Le loup qui s’est piégé tout seul. Par Yves Bertrand, avec la collaboration de Françoise Savasta et Roger Mathieu
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°67 (avril 2018)
Le 12 mai 2017 mon cousin Jean-Marc me téléphone : « Mon fils Julien qui est facteur a vu un loup ! ».
Depuis plus de trente ans, nous courons de pays en pays et de montagnes en montagnes pour observer les grands carnivores d’Europe : ours, loups, lynx, et voilà que Jean-Marc me signale une observation de loup juste à côté de chez nous !
Déjà, ces dernières années, le train en avait écrasé un dans la vallée et une voiture en avait tué un autre dans la périphérie de la grande ville voisine. Nous savions qu’ils étaient là, discrets recolonisateurs d’un monde qu’ils avaient perdu depuis moins de quatre-vingts ans. Mais qu’est ce, quatre-vingts ans, par rapport aux centaines de milliers d’années qui les ont vu vivre ici ?
Des gens qui nous téléphonent parce qu’ils ont vu un loup, un lynx ou même un ours, nous en avons connus plusieurs (1) mais, cette fois, j’avais affaire à quelqu’un de sérieux. Concernant le loup, il faut cependant rester prudent : des éleveurs des années 70 ont créé deux races de chiens fort semblables aux loups : le Saarloos et le chien-loup tchèque.
Une visite sur place s’imposait. Grâce aux explications de Julien, avec mon épouse, nous avons sillonné le coin. Le relief, la végétation, nous sont apparus très favorables au loup malgré la proximité de la ville. Sur la carte, la toponymie nous dévoile une Fontaine du loup, les Loubatières, Saint-Loup… Et sur une piste dans la boue une belle trace de canidé.
De retour à la maison, je contacte mon ami Roger et nous décidons de poser des pièges photographiques sans tarder. Nous nous retrouvons sur le terrain, Roger, mon cousin Julien et les propriétaires du lieu : Marie et François V.
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