Mise à jour du 4 février 2020 :
La Cour d’appel a jugé illégal l’abattage des loups en 2018 ==>> voir ici.
Article du 3 décembre 2019 :
Pour la troisième année, le gouvernement norvégien se prépare à un massacre de masse. Il prévoit de faire abattre 43 loups sur une population estimée à… à peine une soixantaine de loups !
Trois meutes (soit 17 loups) sont concernées dans la « wolf zone » (zone loup) + 26 animaux hors de cette zone.
Pourtant, le loup est classé en danger critique dans le pays et la Convention de Berne ne prévoit des abattages que dans des circonstances exceptionnelles. Comme en France, ce sont les lobbies qui font la loi et non les données scientifiques. Là bas, le loup est accusé à tort de menacer les intérêts de l’économie forestière et de la chasse.
Pour le gouvernement norvégien, la conservation du loup se limite à contenir sa population à 40-60 individus et à autoriser l’espèce uniquement dans la « wolf zone », qui couvre 5% du territoire. Un non-sens biologique.
La chasse a débuté le 1er décembre ; elle commencera le 1er janvier 2020 dans la « wolf zone ».
Sous l’impulsion de l’organisation NOAH – for animal rights (membre de l’ Alliance européenne pour la Conservation du Loup, EAWC), une manifestation a eu lieu le 26 octobre. Elle a réuni quelque 2000 personnes à Oslo et plusieurs centaines d’autres dans d’autres villes norvégienne. Un rassemblement avait eu lieu la veille devant l’ambassade de Norvège à Helskinki (Finlande).
Le message était clair : la population de loups en Norvège est en danger d’extinction et la majorités des Norvégiens sont favorables aux loups : les tirs de loups doivent donc cesser. Diverses organisations et associations, des artistes et des personnalités politiques étaient présents.
L’EAWC, dont FERUS est membre fondateur, a condamné cette chasse ; CAP-Loup a de son côté adressé un courrier de protestation au premier ministre et au ministre de l’environnement norvégiens.
Statut du loup en Scandinavie
La population de loups scandinaves (Norvège-Suède) compte environ 380 loups, la plupart étant située en Suède.
Cette population était en augmentation depuis le début des années 1990. Mais depuis l’hiver 2014-2015, cette tendance s’est inversée : moins de meutes et de reproduction ont été enregistrées ces 4 dernières années. En hiver 2018-2019, 40 meutes ont été recensées dont 28 en Suède, 6 en Norvège et 6 transfrontalières.
Les analyses génétiques ont montré que la population norvégienne était hautement consanguine. En effet, jusqu’à 2008, la totalité de la population scandinave descendait de seulement 3 animaux. Les données indiquent que la faible variation génétique peut réduire la reproduction et te taux de survie des louveteaux. Ces dernières années, des loups venus de la population russo-finlandaise ont été enregistrés, à la fois en Norvège et en Suède, mais seuls quelques-uns ont pu se reproduire. A l’heure actuelle, la population de loups scandinave est donc issue de 5 individus non apparentés.
Le loup a pratiquement été éradiqué de la péninsule scandinave dans les années 1960 avant l’arrivée naturelle de loups russo-finlandais dans le sud de la Scandinavie au début des années 1980.