Communiqué CAP Loup, 21 juillet 2015
Les éleveurs anti-loups se trompent d’ennemi
La manifestation d’éleveurs contre le loup ce 21 juillet à l’occasion du Tour de France cycliste à Gap fait entendre les difficultés ressenties par la profession mais aussi un refus d’évoluer vers des pratiques respectueuses de l’intérêt général et de la biodiversité.
Une cible trop facile à désigner
Le loup est une cible fédératrice pour des syndicats agricoles dépassés par les difficultés profondes de la filière ovine. La concurrence internationale, la baisse de la consommation de viande ovine en France, la disparition des terres agricoles au profit de l’urbanisation, la multiplication des maladies : voilà les causes réelles des difficultés de l’élevage ovin.
Le loup encore plus populaire que le Tour de France
Les syndicats d’éleveurs prennent en otage un événement très populaire et refusent le loup alors que les Français, y compris les ruraux, sont très majoritairement favorables à sa présence*. L’élevage ovin survit par des subventions représentant 50 à 80% du revenu des exploitations, hors aides spécifiques pour la protection des troupeaux et indemnisations liées à la prédation. Jusqu’à quand les citoyens accepteront-ils que toutes ces subventions soient versées sans contrepartie pour les éleveurs de protéger leur bétail ?
Comment l’État gâche une bonne nouvelle
Le retour du loup est un signe de bonne santé de nos écosystèmes. Il pourrait être valorisé par un tourisme vert, comme le font l’Espagne et l’Italie où les loups sont 5 à 7 fois plus nombreux qu’en France et où des milliers de touristes français se rendent chaque année pour voir des loups. Au lieu de ça, l’État cède aux lobbies agricoles en menant une politique de tirs qui empêche toute cohabitation pérenne entre le loup et l’élevage.
La question n’est pas « pour ou contre le loup »
Le loup fait partie de notre patrimoine commun. La France doit prendre sa part dans la protection de l’espèce, tant sur le plan patrimonial que par ses engagements européens. L’enjeu est d’encourager et d’inciter les éleveurs à évoluer vers des pratiques compatibles avec sa présence du loup, dans l’intérêt de tous.
Les associations de CAP Loup
* sondage IFOP septembre 2013 pour l’ASPAS et One Voice