Depuis hier 8 janvier 2018, les Français peuvent participer à deux nouvelles consultations publiques concernant le loup :
- Le projet de plan loup 2018-2023
- Les projets d’arrêtés fixant les conditions et le nombre de loups pouvant être abattus chaque année
Les consultations sont ouvertes jusqu’à 29 janvier 2018. Donnez votre avis sur les deux consultations, c’est important !
==>> La contribution envoyée par FERUS
Les arrêtés :
Du 1er janvier au 31 décembre 2018, 40 nouveaux loups pourront de nouveau être abattus. Dites NON à ces tirs inutiles ! Les tirs de loups ne sont pas un moyen de protection des troupeaux et ne font pas baisser la prédation. La preuve en chiffres : en 2017, des dizaines de loups ont été tués et la prédation attribuée au loup a augmenté (9930 animaux indemnisés en 2016, 11 740 en 2017. Chiffres DREAL). Non seulement 40 loups pourront être abattus mais si ce plafond est atteint en cours d’année, de nouveaux tirs pourront être rajoutés ! Pourquoi continuer sur une politique de tirs qui ne marche pas ? Les tirs de loups ne font plaisir qu’aux lobbies agricoles qui en demandent toujours plus. Seuls les moyens de protection de troupeaux sont efficaces (rapport Terroïko). Par ailleurs, les trop nombreux tirs menacent la population de loup en France (expertise scientifique collective) alors que le loup est toujours classé menacé sur la liste rouge de l’UICN.
Le projet de plan loup 2018-2023 :
Saluons tout d’abord des avancés positives, demandées depuis des années par FERUS, notamment :
- un observatoire de l’efficacité des moyens de protection des troupeaux
- la mise en place d’une équipe de bergers d’appui
- la conditionnalité des moyens de protection des troupeaux pour que les éleveurs soient indemnisés en cas de dommages
Mais ce nouveau plan loup reste toujours très axé sur les tirs de loups (cf. l’arrêté de 40 loups à abattre en 2018) et les chasseurs restent sollicités.
Des points nous inquiètent particulièrement et nous interrogent :
- le seuil de 500 loups, considéré par le plan loup comme le seuil d’une population viable . Qu’adviendra t-il ensuite ? Aucun loup supplémentaire ne sera accepté sur le territoire français ? Ce seuil de 500 loups loups sera rapidement atteint, peut être dès 2019. Il reste pourtant de nombreux territoires favorables à l’installation de l’espèce (superficie, proies disponibles), notamment dans les grandes forêts de plaine. En montagne, le seul noyau de reproduction est dans les Alpes. Toujours aucune reproduction constatée dans le massif Central et les Pyrénées alors que l’espèce est présente depuis près de 20 ans ; dans les Vosges, aucune reproduction n’a été détectée en 2017.
- La mise « en œuvre d’une gestion adaptée sur certains fronts de colonisation en vue de préserver les activités pastorales ». « Dans ces zones, la gestion aura pour but de freiner l’expansion du loup. Ainsi, les tirs de défense et de prélèvement pourront être autorisés sans mesures préalables de protection des troupeaux ». Les pouvoirs publics préparent-ils ainsi des zones où le loup serait persona non grata ???