Loup abattu en Savoie ce week-end : quelques commentaires

Samedi matin, un jeune loup a été abattu sur la commune de Montricher-Albanne, dans le massif Thabor-Galibier, par un agent de l’ONCFS. L’arrêté de prélèvement avait été pris la veille par la préfecture, autant dire que ça n’a pas traîné…

Plusieurs éléments nous interpellent notamment sur la légitimé de ce tir ainsi que sur le contexte de la prise de l’arrêté préfectoral et son exécution :

– Ce tir était-il justifié par une pression accrue de la prédation? Dans l’arrêté, la préfecture a prétexté que des attaques avaient lieu depuis 2010 : en remontant aussi loin, on pourrait accorder des tirs dans tous les massifs alpins! Le faible nombre des récentes attaques ne justifiait aucunement cette opération de prélèvement… D’autant qu’il s’agit d’un massif qui est classé en Zone de Présence Permanente de façon artificielle uniquement du fait de la méthodologie : il n’y a plus de présence avérée régulière depuis 2009. Mais comme un hiver sur deux, on trouve quelques indices (probablement de loups de passage), le massif reste classé en ZPP.

– La diffusion de photos a t-elle accéléré la procédure? Rappel du déroulé des évènements : des chasseurs observent 2 jeunes loups dans un massif et en informent la presse le 22 septembre ; le 27 un arrêté est pris ; le 28, des agents de l’ONCFS tirent un loup. L’efficacité du tir (le lendemain seulement de la prise de l’arrêté) montre que la diffusion des photos a permis de révéler non seulement l’existence de ces deux malheureux loups mais aussi leur localisation…

FERUS rappelle son opposition aux tirs de prélèvement qui n’apportent aucune réponse valable dans le temps. La préfecture ferait mieux de concentrer ses moyens humains et financiers dans la seule solution qui puisse permettre une cohabitation efficace et durable : la protection des troupeaux (présence humaine, chiens de protection et parcs de nuit).