Communiqué de presse du Collectif Loup
Le 25 mai 2005
ASPAS- FERUS – FONDATION BRIGITTE BARDOT – loup.org – SFEPM – SNPN – SPA – WWF
NON A L’ABATTAGE DES LOUPS EN FRANCE !
POUR UNE COEXISTENCE DU LOUP AVEC UN ELEVAGE DURABLE
Un loup aurait attaqué des génisses dans le département de l’Isère. Les associations signataires prennent acte de la déclaration des experts officiels affirmant qu’il n’y a pas de doute sur l’identité du prédateur mais condamnent la décision de l’Etat d’autoriser le tir de cet animal.
Les ministres qui ont autorisé l’abattage du loup ne peuvent prétendre qu’ils ont été surpris, ni qu’ils ont mis en oeuvre toutes les solutions possibles avant d’en arriver là. Des solutions d’effarouchement effectives, en particulier, n’ont pas été mises en oeuvre.
Les associations signataires appellent les ministres à se ressaisir, à ouvrir une concertation honnête avec ceux qui ont bien étudié ces questions, tant en France qu’à l’étranger.
Elles demandent l’abandon immédiat de cette battue d’un autre âge, qui ne résoudra en rien la question, à moins que les ministres n’aient dans l’idée de sacrifier l’un après l’autre tous les loups de France.
Les services de ces ministres savent qu’il existe des loups erratiques, en dehors des zones de présence permanente. Ces loups tentent de fonder de nouvelles meutes qui conforteront, si on ne les détruit pas, une population naturelle encore fragile et de petite taille (quelques dizaines en France). Le plan loup signé par les ministres prétend permettre cette restauration naturelle d’une population viable : abattre les loups au premier trouble n’est sûrement pas la meilleure solution !
L’arrêté des ministres est illégal à plus d’un titre. Non seulement aucune mesure efficace n’a été mise en place dans la durée pour empêcher le renouvellement des attaques, mais aucun intérêt économique majeur n’est menacé : les autorités indemnisent chaque année plus de 2000 moutons tués par les loups, 4 ou 5 vaches ne changent pas fondamentalement la donne. Par comparaison, la fièvre aphteuse et l’ESB, ou leur simple soupçon, ont conduit à l’abattage de dizaine de milliers de bovins.
Les ministres osent même prétendre qu’ils font tuer le loup pour garantir la sécurité des hommes alors que les mêmes écrivent et disent depuis toujours avec raison que le loup n’est pas un danger pour les humains.
Les associations signataires rappellent que, pour les troupeaux en liberté, la triple protection par des chiens, des bergers et des clôtures la nuit a prouvé son efficacité. Les bovins, dans les pays où l’on connaît bien le loup, sont protégés très efficacement par des clôtures électriques.
Elles confirment qu’elles comprennent le désarroi des éleveurs notamment lors des premières attaques et qu’elles ont toujours plaidé pour un remboursement total des dommages et une prise en charge immédiate de la question par une équipe d’assistance technique en attendant que des solutions pérennes soient dégagées.
Les signataires :
- Association pour la Protection des Animaux Sauvages
- FERUS
- Fondation Brigitte Bardot
- loup.org
- Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères
- Société Nationale de Protection de la Nature
- Société Protectrice des Animaux
- WWF