Billet d’humeur
L’ami Maraudeur m’envoie cette dépêche AFP ce mardi 29 juillet débutant ainsi :
« Le corps d’un enfant de 11 ans, portant des traces de morsures à la gorge, au visage et au torse a été retrouvé mardi peu après 0h dans une rue de Lagnieu (Ain), a-t-on appris auprès de la gendarmerie. Une autopsie doit être pratiquée en début d’après-midi pour déterminer les causes de la mort. Les médecins légistes devront notamment tenter de déterminer si l’enfant a été tué par un chien errant, un loup ou s’il a été victime d’un accident. »
Les bras m’en sont presque tombés !
Au delà du drame dont on sait aujourd’hui qu’il a été commis par un humain avec une grande violence (40 coup de couteau), je me demande bien ce qu’est venu faire le loup dans cette affaire.
Loin de moi de vouloir faire croire que le loup est une créature angélique incapable du moindre méfait puisque comme la très grande majorité du monde animal, qu’il soit domestique ou sauvage, il peut être à l’origine d’une mortalité humaine (maladie, rarement accident ou très exceptionnellement acte de prédation dans des situations inhabituelles).
Mais comment les enquêteurs ont-ils pu penser à un loup lorsque l’on sait que l’espèce évite généralement l’homme, même si on a déjà pu voir des loups traverser des villages ? Quand on sait que des milliers de morsures de chiens, sans qu’ils soient pour cela errants d’ailleurs, sont recensées chaque année en France, certaines conduisant à des drames dont on connaît l’ampleur médiatique ? Et quand on sait aussi qu’aucune attaque de loup n’a été rapportée en France ce qui aurait pu à la limite expliquer cette référence au loup ?
Des questions légitimes d’autant plus que le loup n’est pas connu pour être présent dans l’Ain actuellement (aucun indice récolté depuis plusieurs années), quoique la petite ville de Lagnieu soit proche du département de l’Isère qui compte quelques loups.
Certes il aurait pu s’agir d’un loup échappé d’un parc, moins farouche que ses congénères sauvages car habitué à la présence de l’homme. Mais à ce moment là, pourquoi ne pas penser à d’autres animaux d’un parc zoologique comme un tigre, coupable beaucoup plus régulièrement d’attaques en milieu naturel ?
Il va de soi que l’image du loup reste encore moyenâgeuse pour certains, enclins alors à d’étonnantes suspicions, et que son acceptation en tant qu’espèce de faune tout ce qu’il y a de plus ordinaire n’est pas encore dans tous les esprits.
Bref, je me demande encore ce que le loup a pu venir faire dans cette histoire et je me garderai bien de le demander à la gendarmerie qui a certainement d’autres chats à fouetter en ayant un criminel à rechercher et arrêter. Un vrai criminel.
Sandrine Andrieux