Un loup a été abattu par un chasseur du Petit-Bornand (Haute-Savoie) le jeudi 12 février. Le chasseur a été mis en examen à l’issue de sa garde à vue. Aussitôt les faits connus, Ferus a décidé de porter plainte et s’est constitué partie civile. Il salue le sérieux avec lequel les autorités policières et judiciaires ont traité l’affaire dans les premiers jours. Cela paraît normal, mais n’avait malheureusement pas été le cas dans les Pyrénées puisque le chasseur qui a blessé l’ours Balou n’a jamais été inquiété.
Ferus est consterné par le comportement général des chasseurs devant le retour des prédateurs en France. Les dirigeants du monde de la chasse n’ont jamais vraiment admis le renouveau d’espèces sauvages qu’ils avaient combattues pendant des générations. Du bout des lèvres, ils disent qu’ils ne demandent pas leur éradication mais seulement leur régulation. Certains prennent moins de précautions. Le représentant des chasseurs dans le groupe national « loup » se laisse à déclarer que les chasseurs ne veulent pas de loups et dans le groupe national « ours » qu’ils ne veulent pas d’ours « slovènes », ce qui revient au même. Au niveau des fédérations départementales, beaucoup attisent le feu avec pour résultat une série de bavures dans tous les massifs montagneux français. Ces actes de braconnages sont toujours couverts par des dirigeants qui soutiennent les braconniers alors qu’ils devraient statutairement se porter partie civile contre eux. On se demande pourquoi les présidents des chasseurs tiennent tant à être officiellement agréés comme « protecteurs de la nature » puisqu’ils ne sont que des gestionnaires du gibier. On ne peut faire preuve d’aucune indulgence envers des personnes munies d’armes très dangereuses. La grande majorité des chasseurs de base respecte la loi, nous demandons la tolérance zéro pour ceux qui tirent sur les espèces protégées. Encore plus quand l’auteur « ne regrette pas son acte » et dit « s’être senti obligé d’agir » comme c’est le cas pour le tueur de loup (Dauphiné Libéré du 15 février).
Ferus est très inquiet pour la protection des espèces sauvages : les « autorités » locales n’y adhèrent pas beaucoup et n’y comprennent pas grand chose. Dans l’affaire présente, le député Martial Saddier, le président de fédération des chasseurs Jean-Louis Prévond, des dirigeants agricoles réclament une diminution de la population de loups alors que les comptages de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage font état de deux ou trois loups sur l’ensemble du massif de Bornes en 2007-2008 ; c’est surréaliste. Et c’est faire preuve d’une ignorance absolue alors que les informations sur l’espèce sont très largement diffusées. Sur un territoire de plus de 20 000 hectares ne vit qu’une famille ou meute de loups, entre deux et une demi-douzaine d’individus selon les années. Aucune prolifération n’est possible. Et les tirs dits de prélèvement (auxquels Ferus est opposé, on le rappelle, à l’inverse de certains tirs de défense à proximité des troupeaux) n’ont jamais eu pour objectif de « réguler » la population de loups, c’est à dire de réduire la densité moyenne de loups sur l’ensemble de l’aire occupée, ce qui serait un non-sens écologique. La comparaison faite entre le loup et le sanglier par plusieurs de ces « autorités » en dit long sur leur ignorance…et sur les menaces qui planent sur toutes les espèces sauvages.
Ferus constate qu’un gros effort de communication reste à faire, les proies naturelles du loup ne sont pas des « victimes », ses attaques sur les chamois ou les cervidés ne constituent pas des « dégâts », et le loup n’a jamais fait disparaître ses proies naturelles. Ferus souhaite que le ministère de l’Ecologie et du Développement Durable et l’ONCFS soient davantage présents pour combattre les articles et les déclarations qui inlassablement accréditent l’idée que le loup (ou ailleurs le lynx) causent de graves dommagess à la faune sauvage et qu’une intervention de l’homme contre eux s’impose pour rétablir les équilibres naturels. Il y a cinquante ans, le brochet était souvent considéré comme un nuisible dévoreur de gardons. Aujourd’hui on s’efforce de le préserver ce qui n’est pas facile, et les pêcheurs en déversent partout. Qui écrirait un article sur « des gardons victimes d’un brochet » ? Qui dramatiserait sur les sardines mangées par les dauphins et les baleines ? Combien de décennies faudra-t-il attendre pour que la presse locale cesse de monter en épingle le comportement banal des prédateurs envers leurs proies naturelles ?
Ferus va demander audience à la secrétaire d’Etat à l’Ecologie et au préfet de Haute-Savoie pour proposer des pistes qui permettraient de faire reculer le braconnage du loup dont les autorités ont probablement négligé l’importance.
Il réclamera naturellement qu’en 2009 AUCUN LOUP ne soit attribué à la Haute Savoie au titre des tirs de prélèvement puisque l’abattage vient d’avoir lieu.
12 commentaires sur “Loup abattu en Haute-Savoie : Ferus réagit avec vigueur !”
oui effectivement, l’Etat soutient certaines de nos actions et nous subventionne également pour 10 000 euros par an environ. Mais ces subventions sont loin d’être ce qui nous fait vivre. voilà pourquoi Ferus n’est pas dépendant des subventions publiques et qu’il n’a pas à faire bonne figure devant l’Etat.
ce n est pas une critique en soit que de dire que FERUS vit de subventions ou pas c est un constat que les associations ont finit petit a petit par perdre leur esprit de militantisme rentrant dans un jeu plus institutionnel parce c est plus commode et plus gratifiant que d eviter les petits fours que d etre sur le terrain pendant 1 mois pour empecher le tir d un loup dans la DROME.Peut etre l un n empeche pas l autre et que cela se complete mais etre sur le terrain c est aussi faire de la protection qu on ne doit pas laisser a nos opposants de meme je m e^xprime regulierement dans le courrier des lecteurs du Dauphine libere pourrepondre a descontre -verites sur le loup.
Ferus sait très bien qui se cache derrière certains des messages de critique à l’encontre de Ferus. Pour cette raison, le forum est modéré et les messages ne seront publiés qu’après validation. C’est bien dommage d’en arriver là à cause d’un groupe de 2-3 personnes bien identifiées qui ont un problème personnel avec Ferus. Certains peuvent avoir des critiques constructives à faire vis à vis de la politique de Ferus (Ferus n’est en effet pas parfait et on ne peut pas forcément touujours être d’accord avec ce qu’il fait) et leurs commentaires seront publiés si ils ne sont pas anonymes. Si votre message n’est pas publié alors que vous ne ne faites pas partie du petit groupe cité ci-dessus, faites m’en part afin que je valide votre message à andrieux-sandrine@wanadoo.fr
Quoi qu’il en soit, je ne serais pas connectée cette après-midi (ni cette nuit en l’occurence) donc vos messages ne seront visibles qu’à partir de demain matin.
Pour toute autre question : andrieux-sandrine@wanadoo.fr
Toutes nos excuses aux amis des grands prédateurs pour ces désagréments.
Très bonne journée à tous !
Je voudrais savoir si le Ministère de l’Ecologie soutient financièrement le programme Pastoraloup d’aide aux éleveurs, comme le laissent entendre les documents sur Pastoraloup : » Pastoraloup, avec le soutien du WWF France, la SPA et le ministère de l’Ecologie » , ainsi que le programme » Parole d’Ours » ( » Avec le soutien de la DIREN Midi-Pyrénées, de la Fondation Nature et Découvertes et de Pays de l’Ours-Adet « ). Si c’est le cas, il n’est pas exact de dire que l’association n’est « aucunement dépendante des subventions issues de fonds publics », comme indiqué plus haut par le webmaster (message du 28 mars à 11h53). Je précise que je trouve normal que l’Etat donne de l’argent pour ce type d’opérations, bien qu’il serait plus efficace que ce soit lui qui prenne directement en charge la conservation de l’ours.
Les moyens humains et financiers peuvent se trouver. Il suffit de les chercher avec autant d’ardeur que ce qui est fait quand il s’agit d’aider les éleveurs.
Ce n’est pas un travail mais participer à la protection des grands prédateurs, c’est pas toujours un loisir ! Un parole de loup dans les zones colonisation est une bonne idée ; ce sont plus les moyens humain et financier qui manquent.
Pastoraloup n’est pas une mauvaise idée en soi, sauf que garder des troupeaux ou fabriquer des enclos ressemble quand même davantage à un travail qu’à un loisir, non ?
Et puis ça reste de toutes façons du domaine du symbolique : il vaudrait peut-être mieux que les éleveurs se regroupent et embauchent des bergers..
Pour une association comme Ferus, ce qui serait bien aujourd’hui, ce serait d’être présent sur les nouveaux fronts de recolonisation du loup pour expliquer aux gens qui craignent son retour que cet animal a toute sa place dans la nature (un peu comme « Parole d’Ours » l’a fait l’an dernier pour l’ours dans les Pyrénées..).
Mais bon, comme le dit Sandrine, si on n’est pas d’accord avec ce que fait Ferus, il suffit de chercher une autre association !
Pastoraloup n’est pas de la main d’oeuvre bénévole aux éleveurs. Mais il faudrait venir y jeter un coup d’oeil pour voir ce qu’il en est et donc je me m’attarderai pas sur le sujet. On sait qu’il y en a qui conteste ce programme, voire le dialogue avec l’élevage en général. Ferus n’est donc pas pour eux. Chaque association a ses spécificités et ses points forts et chaque ami du loup peut se retrouver dans l’une d’entre elles.
Pour consulter le budget 2008 de Ferus il faut être adhérent 2008 et en faire la demande au secrétariat : 04 91 05 05 46.
« des dommages importants ont été causés aux élevages ; »… Les cambrioleurs aussi créent des dommages important chez les gens, c’est pas pour cela qu’il faille leur tirer une balle dans la tête, drole de mentalité malsaine…
L’écovolontariat Pastoraloup ne sert pas à préparer l’opinion dans les régions nouvellement colonisées par le loup ou prêtes à l’être. Pastoraloup consiste à fournir de la main d’oeuvre bénévole au éleveurs : il y a une nuance de taille !
PS : Où est-il possible de consulter le budget de Ferus ?
Il faut aussi rappeler que Ferus est sur le terrain notamment grâce à son programme de bénévolat Pastoraloup (c’est d’ailleurs l’une de ses spécificités) et que l’association n’est aucunement dépendante des subventions issues de fonds publics.
c est vrai que les associations de protection de la nature se sont éloignées du terrain de maniére indicible. Entre autres la dependance aux subventions a ainsi fait baisser le militantisme et de rentrer dans un jeu instititionnel les forces militantes n y trouvant pas leur compte elles ont desertées les rangs des associations sauif exception comme l ASPAS et Mille Traces qui restent sur le terrain pour la premiere Juridique et le second dit le terrain.