Loup : le Protocole Prédateur-Proies

Loup : le Protocole Prédateur-Proies

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FERUS publie les éléments concernant le Protocole Prédateurs-Proies, ces articles ont été rédigés par le Parc National du Mercantour.

Le Protocole Prédateur-Proies : « l’impact du loup sur les populations d’Ongulés sauvages dans les Alpes françaises ».

Ce programme de recherche « Prédateur-Proies » a été lancé en 2004 par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, le CNRS, la fédération départementale des chasseurs des Alpes-Maritimes et le Parc national du Mercantour. Son objectif est d’étudier l’incidence de la prédation du loup sur la dynamique, le comportement et la répartition spatiale des populations de quatre espèces d’ongulés sauvages connues pour être des proies du prédateur : cerf, chevreuil, chamois et mouflon.

Cette étude est une première en France et même unique en Europe du fait de son approche focalisée sur les proies, et non sur les prédateurs.

Outre la prédation, les ongulés sauvages sont aussi soumis à diverses autres pressions dans la nature comme la chasse, les maladies, la météo, le relief…qui influence leur répartition, leur dynamique et leur comportement. Mais quelle part occupe la prédation au regard des autres pressions ? Évaluer son impact est d’une importance particulière pour la gestion pratique des écosystèmes et des animaux qui y vivent.

Le principe de cette étude repose sur la comparaison de deux situations avec et sans loup. Elle est réalisée en parallèle dans deux sites distincts présentant la même diversité d’espèces en ongulés : entre un site où le loup est installé en meute depuis 13 ans (Secteur Haute-Tinée, Massif du Mercantour, Alpes-Maritimes), et un site témoin où le loup commence à arriver (Massif des Bauges, Savoie) et où l’ONCFS étudie ces mêmes populations d’ongulés depuis 1985.

Pour mener cette étude, des captures et marquages de cerfs, chevreuils, chamois et mouflons sont nécessaires ainsi que la récolte sur le terrain de carcasses de ces ongulés sauvages tués par le loup. En la matière, il s’avère difficile de trouver ces carcasses en raison de l’arrivée rapide des charognards consommateurs des « restes ». Les mesures et études sont alors impossibles ou trop peu fiables.

Protocole Prédateurs-Proies

Ainsi, il est apparu nécessaire de recourir à la capture et au marquage de loups pour pallier à ce problème.

Dans ce cadre, en 2008, le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer a octroyé l’autorisation de capturer 3 loups en Haute Tinée dans le Parc national du Mercantour. Les loups capturés sont équipés d’un GPS pour suivre leurs déplacements et détecter ainsi rapidement leurs proies afin de pouvoir les retrouver et mesurer tous les paramètres utiles à l’étude.

Pour aller plus loin, téléchargez le PDF produit par l’ONCFS sur « l’impact de la prédation par le loup sur les ongulés sauvages dans les Alpes françaises ».

Quelques mots clés…

Une approche multi-spécifique pour comparer des situations avec et sans loup, et mesurer l’impact de la prédation sur cerfs, chevreuils, chamois et mouflons.
Capture et marquage des proies et du prédateur pour un suivi « à la culotte ».
Un partenariat piloté par l’ONCFS avec le CNRS, la FDC06, le Parc national du Mercantour et le Parc naturel régional des Bauges.

… et chiffres

283 ongulés sauvages capturés depuis 2004 dont 132 sont actuellement suivis par télémétrie dans le massif du Mercantour.
Plus de mille ongulés sauvages marqués dans le massif des Bauges depuis 1985.
Une autorisation ministérielle pour la capture de 3 loups dans le Parc national du Mercantour sur le secteur de la Haute Tinée d’ici à 2012.

Le projet du PPP

L’arrivée naturelle du loup en France dans le Parc national du Mercantour dès 1992 et sa colonisation progressive dans tout l’arc alpin puis au-delà, pose de nombreuses questions aux acteurs en charge de la gestion des espaces naturels et de leurs écosystèmes. Mieux connaître l’impact quantitatif, mais aussi qualitatif de cette prédation « lupine » sur les Ongulés sauvages s’avère nécessaire pour ajuster au mieux les stratégies de gestion des espèces et des espaces dans la mesure où la présence d’un grand prédateur peut changer le fonctionnement de l’écosystème

Présentation du projet

Débuté en 2004 pour une durée indéterminée, ce programme scientifique a pour ambition de comprendre et d’estimer l’impact de la prédation par le loup sur la survie, le succès de reproduction et le comportement des populations d’ongulés sauvages dont quatre espèces : cerfs, chevreuils, chamois, mouflons. Ces espèces sont en effet les plus représentatives du régime alimentaire du loup dans les alpes françaises.

Il s’agit d’une part, grâce à des techniques de marquage et de suivi individuel des animaux, d’estimer directement les paramètres démographiques de chaque espèce, et d’autre part, d’appréhender la sélectivité éventuelle du loup vis-à-vis de ses proies : le loup privilégie t-il une espèce par rapport à une autre ? Sélectionne t-il des animaux selon leur condition physique ? En effet, ces questions sont importantes dans la mesure où la prédation n’aura pas, à terme, le même impact sur le devenir des populations de grands ongulés. Par exemple, si le prédateur sélectionne très fortement des animaux affaiblis, qui de toutes façons seraient morts naturellement, l’impact de la prédation peut être négligeable. A l’inverse, si celui-ci sélectionne des femelles adultes, l’impact de la prédation pourra avoir une influence significative sur la démographie de la population.

Deux sites d’étude à comparer : la Haute-Tinée dans le massif du Mercantour, et le massif des Bauges

Le principe de cette étude est la comparaison du fonctionnement d’une même communauté d’ongulés dans des situations avec et sans loup. Deux sites distincts ont été retenus :

  • la Haute-Tinée situé dans le cœur du Parc national du Mercantour sur lequel le loup est bien installé depuis 13 ans,
  • le massif des Bauges situé au sein du parc naturel régional des Bauges sur lequel le prédateur est présent de façon sporadique depuis 2004 mais non installé en meute. Ce site témoin a été retenue car il détient une base de données incomparable sur le fonctionnement démographique des ongulés en absence du prédateur depuis 1985. Cette nouvelle situation de colonisation par le loup depuis 2004 permet alors d’établir au sein du massif des Bauges une comparaison des résultats avant et après colonisation.

Le choix de ces deux sites s’explique par :

  • la présence simultanée des quatre espèces d’ongulés sauvages sur les deux sites,
  • l’existence d’un « état zéro » sur la dynamique des ongulés avant l’arrivée du loup : le site des Bauges, témoin de l’étude,
  • la disponibilité des moyens et les possibilités de collaboration entre plusieurs partenaires qui permettent de mener cette étude ambitieuse.

Suivi des populations d’ongulés : étudier leurs comportements et leur taux de survie avec et sans loup

Pour suivre les populations d’ongulés dans les deux sites, cerfs, chevreuils, chamois et mouflons sont capturés à l’aide de pièges adaptés à chaque espèce. Ils sont ensuite équipés d’un système de marquage : collier émetteur VHF doté d’un détecteur de mortalité ou marque visuelle permettant de les identifier à distance. Grâce à cet outil, il est possible de les suivre au plus près. Ces techniques dites de « capture-marquage et recapture »permettent d’estimer notamment les taux de survie et les effectifs de chaque espèce en présence.

Parallèlement, la recherche des carcasses d’animaux tués par le loup sur le terrain, associée à une série de mesures (âge, sexe, condition physique) devaient permettre de savoir si le loup sélectionne un type de proie particulier. Les premières saisons de collecte de carcasses ont montré qu’il était difficile d’en récolter un nombre suffisant pour tirer des conclusions robustes. De plus, en raison notamment de la présence de charognards nettoyant les cadavres sous 24h, il est devenu alors impossible de faire des mesures valables pour connaître l’âge de l’animal, son état physique, son sexe, et surtout de déterminer avec précision les causes de sa mort.

Ainsi, il est apparu nécessaire de capturer et marquer des loups dans l’optique de pouvoir les suivre « à la culotte » et de retrouver plus rapidement les carcasses des animaux prédatés.

Quelques chiffres

secteur Haute Tinée, massif du Mercantour depuis 2004 :

  • 283 ongulés sauvages capturés dont 132 sont suivis par télémétrie à l’automne 2009 ( 6 cerfs, 16 chevreuils, 102 chamois et 8 mouflons)
  • 201 carcasses d’ongulés sauvages retrouvées dont 42 tués par le loup (en majorité des femelles)

Massif des Bauges :

  • depuis 1985, 940 chamois ont été marqués et depuis 2003, 66 mouflons et 39 chevreuils
  • 47 carcasses d’ongulés sauvages retrouvées (notamment des mouflons) dont 40 prédatés probablement par le loup

La capture

Capture et marquage des loups : pister les loups pour mieux localiser ses proies

Objectif : capturer et marquer trois loups …

Une autorisation ministérielle, délivrée par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, a été accordée à l’ONCFS jusqu’en 2012 pour capturer et marquer trois loups dans la meute évoluant sur le site de la Haute-Tinée dans le massif du Mercantour.

Equipé d’un collier GPS, le suivi de ces loups marqués devrait permettre aux équipes de terrain de connaître les déplacements de ces animaux, leurs itinéraires les plus fréquents mais surtout de localiser les lieux de prédation en vu de retrouver rapidement et en plus grande proportion les carcasses des animaux prédatés, favorisant ainsi des diagnostics fiables. Cette technique a permis, en Amérique du Nord où elle est largement utilisée, un recueil de données et d’informations essentielles pour comprendre le fonctionnement des relations loups-proies dans leur milieu. Ce radiopistage donne en outre la possibilité de connaître l’extension et le mode d’utilisation du territoire de la meute.

Organisation de la capture des loups : un véritable défi

Capturer un loup est un véritable défi puisqu’il faut pouvoir l’attirer sur un piège de quelques centimètres alors que le territoire moyen de l’animal en France avoisine les 200 km² et qu’il détecte l’odeur humaine des lieues à la ronde. La capture et le suivi sont réalisés par quatre agents formés du Parc national du Mercantour et de l’ONCFS. L’équipe de capture utilise des pièges à lacet, type « Belisle » homologués en France, reliés à un système d’alarme et prenant l’animal à la patte avant.

Entre le mois de mai et le mois de novembre 2009, plus de 40 pièges répartis sur 4 sites ont été mis en place dans le secteur de la Haute-Tinée. Chaque piège est relié à un système d’alarme instantané et innovant pour plus de réactivité.

Les loups capturés sont équipés d’un collier (GPS/GSM/VHF) et relâchés immédiatement sur le site. Le GPS localise l’animal tous les jours à fréquence préalablement programmée. Le jour, le collier enregistre la position de l’animal toutes les 3 heures et la nuit toutes les ½ heures de façon à localiser le plus précisément possible les épisodes de prédation. L’information est téléchargée à distance par GSM (communication via le réseau de téléphonie mobile) à la base de travail.

Historique de la capture dans le Mercantour

Rétrospectivement, le piégeage des loups dans le Mercantour a été testé pour la première fois en France en 2006 avec la venue sur place de Carter Niemeyer, trappeur américain de la US Fish and Wildlife Service. Bien que les tentatives de piégeage soient demeurées infructueuses, ce test a permis de déceler les points particuliers à adapter au contexte local pour la réussite d’une telle opération. Interrompu en 2008, ce programme est restructuré et renforcé en 2009, avec son intégration dans le « Plan national d’actions sur le loup 2008-2012 dans le contexte français d’une activité importante et traditionnelle d’élevage » porté conjointement par les Ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture.

Suite à une rencontre internationale (Workshop de décembre 2008 à St-Etienne-de-Tinée dans les Alpes-Maritimes) entre chercheurs spécialistes du loup et des Ongulés sauvages de plusieurs pays (France, Suède, Etats-Unis, Canada, Norvège), ceux-ci réaffirment l’intérêt de capturer des loups dans le cadre de ce programme. Ils préconisent la poursuite des opérations de capture au sol en parallèle avec d’autres modes opératoires dont l’utilisation inédite en France de l’hélicoptère.

Questions / Réponses PPP

A propos du programme d’étude en général :

Pourquoi avoir retenu comme site d’étude pour le programme scientifique au cours duquel aura lieu la capture des loups une zone se trouvant dans le Parc National du Mercantour ?

Le massif du Mercantour est le lieu historique du retour du loup en France en 1992. C’est l’endroit où les conséquences de sa prédation sur les Ongulés sauvages ont eu le plus de temps pour s’exprimer et où les données recueillies seront les plus significatives. Le site exceptionnel de la haute Tinée où se déroule ce programme correspondait aux critères recherchés. Entre autres, il abrite une biodiversité remarquable dont les six espèces d’ongulés sauvages présents en France (chevreuil, chamois, mouflon, cerf, bouquetin, sanglier).

Que deviendront les loups qui seront « marqués » dans le cadre du programme Prédateur-Proies ?

Les localisations transmises par leurs colliers permettront de visualiser leurs déplacements avec un minimum de risque de dérangement sur une période de 4 à 5 mois en moyenne. Une fois la pile de l’émetteur GPS-GSM épuisée, le collier devrait être récupéré soit par un système d’ouverture commandée à distance, soit automatiquement au bout de 24 mois. La recapture d’un loup pour récupérer ou remplacer les piles du collier est en effet très difficile. Dans tous les cas le collier reste localisable pendant plusieurs mois grâce à un émetteur VHF de secours.

Cette campagne de piégeage à des fins scientifiques est-elle destinée à s’étendre à d’autres meutes ?

Le marquage de loups par colliers émetteurs n’est pas une fin en soi : il s’agit d’utiliser cette méthode pour répondre à une question précise, sur un site d’étude précis, à savoir : est-ce que le loup opère une sélection sur ses proies et si oui quelle est cette sélection ? La capture de 3 loups est donc étroitement associée au protocole d’étude Prédateur-Proies en Haute Tinée. L’extension de cette technique dans le massif des Bauges n’est pas exclue si le loup s’installe en meute mais n’est pas à l’ordre du jour.

Quels sont les résultats déjà obtenus par ce programme scientifique, depuis sa mise en œuvre en 2004 sur le terrain ?

La mise en œuvre de ce programme au long cours est trop récente pour donner des résultats fiables.

  • Concernant les ongulés sauvages

Le nombre d’ongulés marqués est important mais encore insuffisant, insuffisantes aussi les données recueillies. Il est encore impossible d’avoir des estimations robustes de certains paramètres tels les taux de survie ou le succès de reproduction en présence de prédateurs.

  • Concernant la capture de la louve

Le collier GPS donne une localisation toutes les demi-heures de nuit et toutes les 3 heures de jour. Ces informations sont téléchargées rapidement par GSM et donnent la localisation d’un ensemble de positionnements. Si ceux-ci sont rapprochés, ils indiquent le stationnement du prédateur. Ils peuvent alors signifier un pôle d’intérêt du loup et donc potentiellement la présence d’une proie récente. Cependant, par son relief, le milieu montagnard entraîne des absences de couverture du réseau GSM qui ne transmet pas toutes les localisations. Des améliorations doivent encore être apportée pour améliorer la réactivité.

En Amérique du Nord, mais aussi dans divers pays européens dont l’Italie, la Pologne ou la Slovénie, des programmes d’étude de la prédation du loup sur les ongulés sauvages sont en cours depuis de nombreuses années. Quels sont les résultats déjà obtenus par ces études ?

Concernant les études menées en Europe, la plupart se concentre sur une seule espèce omettant la capacité du loup à reporter sa prédation sur un ensemble d’animaux disponibles sur son territoire de chasse. De plus, même si des taux de prédation peuvent être mesurés, ces études souffrent souvent d’une absence de connaissance des populations de proies disponible pour la meute empêchant toute mesure fiable de l’impact. En France, le Programme Prédateur-Proies a l’ambition de prendre l’ensemble des paramètres en étudian tde façon simultanée tout le cortège de proies (chamois, cerf, chevreuil et mouflon) à la fois dans le Mercantour et les Bauges.
Les plus grosses études ont été menées en Amérique du Nord. Elles donnent des résultats divers en fonction des situations. Certaines montrent un effet très limité du loup sur les populations de proies lorsqu’il sélectionne majoritairement des individus affaiblis qui seraient morts naturellement. D’autres mettent en évidence un effet bénéfique sur les peuplements forestiers au travers d’une limitation de la densité et d’une modification comportementale des ongulés à l’origine des « dégâts » sur la forêt.

A propos de la capture du loup

Pourquoi est-il si difficile de capturer un loup ? Pourquoi cette opération est-elle plus délicate que le piégeage des ongulés ?

Le territoire d’une meute couvre en moyenne 200 km2. Les loups sont des animaux furtifs et très mobiles dont les déplacements sont difficiles à anticiper. Ils sont aussi naturellement très méfiants à l’égard des hommes. C’est pourquoi inciter un loup à mettre sa patte sur un piège recouvert de terre de quelques centimètres carré est un défi technique de longue haleine. Ce défi a néanmoins pu être réalisé dans la nuit du 12 au 13 juillet 2009 après 76 jours de piégeage cumulés.

Quelles sont les techniques qui sont mises en œuvre pour piéger un loup ?

En Amérique du Nord, le trappage des animaux à fourrure a toujours été intense et n’a jamais disparu contrairement à l’Europe occidentale. Les techniques mises en œuvre reposent sur le caractère territorial du loup ainsi que sur ses besoins vitaux. Des leurres, principalement olfactifs, sont utilisés pour l’attirer en jouant sur sa curiosité alimentaire ou sa susceptibilité vis-à-vis d’éventuels canidés étrangers à la meute. Dans le Mercantour, les techniques utilisées par l’équipe du Parc national est sensiblement la même mais affinées à la lumière des expériences américaines et italiennes.

Y-a-t-il un danger pour le loup ?

Une opération de capture ne présente jamais un risque zéro pour l’animal, objet de l’étude. Des centaines de loups en Amérique du Nord et en Europe ont été capturés à ces fins depuis des dizaines d’années. Il en ressort qu’il est important d’être présent rapidement auprès de l’animal capturé afin d’éviter qu’il ne se déshydrate ou ne souffre du froid et de l’excès de stress. C’est pourquoi des systèmes d’alarme associés au déclenchement des pièges ont été développés pour minimiser le temps d’intervention. De plus, le suivi attentif des constantes vitales, pendant l’anesthésie et jusqu’au réveil de l’animal, préviennent les risques éventuels.
Ainsi, la capture de la louve en juillet 2009 a duré 40 minutes avant d’être relâchée. Celle-ci témoigne aujourd’hui d’une grande mobilité comme l’atteste ses localisations et longs déplacements.

Quel bilan peut-on faire aujourd’hui sur le déplacement de la louve marquée ?

La première analyse des localisations montrent des déplacements conséquents dans un polygone de 38 km Nord Sud sur 18 km Est Ouest, soit une aire d’environ 680 km². La distance séparant les points les plus distants est de 38 km à vol d’oiseau, entre la Vallée de la Stura en Italie au nord et la haute vallée du Var en France au sud. Depuis le 13 juillet, la louve aurait parcouru entre 700 et 1000 km. La louve a des déplacements importants, permanents et sans économie apparente. Par exemple, la nuit du 12 au 13 septembre entre 22h30 et 8h30, elle a parcouru entre 25 et 30 km. La louve navigue de part et d’autre de la frontière franco-italienne. Elle privilégie la forêt comme site de repos diurne.

Ce programme de capture à des fins scientifiques ne préfigure-t-il pas une mise en œuvre en France d’une utilisation du piégeage pour la régulation de la population de loups ?

Non, car l’utilisation du piégeage vise à augmenter nos capacités en matière de suivi et de connaissance du loup. Les opérations de capture qui seront menées sur le territoire du Parc National du Mercantour demeureront exclusivement subordonnées aux objectifs scientifiques formulés dans le programme d’étude qui les justifie.

2 commentaires sur “Loup : le Protocole Prédateur-Proies”

Je me rappelle un camp nature que l’on a fait pour des ados en mercantour, il y 10 ans environ et l’ambiance était plus que très vive quand on parlait ou entendait parler du loup. Pas moyen de contacter un garde et les éleveurs étaient plus que très chauds dans leurs paroles.
Je crains que votre expérience de capture ne leur servent. Le collier ne peut-il pas être une gêne pour eux, accrochage, serrage trop juste … ??


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