Mise à jour du 6 février 2017 : Ségolène Royal est rappelée à l’ordre par le Conseil d’État !
Une fois n’est pas coutume, nous abordons un sujet qui n’est pas relié directement aux grands prédateurs. Et pourtant si. Cette année encore, la ministre de l’environnement Ségolène Royal autorise le braconnage des oies. Au-delà des abus constatés sur cette espèce, c’est toute une politique perverse de gestion de la faune sauvage par l’Etat français que nous dénonçons. En ce qui nous concerne plus particulièrement, nous allons devoir batailler plus que jamais pour nos grands prédateurs et notamment contre la chasse aux loups qui s’est généralisée en France ces dernières années « grâce » à la complaisance de la France envers les lobbies de la chasse et de l’agriculture.
Communiqué de presse LPO France (Ligue pour la Protection des Oiseaux) – jeudi 26 janvier 2017
Déni de justice, déni écologique, Ségolène Royal autorise la chasse aux oies après la date de fermeture officielle !
En pleine période de froid, et à quelques jours seulement de la fin de la saison cynégétique, plusieurs pays européens ont déjà fermé la chasse. Mais pas la France qui continue de chasser des oiseaux affaiblis et affamés dans de nombreux départements.
Plus fort encore, la Ministre Ségolène Royal déclare à l’Assemblée nationale le 25 janvier que les oies pourront être chassées… dix jours de plus après la fermeture du 31 janvier ! Et ce au mépris de la réglementation.
Les décisions des Ministres français de l’environnement d’autoriser la chasse aux oies après le 31 janvier sont annulées depuis près de 20 ans par le Conseil d’État. Le Commissaire Européen Vella a répondu clairement aux questions de Madame Royal par courrier en date du 13 mars 2015 que les conditions de dérogation prévues par la Directive Oiseaux pour chasser les oies au-delà de la période légale de chasse n’étaient pas réunies dès lors que les prélèvements s’effectueraient alors sur des populations en migration de retour vers les sites de nidification. Les études scientifiques confirment le début des migrations dès la fin de la deuxième décade de janvier.
Ce n’est pas un problème pour la Ministre française en charge de l’écologie qui déclare dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale ce mercredi 25 janvier que, compte tenu du fait qu’un arrêté de prorogation de la période de chasse serait illégal, elle donnera des consignes orales pour ne pas verbaliser les braconniers jusqu’au 10 février !
Cette invitation au non-respect du droit est également synonyme de mépris de la Cour Européenne de Justice qui poursuit déjà la France pour le braconnage constant des bruants ortolans !
Madame Ségolène Royal cède une fois de plus au lobby cynégétique. Pourtant la période de chasse en France est la plus longue d’Europe (plus de 6,5 mois de l’année) et s’exerce sur le nombre d’espèces le plus élevé en Europe : 90 espèces dont 64 d’oiseaux, pour des prélèvements annuels de 25 à 30 millions d’oiseaux. A noter qu’une vingtaine d’espèces chassées souffrent d’un mauvais état de conservation, inscrites sur les listes rouges européennes voire mondiales pour deux d’entre elles.
Officialiser le braconnage n’est pas compatible avec un État de droit. C’est d’autant plus choquant lorsque l’État français prétend être exemplaire pour la conservation de la biodiversité au lendemain du premier conseil d’administration de l’Agence française pour la biodiversité. La LPO a introduit un recours indemnitaire contre le Ministère en charge de l’écologie en août 2015 auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, pour non-respect successif des décisions du Conseil d’État. Suite à cette nouvelle affaire, la LPO demande aux avocats spécialisés d’étudier la possibilité de poursuivre Madame Royal en responsabilité pénale, détachable de sa fonction ministérielle.