Mise à jour 29 novembre : quelques heures après notre communiqué, l’Etat français, via un flash info de l’ONCFS / Equipe ours, s’est exprimé sur la mort d’Auberta. Notre réaction reste similaire à celle de nos deux communications sur la mort de l’oursonne (24 novembre ici et 28 novembre ci-dessous) ; on peut regretter également la banalisation du suréquipement des ours qui ressort de cette communication des services français. Précisons que ce type d’émetteur a en effet déjà été implanté sur des ours dans les Pyrénées mais JAMAIS sur une oursonne de 10 mois. De plus, la pertinence des suréquipements précédents est toujours clairement à démontrer. Une réflexion doit sérieusement être menée sur leurs usage et impact.
Communiqué de FERUS, 28 novembre 2014
Mort de l’ourse Auberta. Confirmation de la nécessité d’un protocole d’intervention pour les ours en difficulté dans les Pyrénées
Suite à la mort de la petite ourse Auberta la semaine dernière dans les Pyrénées espagnoles, FERUS a demandé qu’un protocole soit établi des deux côtés de la frontière afin de parfaire le mode d’opérations à mettre en place lorsque d’autres ours sauvages et libres seront retrouvés en difficultés (ours blessé, ours accidenté, ourson…). FERUS a demandé également qu’une réflexion soit sérieusement menée sur le suréquipement électronique des ours lâchés en provenance de Slovénie mais aussi sur ceux capturés et relâchés dans les Pyrénées.
Par un communiqué de presse du 26 novembre 2014, le département de l’Agriculture et le Conseil Général d’Aran nous informent que « Les actions vétérinaires réalisées sur l’ourse Auberta furent décidées d’un commun accord au sein du Groupe de travail pour la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées. Ce groupe est constitué des techniciens responsables de l’ours brun des Gouvernements d’Espagne, France, Andorre, Navarre, Aragon, Catalogne et Val d’Aran. Toutes les actions sur l’ourse, y compris les actions vétérinaires, furent exécutées, sous la direction technique du Conseil Général d’Aran, par une équipe pluridisciplinaire et l’ensemble des techniciens du Conseil Général d’Aran, de la Generalitat de Catalogne et de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.«
Les résultats de l’autopsie semblent écarter toute responsabilité du vétérinaire ayant implanté l’émetteur intra-abdominal dans la mort de la petite ourse Auberta. Ces résultats permettent donc de rechercher les raisons de la mort de l’oursonne sur le fond et non sur la forme.
En tant qu’association de protection de l’ours, FERUS constate que :
– malgré les non-dits de cette communication, tout le monde fait aisément le lien entre l’implantation d’un émetteur intra-abdominal dans cette trop jeune ourse et sa mort par hémorragie aiguë et nécrose de l’intestin grêle ;
– la décision d’implanter cet émetteur dans cette petite ourse de 10 mois a été prise par un groupe de travail composé exclusivement de techniciens « gouvernementaux » ;
– aucune prise de conscience, pourtant attendue, semble ressortir sur la nécessité de se préparer à gérer d’autres cas similaires ou proches (ours blessé, ours accidenté, ourson…).
Cette communication du département de l’Agriculture et du Conseil Général d’Aran a certes le mérite d’exister, puisque force est de constater que côté français, aucune communication n’a encore eu lieu. Auberta est morte pourtant depuis au moins une semaine.
Cette communication met en exergue la légitimité des demandes de FERUS :
– un protocole établi des deux côtés de la frontière afin de parfaire le mode d’opérations à mettre en place lorsque d’autres ours sauvages et libres seront retrouvés en difficultés (ours blessé, ours accidenté, ourson…) ;
– une réflexion sérieuse sur le suréquipement électronique des ours lâchés en provenance de Slovénie mais aussi sur ceux capturés et relâchés dans les Pyrénées.
Bien évidemment, cette réflexion et la rédaction du protocole ne doivent pas être du ressort exclusif des techniciens « gouvernementaux » ; la connaissance du dossier et l’expertise des associations de protection de l’ours comme FERUS doivent être exploitées et prises en considération.
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