animales ou végétales, ne sommes que des maillons formant cette chaîne indispensable à l’équilibre de la vie sur terre. Chacun de ces maillons a son importance et pour qu’une cohabitation s’installe, il faut penser aux hommes mais aussi à notre environnement.
J’ai l’espoir que l’homme le comprenne un jour. J’ai l’espoir que le monde ouvre les yeux sur la nature, et qu’il la considère enfin à sa juste valeur. Et j’ai l’espoir que les hommes puissent comprendre que la cohabitation avec les grands prédateurs est primordiale pour nos écosystèmes et donc pour eux-mêmes.
C’est d’ailleurs grâce à ma passion pour le loup et la nature que j’ai pu ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure. Défendre les valeurs de la nature me paraît si naturel que j’ai pris la décision de retourner dans le milieu de l’environnement. Depuis septembre 2014, je suis en BTS Gestion et protection de la Nature.
Dans le cadre de ma formation, j’ai pu réaliser un stage de trois semaines dans un petit élevage de brebis laitières pour la fabrication de fromages bio. Même si mes maîtres de stage ne subissent pas d’attaques de loups, ils sont en contact avec des éleveurs qui vivent cette difficulté et j’ai pu parler avec l’un d’eux. Cela m’a permis de réfléchir et de comprendre toute la problématique du loup dans sa globalité pour affiner mes arguments dans l’objectif de répondre à une possible cohabitation.
L’ouverture d’esprit lorsqu’on touche à cette problématique est indispensable !
Il n’y a pas de bons et de méchants. Chacun est touché dans son domaine et chacun tente de défendre son opinion. Les associations veulent protéger la nature tandis que les éleveurs, eux, veulent simplement conserver leur troupeau intact.
La guerre entre pro et anti-prédateurs ne peut durer. Les deux clans seront en perpétuelle recherche d’imposer leurs idéologies, quitte à devenir radicaux.
La haine engendre la haine comme nous le savons tous, alors pourquoi continuer un dialogue de sourds ?
Je réalise actuellement un stage professionnel à l’Office National des Forêts Drôme-Ardèche, axé sur l’impact des grands ongulés sur le milieu forestier auquel je pourrai relier l’impact du loup sur les grands ongulés. Ainsi, je vais pouvoir étudier non seulement l’équilibre sylvo-cynégétique mais également l’équilibre proies-prédateurs-milieu.
Ces études de terrain et ce savoir sont essentiels pour avoir une vision aussi objective que possible et proposer des solutions concrètes. Bien que je puisse constater, de jour en jour, que la problématique soit d’une complexité importante, ne soyons pas pessimistes. Cela ne ferait que freiner les efforts que font les associations, les organismes publics et tout simplement les hommes et les femmes de bonne volonté.
Sommaire :
- Actus LYNX : Rester en alerte le moment propice. Par Anthony Kohler
- Actus LOUP : Le ministère de l’Écologie joue les filles de l’air. Par Sandrine Andrieux-Rolland
- pastoraLoup relooking 2015
- Actus OURS : Les ours bravo ! Ségolène Royal zéro ! Par Sabine Matraire
- Dialogues avec des habitants du parc national des Abruzzes.
- Taux de prédation par le loup sur le bétail : un problème français ? Par Patrick Leyrissoux
- Danse avec les ours. Par Nicolas Leport.
- Les rôles écologiques des grands carnivores. Synthèse de Stéphane Nataf
- Argumentaire : Le loup incompatible avec le pastoralisme. FAUX !
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