FERUS publie le communiqué du Ministère de l’Ecologie « Evolutions du protocole « loup » : vers un dispositif plus ajustable pour faire baisser la pression sur le pastoralisme ». Nos commentaires suivent.
Le communiqué du Ministère de l’Écologie, 27 juillet 2011
Les commentaires de FERUS
Une délégation d’élus et d’éleveurs a donc été reçue par Mme Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, le mercredi 27 juillet. En gros cette délégation réclamait des moyens nouveaux contre le loup.
Si élus et éleveurs ont rapporté ce qu’ils avaient entendu, le communiqué du ministère ne permet pour l’instant à FERUS de se prononcer précisément que sur deux de ses intentions.
Ceux qui suivent l’actualité « loup » ont noté que Ferus s’était exprimé dans divers médias à l’occasion de cette montée de fièvre (France2, France3, AFP, RTL, France Inter, Radio France Internationale, Le Monde, Dauphiné Libéré, la Provence, la Croix, France Bleue etc).
FERUS rappelle d’abord des choses simples qui semblent pourtant facilement oubliées.
L’année 2011 n’est pas fondamentalement différente à ce jour de l’année 2010, malgré tout le bruit entretenu autour de deux attaques spectaculaires pour lesquelles la responsabilité du loup n’a à ce jour pas été formellement établie par l’ONCFS. L’on sait que souvent le doute subsiste, il profite à l’éleveur qui est bien indemnisé si la responsabilité du loup n’est pas exclue, mais il ne faut pas que ce doute se transforme en certitude par un tour de passe- passe statistique.
Le loup est et restera une espèce spécialement protégée par la directive européenne de 1992 (qui ne sera évidemment pas réécrite), laquelle ne permet la destruction ponctuelle d’individus que quand tous les autres moyens ont échoué et si des intérêts économiques importants sont en jeu. Mais surtout en aucun cas ces interventions ponctuelles ne peuvent mettre en péril le bon état de conservation de l’espèce qui de plus a vocation à reconquérir tous les habitats naturels qui lui conviennent.
Par conséquent ce n’est pas à une diminution du nombre de loups que nous allons assister en France dans les années à venir mais à une augmentation, on peut compter à la fois sur des traités internationaux supérieurs à la volonté de telle ou telle personne politique, sur la vigilance des ONG et sur le dynamisme de l’espèce !
Le ministère évoque une future augmentation du « plafond » de six loups. Elle devra être précédée par une augmentation prouvée de la population de loups, mais ce plafond a déjà été de 8 animaux, c’est un point moins important que les conditions d’intervention.
Les tirs éventuels ne peuvent intervenir que si les autres moyens de prévention des attaques et de protection des troupeaux ont échoué. Nous ne transigerons pas sur ce point. Pas question de donner des chèques en blanc aux éleveurs pour créer des zones où le loup n’aurait pas le droit de vivre. Autorisations individuelles ou collectives, c’est de la procédure administrative, l’essentiel est que dans ces « zones à risque » dont parle le communiqué officiel la loi générale s’applique, c’est à dire qu’avant de tirer chacun ait bien mis en œuvre tous les moyens non létaux possibles.
Quant à mobiliser des agents publics et des louvetiers pour tuer quelques loups loin des moutons à seule fin de faire du chiffre, ce qui n’allègera en rien la pression sur les troupeaux, FERUS s’est constamment prononcé contre ces fameux « prélèvements ».
Aux côtés des autres ONG de protection concernées, nous nous préparons à siéger au prochain Groupe National loup avec plus de vigilance que jamais !
Voir aussi :
– Faut-il abattre les loups pour protéger les troupeaux ? (Le Monde, 28 juillet 2011)
– Attaque d’un troupeau en Ubaye : FERUS réclame une enquête sérieuse
– Protocole d’intervention contre les loups 2011-2012 : 6 loups peuvent être abattus
– Groupe national loup : archives
– Autorisation de tir pour un loup dans les Alpes-de-Haute-Provence
2 commentaires sur “Loup : les annonces de NKM / les commentaires de FERUS”
Mais comment peut-on diminuer les dégâts pour le pastoralisme? Du côté italien il y a aussi des dégâts, mais d’une moindre envergure. En Allemagne il y a des attaques de loup, mais dans la plupart du temps ne faisant que peu de victimes. Pourquoi en France la situation est devenu si exceptionnelle?
……. de l’info claire et précise