Communiqué des associations FERUS / Pays de l’Ours-ADET, 5 octobre 2018
En 2004, le cadavre de l’ourse Cannelle, dernière ourse béarnaise, a été transporté par hélicoptère ; ces images ont choqué des millions de Français.
Quatorze ans après, le retour des ourses en Béarn se fait par les airs, tout un symbole.
Il faut des millions d’années pour créer une espèce, et quelques dizaines seulement pour la détruire … ou la sauver.
La deuxième ourse promise a été lâchée ce jour en Béarn.
Ce renforcement de la population d’ours des Pyrénées occidentales répond à la demande de 73% des habitants des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.
Grâce à son plan « ours » et son plan pour la biodiversité parus en 2018, la France poursuit son action pour respecter à terme ses engagements européens vis à vis de la restauration d’une population d’ours dans les Pyrénées.
FERUS et Pays de l’Ours-Adet saluent le travail accompli ces derniers mois par les services et responsables de l’État.
Nos principales demandes, nos alertes, nos objections :
– Nécessité absolue de protéger les ourses des poursuites des anti-ours par un dispositif exceptionnel et durable pendant au moins un an (brigades anti-braconnage de l’ONCFS, gardes ONCFS habituels et gardes du Parc National des Pyrénées) ;
– ce renforcement est limité puisque la dernière expertise scientifique (MNHN, 2013) précise qu’il faudrait lâcher 6 à 17 ours sur l’ensemble des Pyrénées pour réduire de façon satisfaisante les risques d’extinction. Nécessité de recommencer à travailler pour atteindre l’objectif que la France s’est fixé dès 1992 ;
– suite au retour de l’ours en Pyrénées centrales il y a maintenant 22 ans, on constate que cela n’a pas été la fin des activités humaines dans les Pyrénées. Ce ne sont pas seulement 2 femelles en Haut-Béarn qui vont révolutionner la vie des montagnards les plus habitués à cohabiter avec l’ours (exemple : le patou des Pyrénées a toujours été employé en Haut Béarn) ;
– une bonne quarantaine d’ours vivent désormais dans les Pyrénées grâce à plus de 20 ans d’énormes efforts associatifs et grâce aux coups de pouce de l’État. Ces ours, contrairement à ce que prédisaient tous les opposants, n’ont mis fin ni au pastoralisme, ni à la chasse, ni au tourisme, ni au commerce local, ni à la fréquentation de la montagne. Les faits donnent le ton : les ours sont là et les Pyrénées ne s’en portent pas plus mal, bien au contraire.
Enfin, tous nos remerciements aux élus locaux qui ont tenu bon face aux pressions, à une violence écœurante des opposants à l’ours et à leurs exactions ou appels aux exactions.
Bienvenue aux ourses en Béarn.