Communiqué de presse des associations Comité Écologique Ariégeois et FERUS, 27 juin 2014
Ours / Loups / Vautours dans les Pyrénées
Monsieur le Préfet de massif : une manifestation en Ariège pour votre arrivée, la routine…
Été 2013, arrivée de Philippe Martin au ministère de l’Écologie ; s’en suivirent une battue médiatique et une conférence de presse en Ariège avec de nombreuses contrevérités affirmées.
Printemps 2014, arrivée de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie et de Pascal Mailhos à la Préfecture de Massif ; une manifestation et des communications mensongères en Ariège en guise de bienvenue, c’est la routine ariégeoise pour tenter de dissuader le gouvernement de prendre quelque initiative que ce soit pour la conservation de l’ours dans les Pyrénées…
C’est aussi la stratégie pour transformer le vautour en prédateur, ce qu’il n’a jamais été et ne sera jamais.
Ceux qui se disent défenseurs de la ruralité continuent d’adopter des « attitudes anti-nature » avec un refus constant de travailler à des solutions responsables et constructives pour cohabiter avec la faune sauvage… Cette manifestation annoncée pour le samedi 28 juin 2014 à Foix n’est pas sans rappeler celle du 3 octobre 2009 où de nombreux « ruraux » ont reçu en amont plusieurs appels téléphoniques insistants pour les obliger à venir manifester. Fin septembre 2009, les chasseurs ariégeois ont eux aussi été convoqués autoritairement à manifester…
Attitudes anti nature, y compris anti-démocratiques…
Quelques repères :
– moins de 10 estives ariègeoises sont aujourd’hui concernées par les dégâts d’ours. La mise en place des moyens de protection progresse ; la cohabitation ours/troupeaux est possible.
– En 2013, 24 ours vivants ont été recensés ; 171 brebis mortes sur les 18 000 à 30 000 qui meurent chaque année en estives ont été reconnues du fait de l’ours. Nous pouvons aisément confirmer que les dégâts causés par la population d’ours dans les Pyrénées sont relativement stables, peu importants (environ 1% des pertes) et surtout indépendants du nombre d’ours.
– La coexistence de l’ours et de la chasse est possible, d’autres départements pyrénéens et les pays voisins nous le prouvent. Une formation accrue et régulière des chasseurs en zones à ours accompagnée d’informations sur l’ours, sa biologie, son comportement, son mode de vie… peuvent permettre aux chasseurs de respecter l’ours, ou tout au moins sa présence, et d’apprendre à vivre avec la présence de l’ours.
– Le loup est présent dans les Pyrénées depuis plus de 15 ans. Le très faible nombre de dégâts au troupeau, malgré une présence continue de plusieurs individus chaque année dans les Pyrénées-Orientales, mérite d’être souligné.
– En 2006, suite au lâcher de 5 ours en Pyrénées Centrales, une n-énième entourloupe « affaire des veaux d’Aston » est tentée par les opposants à l’ours : grand battage médiatique autour de veaux soit-disant tués par l’ours. L’autopsie des animaux prouvera qu’ils ont été victimes d’une maladie «de type charbon symptomatique» et non pas d’une attaque d’ours. Avec l’aide de l’association anti-ours ASPAP, les éleveurs ont tenté de se faire rembourser des pertes dues à une maladie mortelle et à une mauvaise surveillance du troupeau.
– Les dégâts d’ours n’ayant pas été suffisamment importants sur l’été 2013 pour octroyer la moindre crédibilité à l’opposition à l’ours, une n-énième manipulation est montée de toutes pièces pour faire pression sur l’État, obtenir l’indemnisation de brebis mortes, et dissuader le gouvernement de prendre quelque initiative que ce soit pour la conservation de l’ours dans les Pyrénées. C’est « l’affaire de l’estive de Pouilh » dans le Couserans en septembre 2013. Nous apprendrons plus tard que ce dérochement d’une trentaine de brebis a fort probablement été provoqué par des chiens ; en tout cas, l’hypothèse « ours responsable » a été écartée.
– Pour ce qui est des vautours, aucune des soi-disant attaques dont la presse a abondamment parlé, dans le piémont ou dans la plaine d’Ariège, n’a été démontrée. Le vautour est un animal utile qui consomme des cadavres, rend des services importants et gratuits à l’élevage et joue un rôle sanitaire très efficace. La seule nouveauté est qu’il s’aventure plus souvent dans le piémont, voire dans la plaine et pour les bêtes et les agriculteurs qui n’en ont jamais vu avant, il soulève une émotion propice à tous les fantasmes, ce qui n’est pas une raison pour propager des contrevérités.
« La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir. » (Condorcet)