Mise à jour du 1er décembre 2017 : note de l’ONCFS quant à la conférence de presse des anti-loups du 22 novembre dernier et des résultats présentés par la laboratoire ForGen =>> ICI
Publication originale du 18 septembre 2017, mise à jour le 21 novembre 2017
Les opposants aux loups ne cessent de chercher des moyens afin de faire tuer toujours plus de loups : loups qui auraient été réintroduits clandestinement, loups en surnombre, etc. Dernier exemple en date : les loups en France ne seraient pas des vrais loups mais des hybrides (croisements avec des chiens domestiques), une pseudo affirmation clamée par José Bové en tête. Ce 13 septembre 2017, l’ONCFS a rendu ses conclusions sur le sujet. A partir de 228 échantillons (fèces, poils, urine) analysés, 130 individus ont été identifiés :
« – 120 sont des loups, tous de lignée génétique italienne ;
– 2 ont des signatures génétiques qui correspondraient à des hybrides de 1ère génération ;
– 8 ont des signatures génétiques qui correspondraient à une hybridation plus ancienne.
Ainsi sur la base de ces analyses représentatives de l’ensemble du territoire national, 92,5% des 130 individus analysés sont des loups non hybridés ; l’hybridation récente (de 1ère génération) concerne 1,5% des animaux ; 6% sont concernés par de l’hybridation plus ancienne.
Le taux d’individus avec traces d’hybridation ici mis en évidence ici est similaire aux résultats déjà obtenus dans plusieurs pays d’Europe. Les proportions d’hybrides y sont en général également assez faibles, comprises entre 2 et 10%, sauf rares exceptions. »
Les loups en France sont donc bel et bien de vrais loups. Les individus hybridés sont rares et dans une proportion tout à fait normale. Cette hybridation minime ne remet pas en cause le loup en tant que tel, ni dans son patrimoine génétique, ni dans son rôle fonctionnel dans les écosystèmes. « Le phénomène est ponctuel, rare et n’est pas récurent » (ONCFS, 2017).
Pour rappel, les loups et les chiens sont deux cousins apparentés mais bien distincts. Les chiens actuels (Canis lupus familiaris) sont les descendants des premiers chiens apparus il y a environ 15 000 ans suite à la domestication par l’homme de certains loups (Canis lupus). Chiens et loups sont donc de la même espèce, et des croisements ont pu continuer à se produire en faible quantité au fil de l’histoire. Mais les études les plus récentes montrent que le loup et le chien restent génétiquement bien séparés : les loups restent des loups, et les chiens restent des chiens. S’ils avaient dû se mélanger en perdant leurs caractéristiques domestique – sauvage, cela se serait fait au cours de l’histoire parallèle des chiens et de loups qui a duré plus de 10 000 ans. Ce qui est stable – à l’évidence de cette longue histoire de coexistence – est la conservation des deux extrêmes, le domestique et le sauvage, et pas les intermédiaires (il y a des raisons, notamment comportementales).
==>> Note technique ONCFS / l’hybridation entre chien et loups en France, 13 septembre 2017
==>> Laboratoire ANTAGENE / Rapport analyses génétiques chez le Loup (Canis lupus)