Dépêche du Midi 4 avril 2006
ANTI-OURS. APRÈS LES INCIDENTS DE LA MANIFESTATION SAMEDI.
Luchon et Burgalays solidaires d’Arbas
François Arcangeli, maire d’Arbas a déposé plainte, hier, à la suite des dégradations commises dans sa commune samedi. où 300 opposants à la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées sont venus manifester (1).
Les élus des deux autres communes commingeoises, dont la candidature a été retenue par le ministère pour recevoir un ours se disent solidaires de leur collègue d’Arbas.
Alain Ladevèze (Burgalays) déclare : « Ce qui s’est passé à Arbas est inadmissible. Les dégradations commises, les menaces contre des élus doivent être sanctionnées. Pour ma part, si je suis disposé à recevoir une manifestation, je ne suis nullement disposé à être victime de dégradations. Les animaux sauvages doivent être en liberté. Il est évident que l’ours qui sera lâché à Burgalays va parcourir des centaines de kilomètres. Ce qui nous a guidés dans notre décision ce sont les mesures de protection mises à la disposition des éleveurs et des professionnels de la : montagne. »
RENÉ RETTIG : « GÉRER LE RISQUE »
Le maire de Luchon René Rettig, se dit « consterné de voir un tel manque de maîtrise d’une expression assez confuse. Ces agissements, à Arbas, montre la faiblesse des arguments. Il y a un débat avec des avis divergents sur l’intérêt général. D’un côté, c’est mon cas le souci de maintenir la bio diversité avec ce que l’ours représente comme symbole. D’autre part, des éleveurs qui considèrent qu’il y a des risques pour leurs exploitations. On ne va pas nier le risque mais on peut le gérer et le maîtriser. J’espère que le temps va pacifier les choses. La réintroduction de 5 ours est un programme très modeste. Passons cette étape pour développer, ensemble, élus et éleveurs les Pyrénées en maximisant les avantages. »
Le maire de Luchon rejoint, ici, les accompagnateurs en montagne qui, dans un communiqué apportent leur soutien au maire d’Arbas et affirment : « La présence de l’ours dans les Pyrénées crée une dynamique pour un développement « écotouristique » local ».
Pour sa part, Alain Reynes, directeur de l’Adet Pays de l’ours (association de développement économique et touristique) explique : « J’ai vécu les événements au téléphone avant de me rendre à Arbas. Les habitants étaient traumatisés, sidérés en voyant les dégâts avant de se reprendre et de nettoyer. Il n’est pas possible de soutenir des gens qui agissent ainsi ».