Septembre 2017
Éditorial par Bertrand Sicard, vice-président de FERUS
Un été chaud, beaucoup de questions et une forte attente…
C’est moins de la température dont je parle que des multiples altercations et violences dont sont victimes les protecteurs de la nature qui ont eu lieu cet été. Nous pourrions citer l’agression de notre ami Pierre Rigaux, violemment pris à partie par des éleveurs en Aveyron, les agents de l’ONCFS accueillis à coups de fusil lors d’un constat sur troupeau dans les Pyrénées ou la violence inouïe des débats sur les réseaux sociaux qui interdisent les filtres de l’écoute et de la courtoisie.
Nous dénonçons ces actes, mais nous sommes en droit de nous interroger sur cette brusque poussée de violence. La nomination de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique en serait-elle la cause ? Ou serait-ce plutôt les atermoiements répétés de l’Etat qui renforcent la détermination et le sentiment d’impunité des antis-nature ? Car l’Etat ne cesse de tergiverser : pour les grands prédateurs, point de stratégie, point d’attention, point de considération.
A l’automne dernier, tout était prêt pour relâcher une ourse en Béarn, les acteurs locaux y étaient favorables. Mais la ministre de l’Ecologie en personne a fait échouer le projet au dernier moment. Après une kyrielle de rendez-vous qui semblaient prometteurs au ministère à propos de l’inquiétante disparition du lynx dans les Vosges, rien n’a jamais été fait. Et pour le loup, c’est bien pire : après deux ans de travaux en collaboration avec le ministère en vue de proposer les meilleures mesures à appliquer pour une cohabitation bien vécue, il nous a été annoncé que tout serait remis à plat. Nous sommes revenus à la case départ. Nous, amoureux et défenseurs de la nature, avons le sentiment d’être menés en bateau.
La nomination de Nicolas Hulot a soulevé d’immenses espoirs dans nos rangs. Après l’ambiguïté laissée autour de l’emploi des perturbateurs endocriniens, l’autorisation de l’abattage de 40 loups… l’enthousiasme retombe naturellement comme un soufflé. Mais il reste cinq ans… nous attendons avec détermination plusieurs lâchers d’ours dans les Pyrénées, de lynx dans les Vosges et un plan loup axé sur la protection des troupeaux. Du courage Monsieur le ministre ! Nous sommes derrière vous. Si vous ne le faites pas, qui le fera ?
Les grands prédateurs sont notre symbole. Chaque jour, leur présence ou leur absence sur notre territoire nous pose la même question : mais dans quelle société voulons-nous vivre ? L’obsession économique qui dévaste notre nature doit-elle être notre seul avenir ? Quoi qu’on en dise, nous avons le choix : nous pouvons choisir de vivre dans une société qui vit en paix et en collaboration avec son environnement. A notre grande déception, le sujet n’a pas vraiment été abordé à la présidentielle mais ce débat devra avoir lieu. Chaque jour, nous devons rester mobilisés pour les contraindre à débattre, pour qu’ils répondent à notre question : mais dans quelle société voulons-nous vivre ?
Bertrand Sicard, vice-président de FERUS
Sommaire :
- Vie des réseaux locaux
- Actus Ours. Le bizutage de Nicolas Hulot. Par Sabine Matraire
- Actus Loup. Plus les loups tombent, plus la violence des éleveurs s’exacerbe. Par Sandrine Andrieux
- Rapport Meuret-Garde : autant en emporte le vent… Par Patrick Leyrissoux
- Rencontre avec un lynx. Par Fabien et Gérald Sintès
- La chasse en zone à ours. Par Sabine Matraire
- Eliott et les loups. Par Fabien Bruggmann
- Actualités monde
- Les loups; les lynx et Vadim. Par Jean-Claude Génot et Annik Schnitzler
- Galerie. Par Fabien Bruggmann
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