En été 2013, 20 cas de reproduction ont été recensés sur le territoire français, meutes transfrontalières comprises, contre 14 en 2012. Toutefois, la conduite des opérations de suivi de la reproduction a été modifiée entre 2012 et 2013 : elle est désormais effectuée sur des zones nouvelles ou incertaines, même si la reproduction constatée hors protocole hors de ces zones reste prise en compte et comptabilisée.
En 2013, trois reproductions ont été notamment détectées sur trois nouvelles meutes qui passent en ZPP (Zone de présence permanente) :
– deux dans les Alpes-de-Haute-Provence : Teillon – Estéron en rive gauche du Verdon (au nord de la ZPP Cheiron-Estéron) et Issole – Verdon en rive droite du Verdon (entre les ZPP Teillon-Estéron et Grand Coyer).
– une dans le Var : Canjuers Sainte-Croix à l’ouest de la ZPP Canjuers.
En détail (source Quoi de Neuf n°30, bulletin du réseau Loup de l’ONCFS) :
Alpes-de-Haute-Provence (6 reproductions)
Les secteurs des Trois-Evêchés-Bachelard et Haute-Bléone ont fait l’objet de prospections conjointes pour mieux identifier une éventuelle séparation des groupes sociaux de loups. La reproduction est relevée uniquement sur le versant Haute-Bléone, accréditant l’hypothèse d’un seul et même groupe d’individus présent sur ce territoire.
Deux nouvelles ZPP apparaissent dans les Alpes-de-Haute-Provence abritant chacune une meute de loups reproductrice à savoir « Issole – Verdon » en rive gauche du Verdon et « Teillon Estéron » au sud-est, limitrophe avec les Alpes-Maritimes, toutes deux dissociées maintenant du Grand Coyer.
Reproductions également sur les ZPP des Monges, Parpaillon-Ubaye et Grand-Coyer.
Alpes-Maritimes (5 reproductions)
Dans les Alpes-Maritimes, la reproduction est confirmée sur la ZPP Cheiron Estéron. Sur ce dernier secteur, le suivi hivernal s’avère difficile. Ce résultat estival apporte donc une forte plus value. Toujours dans ce département, la reproduction est relevée sur le massif du Tournairet au nord. Cette donnée démontre le déplacement de la meute qui, probablement suite aux opérations de prélèvement, a quitté la commune d’Utelle au sud du massif.
Reproductions également sur les ZPP Haute-Tinée/Haut-Var, Moyenne-Tinée et Vésubie-Tinée.
Hautes-Alpes et Drôme (3 reproductions)
Reproductions sur les ZPP Béal-Traversier, Céüse-Aujour et Durbon-Jocou.
Var (2 reproductions, peut–être une troisième)
Dans le Var, comme suspecté à la fin du suivi hivernal précédent, une nouvelle meute est mise en évidence sur le secteur des Salles-sur-Verdon, à l’est du camp de Canjuers, grâce à un suivi très réactif mis en place localement.
Sur ce même département la reproduction est également confirmée sur la meute de Canjuers.
De plus, un site de rendez-vous est localisé en fin de saison sur la commune du Bourguet au nord-est du département. Il est encore trop tôt pour statuer sur la présence d’un groupe différent dans la mesure où il reste possible que le site de rendez-vous de la meute de Canjuers se soit déplacé en cours d’été. La collecte d’indices doit être intensifiée sur ces secteurs l’hiver prochain pour mieux appréhender l’organisation territoriale des loups fréquentant cette zone.
Isère (2 reproductions)
Dans l’Isère, c’est la troisième année consécutive de détection de la reproduction pour la meute Oisans-Grandes Rousses, rebaptisée « Belledonne sud » étant donné la certitude acquise quant à l’utilisation territoriale des deux versants de la chaîne.
Reproductions également sur la ZPP Belledonne (voir aussi ci-dessous).
Savoie (1 reproduction)
En Savoie, le protocole de suivi a démarré en simultané sur la ZPP historique de Belledonne (au nord de la chaîne, à cheval sur les départements de l’Isère et de la Savoie) et sur le massif contigu de la Lauzière, sur lequel la détection hivernale d’un mâle et d’une femelle avait été relevée. La reproduction est décelée comme les années précédentes sur le versant Belledonne, alors qu’aucune information au cours de l’été ne vient concrétiser la présence des loups sur le secteur Lauzière.
Enfin, toujours en Savoie, suite à une récurrence localisée d’indices de présence et grâce à la réactivité des correspondants, un épisode de reproduction est enregistré sur la ZPP Galibier –Thabor. Sur cette ZPP, très peu d’indices étaient collectés depuis quelques années et le dernier épisode de reproduction connu remontait à 2006. Des analyses génétiques en cours permettront peut-être de savoir si le mâle de ce nouveau couple est celui identifié à plusieurs reprises en 2011 et 2012 sur le secteur.
Vosges (1 reproduction)
Dans le massif vosgien, l’établissement d’un couple territorial avait été démontré depuis l’hiver dernier par les typages génétiques. Les prospections dans cette ZPP étaient donc de nature à déceler une éventuelle constitution en meute. A l’issue de la 4ème soirée de prospection programmée, la reproduction a été détectée pour la première fois dans la ZPP Hautes-Vosges (après plusieurs contacts avec des adultes seuls les nuits précédentes). La meute semble occuper actuellement, une zone très vaste qui couvre l’ensemble des versants haut-rhinois et vosgiens.
Conclusion
Malgré les prospections sur les ZPP de Lure-Ventoux (04 -84) et Ecrins Vallouise (05) et le secteur du Montdenier (04), aucune reproduction n’a été constatée. Au moins deux individus avaient été identifiés sur chacune de ces zones à la fin de l’hiver 2012-2013.
Au final, 16 reproductions ont été enregistrées en région Provence-Ales-Côte-d’Azur en 2013 et seulement 4 en dehors (3 dans les Alpes du Nord et 1 dans les Vosges). On voit bien que la population reproductrice française est essentiellement concentrée dans les Alpes du Sud.
Télécharger le bilan suivi reproduction loup été 2013 (Réseau loup, ONCFS)
Bilan mortalité 2013
Par ailleurs, le bulletin du réseau loup de l’ONCFS n°30 (mars 2014) fait un bilan des cas de mortalité en 2013. Treize cas de loups morts sont recensés en 2013 dont 7 suite à des autorisations de tirs.
Tirs autorisés par l’Etat.
Au total, un peu plus de 300 tirs de défenses, 33 tirs de défense renforcée et 40 tirs de prélèvement ont été décrétés par arrêtés préfectoraux, la majorité dans les Alpes-Maritimes en vallées de la Vésubie, de la Roya et de la Tinée (qui concentrent 1 /3 du volume national des dommages aux troupeaux). La mise en oeuvre du dispositif par les préfectures a abouti aux prélèvements de 7 loups dont 1 au sein de la meute de Haute-Tinée (06), 2 concernant respectivement les meutes de Vésubie-Tinée et Vésubie-Roya (06), 1 sur la meute du Tournairet (06), 1 sur la meute de Moyenne-Tinée (06), 1 dans la meute de Canjuers (83) et 1 sur la meute nouvellement reformée du Thabor-Galibier (73).
Autres cas de mortalités connus
A ces tirs de prélèvement encadrés par arrêtés préfectoraux, viennent s’ajouter 1 cas d’empoisonnement en Vésubie (06), deux cas de collisions en Aveyron et dans le Béal-Traversier (05), ainsi que 5 cas de mortalité d’origine naturelle ou indéterminée dans les ZPP de Céüse-Dévoluy (05), du Cheiron (06), en Vésubie (06) et possiblement dans la meute nouvellement formée du Teillon-Esteron (04 – analyse en cours).
Ces cas de mortalité se répartissent équitablement entre mâles et femelles. En revanche, les actions de tir concernent majoritairement des animaux adultes (à l’exception de celui de la Savoie) tandis que les jeunes ou sub-adultes sont majoritairement concernés par les cas de mortalité par collision.
==> Retrouvez tous ces cas de mortalité en détail et les actions de FERUS (plainte contre les autorisations de tir ou les cas de braconnage) dans la rubrique Actus loup.
1 commentaire sur “Loup : 20 reproductions détectées en 2013 (et 13 cas de mortalité)”
[…] En 2013, 13 cas de mortalité ont été enregistrés dont 7 suite à des autorisations de tirs. Les détails ==> Sur ce site. […]