Depuis des années, un projet de réintroduction de lynx dans le Palatinat allemand est sur la table. Il est désormais plus proche de la réalité que du simple projet. L’Europe vient en effet d’accorder son financement dans le cadre d’un programme Life + et assurera la moitié des 2,7 millions d’euros du projet porté par la fondation nature et environnement de Rhénanie-Palatinat (côté allemand), en partenariat avec le parc naturel des Vosges du Nord (côté français, à cheval sur les départements du Bas-Rhin et de la Moselle.).
Le ministère de l’environnement allemand avait au préalable donné son accord et la fédération des chasseurs de Rhénanie-Palatinat son soutien. Le projet a également été approuvé par les spécialistes du lynx au niveau européen.
Fin 2015, les lâchers pourraient commencer dans la réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord-Pfälzerwald, côté Allemagne. Les animaux seront originaires de Slovaquie et / ou de Roumanie, et du Jura Suisse et seront équipés de colliers émetteurs.
Ce projet de réintroduction est une vraie chance pour le lynx dans le massif vosgien. Entre 1983 et 1993, un programme de réintroduction en France avait conduit au lâcher de 21 lynx dans les Vosges mais aujourd’hui, un seul animal est identifié, la petite population ayant été victime du braconnage essentiellement.
Afin de préparer une possible connexion avec les Vosges du Nord, l’association SOS Faucon pèlerin, dont le président Claude Kurtz est le vice-président du « Projet Lynx Pfälzerwald / Vosges du Nord », a commandé une étude intitulée « Le lynx a-t-il encore sa place dans les Vosges ? Statut actuel, acceptation et perspectives pour le lynx dans les Vosges, Vosges du Nord et Pfälzerwald ». L’auteur de l’étude, l’éthologue Christelle Scheid, se demande si une nouvelle tentative de réintroduction ne conduira pas au même résultat.
Afin de répondre à la question «Le lynx a-t-il encore sa place dans les Vosges ? », les aspects écologiques, environnementaux et les facteurs humains ont été étudiés, notamment à travers la population de chevreuils, la chasse, l’élevage ovin ou encore l’acceptation sociale. D’après les éléments et données apportés, Christelle Scheid répond oui. Ce oui s’accompagnera toutefois de certaines conditions pour que la population de lynx actuellement présente dans les Vosges subsiste à long terme : réduire les causes de mortalité du lynx dus aux facteurs humains (collisions, braconnage), rétablir les connexions écologiques au sein du massif des Vosges et avec les massifs voisins, améliorer les échanges transversaux avec les fédérations de chasseurs, accompagner les éleveurs d’ovins situés dans le massif et dont les troupeaux sont localisés dans des zones à risques, prévoir un plan de gestion de la population de lynx à l’échelle du massif et améliorer la coordination transfrontalière notamment entre les réseaux lynx des Vosges et ceux de Rhénanie-Palatinat. L’association SOS Faucon pèlerin travaille sur le lynx depuis plus de 30 ans et constitue l’un des partenaires de FERUS dans nos actions sur le massif vosgien.
