Communiqué de FERUS, 18 février 2019
Nous ne savons définitivement pas, ou plus, comment faire avec le vivant sauvage. Alors nous nous inventons des raisons plus improbables les unes que les autres !
Un loup surpris en zone péri-urbaine ? A Bormes-les-Mimosas dans le Var ? Sans doute un danger pour nous les Hommes ? Pour peu qu’il montre les dents pour des raisons qu’on voudrait toutes être liées à son agressivité potentielle, alors feu ! Après tout on en tue déjà bien plusieurs dizaines par an de manière officielle, alors un de plus …
FERUS rappelle tout de même au passage que le loup est une espèce sauvage dont le retour naturel, encore récent, reste fragile. Au regard de son statut vulnérable, il fait partie des espèces strictement protégées. Le seuil de 500 que l’on voudrait nous faire passer pour le cap salvateur de l’espèce, n’a de sens que pour des gestionnaires bien loin des réalités en matière de survie de l’animal.
L’Etat définit, à travers un plan quinquennal, – le fameux Plan loup – le cadre dans lequel il autorise chaque année la destruction d’un certain nombre de loups. FERUS condamne toujours fermement par ailleurs ces tirs qu’il considère comme illégaux et surtout inutiles et inefficaces. Rien dans ce plan n’autorisait les forces de l’ordre à pratiquer l’élimination d’un individu.
Alors que faire ?
Les interactions, observations de loups par des randonneurs, des automobilistes, des exploitants agricoles, des « vttistes », bien qu’exceptionnelles, ne sont pas rares aujourd’hui, et tout le monde s’accorde à dire que le loup est un animal qui nous fuit quasi systématiquement.
Nous demandons à ce qu’un protocole permette rapidement aux forces de l’ordre de pouvoir faire appel à des spécialistes, notamment de l’ONCFS, qui sauront donner une réponse circonstanciée et proportionnée. Rien, et surtout pas la réaction de peur de l’animal qui semble avoir été observée plus que de l’agressivité, rien ne justifie d’abattre une espèce que nous avons décidé ensemble – au delà même de nos frontières nationales – de protéger.
Cohabiter, coexister, connaître sont et resteront les seules pistes que FERUS considèrera acceptables pour accompagner le retour naturel du loup. Le reste nous le condamnerons toujours fermement.
Voir aussi : communiqué de la préfecture du Var, 14 février 2019