La nouvelle lettre d’actualités « Lynx boréal, nouvelles d’ici et d’ailleurs » n° 15, éditée par nos amis de la SFEPM (Société Française d’Étude et de Protection des Mammifères) vient de paraître.
Edito :
Comme 85 % des espèces de la Liste Rouge de l’UICN, le Lynx boréal est confronté à un défi croissant : la perte et la fragmentation de son habitat naturel. L’expansion des routes, zones urbanisées et terres agricoles, a entraîné une diminution drastique des habitats forestiers continus. Les populations de Lynx se retrouvent alors isolées et plus
vulnérables aux risques d’extinction locale. Cette menace augmente également les risques de collisions routières, la consanguinité et donc la perte de diversité génétique.
Des mesures de conservation et de gestion de l’habitat sont donc impératives. Cela implique la protection et la restauration des habitats forestiers essentiels pour le Lynx, ainsi que la création de corridors écologiques fonctionnels pour relier les populations fragmentées.
L’Objectif 1.4 de l’Axe 2 du PNA Lynx vise justement à « Réduire la mortalité liée aux collisions, améliorer la connectivité et favoriser les
échanges entre les populations de Lynx ». Malgré ce PNA, on apprend que des parcs photovoltaïques risquent d’être implantés sur le plateau de Balerne dans le Jura, rasant les forêts constituant notamment le cœur des domaines vitaux de plusieurs lynx (voir l’article dans la rubrique « Initiatives citoyennes »). En plus d’être une menace pour le
Lynx, c’est tout l’équilibre des écosystèmes forestiers qui est en danger.
Peut-on encore aujourd’hui, alors que nous vivons la 6ème crise d’extinction de masse des espèces, mettre en péril l’habitat et la survie de plusieurs d’entre elles (protégées), y compris ceux du plus grand félin d’Europe, alors que de nombreux acteurs œuvrent au quotidien dans le cadre d’un PNA visant précisément à combattre ces menaces ? En agissant maintenant pour protéger et restaurer les habitats du Lynx, nous pouvons contribuer à assurer la survie de cette espèce emblématique et à préserver la richesse et la diversité de notre patrimoine naturel. Cela n’empêche pas la transition énergétique, bien au contraire.
Marine Drouilly, SFEPM
==>> Lynx boréal, nouvelles d’ici et d’ailleurs, n° 15 / septembre 2023