L’ours de Gobi (Ursus arctos gobiensis) est une des sous-espèces les plus rares de l’ours brun (Ursus arctos). On le trouve uniquement dans le désert de Gobi, au sud-ouest de la Mongolie (les mongols le surnomment « Mazaalai »), et il est le seul ours capable de survivre dans ce climat désertique. Les spécialistes estiment qu’il est une « relique » de la population d’ours présente dans ce désert à une époque où la végétation était moins aride. De couleur marron clair aux reflets or, ses membres son plus long que ceux de son cousin ours brun. Il est aussi moins gros (entre 90 et 100 kg) du fait de son régime alimentaire : il est quasiment végétarien, se nourrit essentiellement de plantes et de racines (rhubarbe sauvage) et quelquefois d’insectes et de lézards. Du fait de sa nature très timide et de l’immensité de son territoire, on n’en sait malheureusement pas beaucoup plus sur cet ours insaisissable.
Les dernières estimations indiquent qu’il resterait seulement entre 22 et 30 individus, ce qui le classe parmi les espèces très rares du livre rouge de Mongolie. Sa faible population rend l’espèce très vulnérable aux changements climatiques, notamment à la sécheresse. En effet, le réchauffement climatique tend à diminuer les réserves d’eau, ce qui pourrait mettre en péril la survie de l’ours de Gobie. « Les précipitations annuelles sont d’environ seulement 50 millimètres. La diminution des sources d’eau causée par le changement climatique a beaucoup d’impact et entraîne des pénuries de nourriture pour les animaux sauvages », indique Batmunkh Mijiddorj, le directeur du GGSPA (Great Gobi Strictly Protected Area).
Harry Reynolds, un expert américain qui a créé le « Bear Gobi Projet » en 2005, estime que la disparition de l’eau est la principale menace qui pèse sur l’ours de Gobi, devant l’activité humaine, l’élevage et les loups (prédation sur les oursons). Les scientifiques mongols tentent de mieux cerner le comportement de cet ours afin d’assurer sa conversation. « Le moins que l’on puisse faire à ce stade est de fournir du fourrage de meilleure qualité pour les ours afin qu’ils puissent conserver leurs graisses pour la reproduction, de réhabiliter les sources d’eau et de les mettre à la disposition des animaux », explique Reynolds. Ce dernier s’oppose fermement aux tentatives de reproduction en captivité, une mesure désespérée plébiscitée par les fonctionnaires de la Commission nationale pour la conservation des espèces menacées. Pour Reynolds, l’équilibre de cette population d’ours est trop fragile et en prélever ne serait-ce qu’une infime partie pourrait entraîner son extinction.
Certains chercheurs avaient déjà prédit l’extinction de l’ours de Gobi pour 2010. Mais l’espoir fait vivre : «Les ours de Gobi se sont montrés très résistants et ont réussi à s’adapter à un environnement rude, ils peuvent donc une nouvelle fois y parvenir, si nous les y aidons. Et c’est ce que nous faisons», explique Reynolds.
Source : « Mongolia: Endangered Bear Struggles Against Climate Change », EURASIANET.org (15/06/11)
2 commentaires sur “Mongolie : l’inquiétante situation de l’ours de Gobi”
comme le tigre de sibérie,des espèces si rares,l’homme indirectement ,ou de façon agressive participe a sa propre chute,ha vertige de la haine.la technologie ne nous as pas rendu plus intelligent,c’est sur.
je ne connaissait pas cette ours,mais pourquoi ne remonte t’ils pas vers le nord, ou c’est plus vert?