Takaya. Par Arnaud Botquelen et Cheryl Alexander.
En plein cœur de la Mer des Salish, au sud-est de l’île de Vancouver (Canada), se trouve un petit archipel d’une superficie d’environ 1,9 km² dont les îles principales sont Discovery island et Chatham. Cet ensemble est situé à seulement quelques kilomètres de la ville de Victoria, forte de 400 000 habitants. La biodiversité littorale et marine est riche au sein de cette réserve écologique (Oak bay islands ecological reserve), notamment en ce qui concerne l’avifaune (goélands, mouettes, cormorans, canards, limicoles, pygargues, etc.) ou encore les mammifères marins (phoques, loutres, orques, baleines, etc.).
L’île de Vancouver est le territoire des nations amérindiennes des Kwakiutl (au nord), des Nuu Chah Nulth (à l’ouest) et des Salish de la Côte – Coast Salish (au sud et à l’est). Ces nations présentent une relation particulière avec le loup, très présent dans leurs rites et leurs mythes (voir l’encadré : une relation sacrée entre le loup et les Nuu Chah Nulth).
Dans cet environnement insulaire, un loup s’est installé et a établi son territoire pendant près de huit ans. Une relation s’est progressivement tissée avec une naturaliste photographe. Le Canis lupus est Takaya (de Stqéyəʔ qui signifie loup en Lekwungen, le dialecte des Salish de la Côte) et l’Homo sapiens est Cheryl Alexander.
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°82 (décembre 2021)