En résumé :
Du 17 au 25 mars 2008 : Entretiens individuels réalisés auprès de 45 éleveurs et bergers ayant participé aux actions du programme LIFE COEX parmi lesquels :
- 26 éleveurs et bergers ayant participé au programme de placement et de suivi des chiens de protection patous (ACP)
- 9 éleveurs et bergers ayant participé aux programmes d’échanges techniques avec les professionnels pour faciliter la cohabitation et promouvoir les produits fermiers issus d’un pastoralisme durable (FIEP).
- 8 éleveurs et bergers ayant participé au programme visant à la mise en œuvre de pratiques favorisant la cohabitation en collaboration avec les milieux de l’élevage (FERUS)
- 2 éleveurs ayant participé au programme viande du broutard (ADET)
Le programme de placement et de suivi des chiens de protection (ACP) p 5
Les principaux enseignements à propos de la participation au programme de placement et de suivi des chiens de protection :
- Des techniciens dont la présence lors du placement et le suivi des chiens dans le temps sont particulièrement appréciés
- Des chiens dont l’efficacité contre les différents types d’attaque est saluée
- Une présence qui réduit le stress, la fatigue et le sentiment de solitude des éleveurs
- Quelques réserves sur le choix ou l’éducation de certains chiens et les contraintes que leur présence impose
- Mais leur présence apparaît indispensable
Le programme PASTORALOUP visant la mise en œuvre de pratiques favorisant la cohabitation (FERUS) p 14
Les principaux enseignements à propos de la participation au programme PASTORALOUP :
- Une implication et un professionnalisme des éco-volontaires unanimement salués
- Une impression de réaliser grâce à l’aide des éco-volontaires de fortes économies en argent et en temps
- Une présence qui réduit la charge de travail et le sentiment d’inquiétude des éleveurs
- Des échanges, sources de dialogue et d’écoute qui apaisent le sentiment de solitude des éleveurs
Les échanges techniques avec les professionnels les informant des mesures spécifiques en leur faveur (FIEP) p 22
Les principaux enseignements à propos des informations fournies sur les aides disponibles dans le cadre du FIEP :
- Des informations très appréciées car elles concernent des aides dont les éleveurs peuvent disposer très rapidement
- Des aides financières et techniques qui améliorent profondément leurs conditions de travail
- Des échanges avec les professionnels et des outils (comme le radiotéléphone) qui créent du lien social et modifient la vie quotidienne des éleveurs
La production du fromage « Pé Descaous » (FIEP) p 27
Les principaux enseignements à propos du programme « Pé Descaous » :
- Des outils « marketing » (prospectus publicitaire, logo de la patte d’ours,..) et un soutien au démarchage jugés très bénéfiques par les éleveurs
- Des formations aux techniques de vente directe saluées pour leur caractère opérationnel et leur efficacité
- Une très forte satisfaction à l’égard de cette action de valorisation de la production fromagère
La production de la viande « Le Broutard » (ADET) p 32
Les principaux enseignements à propos du programme « ADET » :
- Une démarche de mise en valeur de la production de viande et de la région saluée par les éleveurs
- Un programme dont l’impact est reconnu en termes d’image et de retombées commerciales
- Mais une adhésion dont l’ampleur reste limitée par l’opposition de nombreux éleveurs à toute présence de grands carnivores
Conclusions p 41
- Le travail des associations est apprécié de façon quasi-unanime Une présence d’autant plus appréciée qu’il ne semble pas y avoir de discours « pro » carnivores de la part des membres des associations.
- Un succès qui s’appuie d’abord et avant tout sur le professionnalisme des membres des associations
- Les éleveurs suivent fréquemment plusieurs programmes OU envisagent de cumuler des participations
- Le cumul génère dans de nombreux cas des « mutations » du travail d’éleveur dont les conséquences sont le plus souvent très bien perçues par les participants : gain de temps, tranquillité d’esprit, support technique, rupture de l’isolement…
- Ces « gains » permettent aux participants d’avoir plus de recul par rapport à la présence des grands carnivores qui semble souvent avoir été un exutoire : ils agissent au lieu de subir
Le très bon niveau du tissu associatif et des actions mises en place génère un niveau d’exigence désormais très élevé :
- Des programmes qui ont généré de telles évolutions au sein du métier qu’elles suscitent aujourd’hui certaines interrogations De l’avis de la quasi-totalité des éleveurs interrogés, leur activité professionnelle a subi une profonde mutation. Il est indéniable qu’un retour en arrière est le plus souvent inenvisageable. Les verbatims du type « ça a changé ma vie », « je ne peux plus m’en passer », « je me demande comment je faisais avant » sont extrêmement fréquents. Quid des effets d’une suppression dans un avenir plus ou moins lointain du programme ou de certaines des actions mises en place ?
- Les personnes interrogées font le plus souvent passer la présence des prédateurs au second plan. D’abord parce qu’ils considèrent que les actions mises en place ont permis d’apporter une solution fréquemment efficace. Ensuite, parce que leur participation au programme a généré des changements auxquels ils sont désormais très attachés. TOUTEFOIS, ils continuent logiquement à affirmer en majorité qu’ils sont opposés à la présence des grands prédateurs (certains considèrent toutefois que c’est aujourd’hui un avantage).