Lynx : des naissances en Autriche et une étude en Europe centrale

Plusieurs projets sur le lynx en Autriche et dans les pays voisins viennent apporter de l’espoir quant à la situation de l’espèce dans ce pays.

Au printemps dernier, la femelle Freia, capturée en Suisse et relâchée dans le Parc national des Kalkalpen (Haute-Autriche) en 2011, a donné naissance à trois petits. Freia a été relâchée dans le cadre du projet LUKA (Luchsprojekt Kalkalpen – Projet Lynx dans les Kalkalpen), au même titre que le mâle Juro en 2011 et que la femelle Kora en 2013. Le parc national et les autres partenaires du projet préparent un nouveau renforcement de cette petite population avec le lâcher, dans quelques semaines, d’une femelle en provenance du canton suisse du Jura. A ce jour, 8 individus différents ont été identifiés sur ce secteur. La bonne santé du petit noyau de lynx des Kalkalpen, avec plusieurs naissances ces dernières années, montre que le massif alpin s’avère favorable à l’espèce.

Plus au sud, aux confins de la Slovénie et de l’Italie, un projet d’étude vise à connaître l’état de la population transfrontalière et les possibilités d’échange entre celle-ci et celle de Haute-Autriche. Des pièges photos ont été installés de manière à identifier les lynx de la région. A ce jour, l’ensemble formé par la forêt de Bavière et la Bohème, situé à cheval sur l’Autriche, l’Allemagne et la Tchéquie, reste le bastion de l’espèce en Europe centrale avec une population estimée à 50 à 70 individus. Reste maintenant à favoriser les échanges entre ces différentes populations, notamment en recréant ou en préservant des corridors biologiques entre la Bohème, les Alpes et, au-delà, les Carpates et leur importante population de lynx autochtones. Car malgré ces nouvelles positives, il reste du chemin avant que l’espèce, disparue d’Europe centrale il y a 150 ans, y retrouve une situation viable sur le long terme. Elle y subit encore des pertes, comme le braconnage l’été dernier d’une femelle et de son jeune retrouvés morts dans un sac plastique en Bohème. Malgré la récompense de 5000 € promise par des associations de protection de la nature, aucun témoignage permettant de confondre l’auteur du délit n’a été apporté.

Julien Aït El Mekki pour FERUS

Sources :

– Parc national des Kalkalpen

– Kurier, 27 novembre 2013

– Kurier, 8 juillet 2013