Les préfectures de la Meuse et de la Lozère ont autorisé coup sur coup le prélèvement d’un loup dans leur département. Il s’agit des premiers arrêtés de prélèvement hors des Alpes. La Meuse et la Lozère sont des départements récemment recolonisés par le loup. Y autoriser son abattage équivaut donc à vouloir limiter son expansion géographique et à refuser la présence du loup sur ces 2 territoires, ce qui est en contradiction avec les engagements de la France dans le cadre de la directive européenne Habitats.
Communiqué de la préfecture de la Meuse – 27 août 2014 :
« Une nouvelle attaque du loup a eu lieu en Meuse dans la nuit du 26 au 27 août 2014, à proximité immédiate des habitations d’un village.
Cette 34ème attaque porte à 139 le nombre de victimes (1 bovin et 138 ovins) depuis octobre 2013.
Malgré la mise en œuvre des mesures progressives permettant d’assurer la protection des troupeaux, prévues dans l’arrêté du 15 mai 2013, et notamment les dispositions complémentaires accordées le 20 août dernier, le loup continue à attaquer les troupeaux.
Les services de l’Etat demeurent mobilisés pour soutenir les éleveurs du département durant cette période difficile. »
Le loup est de retour dans le sud de la Meuse depuis le printemps 2012. Depuis le mois d’avril 2014, d’autres indices de présence ont été relevés plus au Nord. Si l’on considère tout le grand quart nord-est de la France, la présence du loup y est sporadique, avec une meute dans les Vosges, et quelques erratiques entre Meuse, Moselle et Bas-Rhin. Cela paraît donc bien prématuré d’y autoriser l’abattage d’un loup…
Lire aussi : La présence du loup est désormais avérée dans la Meuse (avril 2014)
Communiqué de la préfecture de la Lozère – 28 août 2014 (l’arrêté –> ICI):
« Cette mesure administrative de prélèvement intervient après le constat, sur ce massif, de 11 attaques pour lesquelles la responsabilité du loup ne peut être écartée. Ces attaques ont eu lieu sur les communes de Châteauneuf-de-Randon, Arzenc-de-Randon, Pierrefiche et Chaudeyrac entre le premier janvier et le 20 août 2014 et ont entraîné la mort ou la blessure de 38 animaux.
Dans la zone géographique concernée, les éleveurs ayant subi des dommages ont mis en oeuvre l’ensemble des mesures de protection (achat et présence de chiens de protection, rassemblement des troupeaux en parcs de nuit électrifiés, rentrée des troupeaux en bergerie la nuit, etc.) et de défense (moyens d’effarouchement sonores, veilles répétées de tireurs pour effectuer des tirs de défense, etc.) contre la prédation du loup.
Malgré la mise en oeuvre effective de ces mesures de protection et de défense, les prédations du loup ont persisté sur ce secteur et occasionné de nouveaux dégâts aux troupeaux. C’est pourquoi le préfet de la Lozère a pris un arrêté préfectoral autorisant le prélèvement d’un loup afin de réduire la pression de prédation dans la zone considérée.
La mise en oeuvre de ce tir de prélèvement est encadrée par les textes applicables et par le protocole « loup » adopté au niveau national.
Placée sous la direction du Chef de Service Départemental de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), cette mise en oeuvre recouvre plusieurs techniques de chasse incluant le recours à des battues.
Le tir pourra avoir lieu de jour comme de nuit, pendant un mois à compter de la publication de l’arrêté. »
Le loup est réapparu en Lozère depuis quelques années, mais de façon très sporadique, aucune reproduction n’y a été détectée. Le secteur concerné par cet arrêté (nord-est du département, à la commissure de l’Ardèche) est la deuxième zone de présence permanente (ZPP) en Massif Central dénommée «Tanargue-Gardille ».
Lire aussi :
– FERUS dépose plainte pour le braconnage probable d’un loup en Lozère (janvier 2013)
– Nouvel arrêté de tir de défense contre le loup en Lozère ( septembre 2012)
– Une autorisation de tir de loup en Lozère… (septembre 2012)
– Un loup photographié en Lozère (juin 2012)
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