L’ours Camille est atteint de la sarna, une espèce de gale, à un point tel que les experts pensent que sa vie est en danger. Camille a un âge avancé, quelque 25 ans.
L’état de santé de Camille a pu être déterminé suite à 3 rencontres inhabituelles entre l’ours et différents groupes d’agents de protection de la nature (les 5, 8 et 9 avril) dans la vallée du Roncal (Navarre). Ces rencontres, faites en plein jour alors que Camille a toujours été nocturne et très discret, ont permis d’effectuer une série de photographies. On pense que, étant donné sa maladie, Camille a pu modifier son comportement. Non seulement il cherche des sources d’alimentation faciles mais ses réactions sont beaucoup plus lentes et il néglige le caractère méfiant propre à l’espèce. Ainsi, des gardes se sont approchés de l’ours à 10 mètres alors que celui-ci se nourrissait sur une carcasse de vache.
Les premiers symptômes de l’affection cutanée de Camille avaient été détectés il y a 2 ans environ. Les dernières photographies montrent qu’elle s’est développée et étendue de sorte qu’elle est visible sur une grande partie de son corps. L’avancée de la maladie est due au grand âge de Camille qui rend impossible la régénération de la peau. La possibilité de traiter la maladie a été écartée.
La sarna est une maladie causée par des parasites qui habitent la surface de la peau et creusent des galeries cutanées où ils se reproduisent. Ils produisent ainsi de petits nodules et des pustules qui forment des croûtes.
Photo montrant l’état avancé de la maladie sur l’ours Camille :
Depuis 1997-98, le territoire de Camille se situe en Navarre (Espagne) avec quelques incursions très sporadiques côté français.
Ces derniers jours, on a constaté la présence d’un autre ours dans la vallée d’Ansó : Aspe-Ouest, qui se déplace habituellement en vallée d’Aspe française. C’est un mâle plus jeune que Camille mais on pense qu’il a déjà une quinzaine d’années.
Camille et Aspe-Ouest sont les seuls ours autochtones encore vivants. Ils composent, avec Néré et Canelito, le fils de l’ourse Cannelle tuée par un chasseur en novembre 2004, le noyau occidental Pyrénéen de l’espèce. Tous des mâles, ce qui rend la reproduction impossible et condamne invariablement ce noyau dans les conditions actuelles.