Août 2013
Editorial par Guillaume Bretzner, éducateur canin-comportementaliste et bénévole FERUS (88)
La nature sera plus forte…
Alors que l’homme tente de réparer ses erreurs en matière de protection de la nature et de gestion de la biodiversité, la présence des grands prédateurs sur le territoire français ne cesse d’alimenter les polémiques et déchaîne les passions. Finalement, l’ours, le loup et le lynx ne sont-ils pas pour nous les révélateurs d’une société dépassée, inféodée à l’impérialisme économique et incapable de faire cohabiter les espèces animales et l’homme ?
On peut comprendre les réticences de certains lorsque leurs troupeaux sont victimes d’attaques, mais on ne peut comprendre cet entêtement absurde que l’on met à vouloir éradiquer certaines espèces. Avons-nous conscience que sans les grands prédateurs, point d’avenir sur notre planète ? La terre se doit d’être partagée, nous agissons en propriétaire haineux et intolérant, prétextant que la perte de quelques gibiers justifie l’éradication d’espèces qui ont longtemps partagé ce territoire avec nos ancêtres.
L’extrémisme sera toujours fatal à l’évolutionnisme. Il existe des solutions qui permettent de faire cohabiter les grands prédateurs et les bergers. Les pros et les antis doivent se retrouver autour d’une table et échanger leurs expériences, mettre en avant leurs motivations, et accoucher d’une solution qui soit viable et qui ne privilégie pas l’éradication. Ceci n’est pas utopique, car des expériences ont déjà été menées et les résultats furent probants.
Emil Cioran a dit « L’homme est un animal qui a trahi, l’Histoire est sa sanction. » Cette citation nous invite à prendre conscience des dangers que représente notre besoin de nous protéger de la nature qui nous entoure. Nos évolutions technologiques ont fait de nous des êtres dépendants et fragiles, incapables de survivre en milieu hostile. Et au lieu de reconnaître nos faiblesses, nous usons de notre « puissance » pour exterminer et tenter de faire disparaître des espèces prédatrices parfaitement adaptées et qui ont su évoluer dans cet environnement complexe.
Plutôt que de regarder les grands prédateurs comme des ennemis, nous devrions les observer et faire preuve d’empathie. L’enseignement devrait mettre en avant l’importance de la cohabitation. Toutes les civilisations respectueuses de l’environnement sont aussi soucieuses de la biodiversité. Les prélèvements d’animaux restent liés à la survie et interdisent les mises à mort inutiles. Il est dommage que dans l’Hexagone, les prélèvements soient motivés par l’aspect économique. Les tribus primitives qui survivent encore sur cette planète mettent en avant l’impérieuse nécessité de maintenir un équilibre décent entre l’homme et la nature. Si l’homme déséquilibre la balance, alors la nature sera plus forte…
Guillaume Bretzner, éducateur canin-comportementaliste et bénévole FERUS (88).
Sommaire :
- Actus OURS : Quand Martin rencontre Martin, « l’autre »… Par Sabine Matraire
- Actus LYNX : Le lynx face à l’immobilisme du système français ? par Anthony Kohler
- Actus LOUP : Bling bling et poudre aux yeux. Par Sandrine Andrieux-Rolland
- Le plan loup pour les nuls. Par Elsa Comte et Thierry Billey
- Le lynx endormi. Par Vincent Delfosse
- OUI, le milieu pyrénéen est encore très favorable à l’ours ! Par Christian Arthur
- Loups et bisons dans les Bieszczady. Par Didier Chaumeil
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1 commentaire sur “La Gazette des grands prédateurs n°49 (août 2013)”
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