Ces derniers jours, l’Office Français de la Biodiversité se retrouve au cœur d’une crise sans précédent, cible de critiques virulentes de la part de certains syndicats agricoles et responsables politiques. Depuis, des mobilisations ont eu lieu et la tension monte sur tout le territoire. À l’origine de cette crise : les propos du Premier ministre François Bayrou, qui a dénoncé ce qu’il perçoit comme des abus et des humiliations infligés aux agriculteurs par la police de l’environnement lors des contrôles. Une pétition de soutien à l’OFB à été lancée sur change.org.
Ces accusations sans fondement ont fait vivement réagir les agents de cet établissement public, qui dénoncent un manque de reconnaissance et une mise en danger de leur mission. La présidente de l’OFB, Sylvie Gustave-dit-Duflo, a exprimé son indignation face à ces attaques injustifiées. En parallèle, l’intersyndicale a appelé à la suspension des contrôles sur le terrain tant qu’un soutien clair de l’État ne leur sera pas apporté. Un appel à la grève le 31 janvier 2025 a aussi été très suivi. Le mouvement se poursuit en ce début de mois de février.
Ce contexte extrêmement tendu menace l’équilibre déjà fragile entre activités agricoles et protection de la biodiversité. Nous dénonçons donc avec force ces allégations douteuses, qui menacent plusieurs principes fondamentaux. C’est non seulement une prise de position politique discutable, mais c’est aussi et surtout une atteinte à l’intérêt général.
Car cela met en péril la préservation de la biodiversité et compromet la justice envers les éleveurs eux-mêmes, qui ont besoin d’un système fiable et transparent comme celui de l’OFB ! La gestion des conflits entre faune sauvage et activités agricoles ne saurait reposer sur des procédures équivoques et déséquilibrées. Il est plus qu’urgent que l’État assume pleinement ses responsabilités en garantissant cette expertise neutre et fiable, seule capable de décider en toute transparence des suites à donner aux demandes d’indemnisation.
FERUS soutient l’OFB !
Face à des violences inacceptables et aux provocations des dirigeants politiques à l’encontre de l’OFB, FERUS affirme son entier soutien à ses agents, aujourd’hui pris pour cible dans un climat de tensions exacerbées.
Acteurs essentiels de la gestion, de la restauration et de la protection de notre patrimoine naturel, ils assurent des missions fondamentales : police administrative et judiciaire relative à l’eau, aux espaces naturels, à la flore, à la faune sauvage, à la chasse et à la pêche sur le territoire français. L’OFB contribue également à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité et elle est indispensable aux politiques publiques liées aux enjeux de la préservation du monde vivant.
Dans un contexte où l’effondrement de la biodiversité constitue un défi majeur, affaiblir l’OFB revient à fragiliser les outils de préservation dont nous dépendons toutes et tous. Même si nous reprochons parfois à la brigade loup de faire du zèle et d’occire nos loups, nous ne pouvons pas nier l’investissement de ses agents sur le terrain et pour la cause.
Il est donc inacceptable de voir cette institution attaquée et entravée dans ses missions ! Loin d’être un adversaire du monde agricole, elle est un allié précieux dans la gestion durable des ressources naturelles, au service de l’intérêt général. L’OFB doit pouvoir accomplir sa mission de police de l’environnement proportionnellement aux enjeux écologiques et sociaux actuels.
L’OFB est aussi un acteur clé du suivi des grands prédateurs en France
L’OFB participe aussi activement au suivi et à la protection des grands prédateurs en France. Son expertise et ses missions sont essentielles pour garantir une connaissance précise des populations. Grâce à des méthodes validées scientifiquement, ses missions permettent d’actualiser les données sur la présence de ces espèces et leur évolution, que ce soit pour l’ours, le loup ou le lynx.
L’OFB effectue des constats sur le terrain, recueille et analyse les signalements, veille à identifier d’éventuels abus, lutte contre les destructions illégales en menant des actions de prévention et en enquêtant pour identifier les responsables d’infractions. Lors d’attaques sur les troupeaux, c’est aussi l’OFB qui intervient pour établir des constats et déterminer si un prédateur est en cause et ainsi permettre une juste indemnisation des éleveurs.
Ce travail, basé sur la science et l’expertise, est essentiel pour une gestion équitable entre la conservation des espèces et les activités agricoles. Enfin, sa suppression nuirait aussi gravement à la portée des études menées sur ces espèces, reconnues internationalement, compromettant la crédibilité scientifique de la France en matière de conservation de la biodiversité.