L’infanticide est fréquent chez les mammifères. Par exemple chez les ours où les mâles tuent les oursons (a fortiori ceux dont ils ne sont pas les géniteurs évidemment).
En Suède, la saison du rut commence début mai et se termine mi-juillet. Pendant cette période, les mâles vont tenter de s’accoupler avec toutes les femelles rencontrées. C’est une saison très dangereuse pour les oursons.
Plus d’un tiers des oursons mourront pendant la saison du rut : 90% d’entre eux seront tués par des mâles.
Car en effet, tuer les petits d’une femelle stoppe la lactation chez cette dernière et enclenche de nouveau l’oestrus et la fécondabilité. Un grand bénéfice pour les mâles qui peuvent s’accoupler avec la femelle rapidement au lieu d’attendre l’année suivante. C’est une opportunité supplémentaire pour eux de disséminer leurs gènes.
D’après une étude parue ce mois-ci dans Proceedings of the Royal Society B, les mères ourses ont trouvé une parade en se rapprochant… des hommes ! De 2005 à 2012, les chercheurs ont étudié le comportement de 26 ourses accompagnées d’oursons en Suède : 16 ont su garder leurs oursons en vie tandis que les 10 autres ont échoué.
En fait, les 16 femelles fréquentaient avec leurs oursons un territoire situé en moyenne à 783 mètres d’une présence humaine contre 1213 mètres pour les 10 autres qui favorisaient les zones forestières.
Les mâles de l’étude préfèrent encore rester éloignés des humains et de leurs fusils plutôt que de chercher l’accouplement.
Jusqu’à présent, on pensait que les ourses suitées restaient près des territoires humanisés uniquement pour un apport de nourriture supplémentaire.
Une fois les oursons émancipés, les ourses reprenaient le large, s’éloignant des humains.
Source : Human shields mediate sexual conflict in a top predator (Proceedings of the Royal Society B)