Le chasseur, René Marqueze, 64 ans, avait été mis en examen le 7 décembre 2004 pour « destruction d’espèce protégée ». Il a toujours affirmé n’avoir tiré qu’en dernier recours, après avoir cherché à éviter l’animal à plusieurs reprises, lors d’une partie de chasse en montagne.
L’Etat ainsi que 19 associations environnementales s’étaient portées parties civiles dans le dossier.
Communiqué de presse FERUS
Ordonnance de non-lieu pour le tir de l’ourse Cannelle : la honte ou un nouveau départ pour une politique de protection de l’ours
FERUS constate que maintenant que les ours sont suivis de près par l’ONCFS, les braconniers qui partent pour tuer des ours s’arrangent pour organiser des situations de légitime défense et les juges (urbains) n’y voient que du feu !
FERUS s’élève contre l’abus de cette notion d’excuse (défense de sa peau, défense de son troupeau) qui est la négation même de tout le dispositif de protection des espèces. S’il suffit d’aller au contact des espèces protégées et de se trouver en difficulté pour avoir « le droit » de les tuer, c’est la porte ouverte à des tas de dérives. Les chasseurs plus que les autres sont censés savoir que les animaux sauvages ont des réactions parfois dangereuses et sont préparés à éviter ces situations, donc on ne devrait JAMAIS accepter l’excuse de nécessité. Et comme la très grande majorité des gens n’est pas armée, cela veut dire qu’on crée deux catégories, les citoyens normaux qui doivent faire attention et les chasseurs qui peuvent faire n’importe quoi.
FERUS rappelle que la légitime défense n’a jamais été invoquée vis à vis d’un sanglier, d’un cerf ou d’un chevreuil (pourtant il y a chaque année des accidents graves, voire mortels, que les chasseurs auraient pu éviter en tuant la bête alors qu’ils n’en avaient pas le droit). Le chasseur qui tue un cerf ou un gros sanglier alors qu’il n’a pas le droit paie une forte amende et l’on n’en parle plus. S’il l’a fait pour sauver sa peau, il est bien content d’être encore vivant et de plus ses copains répartissent l’amende entre tous. Moralité, tuez des ours plutôt que des sangliers. On marche sur la tête …
Pour FERUS, cette ordonnance de non-lieu montre que les zones sans chasseurs sont indispensables puisque la justice n’est même pas capable de condamner ceux qui vont dans ces sites vitaux et tuent des ours repérés.
FERUS exige de l’Etat une nouvelle réflexion dès le printemps, avant la montée en estive et la prochaine saison de chasse, sur les mesures à prendre pour une vraie protection de l’ours en France.
L’association FERUS, qui a porté plainte contre le chasseur qui a abattu l’ourse Cannelle, a recueilli l’avis de plusieurs experts européens par rapport au témoignage de ce chasseur.
FERUS vous invite à prendre connaissance sur le site www.ferus.org de ces opinions collectées auprès de certains spécialistes Européens de Ursus arctos.
Des hommes de terrain qui ont déjà de nombreuses fois capturé des ours, ne comprennent pas que les chasseurs soient allés dans cette zone en sachant que l’ourse et son ourson y étaient. Egalement en ligne, une information d’un spécialiste européen de l’ours brun remet en question le témoignage du chasseur …