Communiqué FERUS, 8 février 2013.
Nouveau plan loup : FERUS reste attentiste
A la suite de la réunion plénière du Groupe national Loup, Ferus reste « attentiste » sur les modifications apportées au plan loup 2013-2017 par rapport au précédent.
Si nous avons noté une ambiance apaisée par rapport aux dernières réunions, ce dont nous nous félicitons, il n’en reste pas moins que la décision de limiter l’expansion démographique du loup dans notre pays est fermement affichée par l’Etat.
Néanmoins, Il n’est pas question de zones d’exclusion, la limitation spatiale de la recolonisation n’est pas mise en cause et nous n’avons pas noté de limitation budgétaire des aides, autant de points malgré tout positifs.
Autre point positif à nos yeux, l’Etat affiche clairement et sans ambiguïtés le statut du loup en France : » Une espèce strictement protégée en France et à l’international ».
Le loup est une espèce « strictement protégée » par la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, ainsi que par la directive européenne du 21 mai 1992, dite « Habitat Faune Flore ».
La volonté de maîtrise du braconnage nous laisse perplexes au vu de l’attitude des autorités ces dernières années. Depuis toujours, Ferus demande que la lutte contre le braconnage soit intensifiée. L’Etat déciderait-il d’y mettre enfin les moyens nécessaires ? Nous attendons de constater par les faits la réalité de cette affirmation.
La mise en oeuvre d’une politique de gestion de la population de loups par un nouveau calcul du seuil de prélèvement maximal tenant compte de la croissance résiduelle demande à être explicitée. Nous redoutons que cela amène tout simplement à augmenter considérablement le nombre de prélèvements autorisés, ce que nous condamnons. Nous restons fermement opposés aux tirs de prélèvement qui n’ont aucune justification et aucun intérêt, si ce n’est une justification politique.
La création de zones d’expérimentation sur les moyens de protection, réclamée par notre association, peut permettre, si cela est bien mené, de déboucher sur de vraies solutions là où la prédation est la plus forte.
La notion de « tirs éducatifs », tirs non létaux dans l’environnement immédiat du troupeau, associée à l’effarouchement , reste un des moyens les plus efficaces pour éviter les attaques.
Quelques points « critiques » à nos yeux :
– Le plan parle bien de « gestion » du loup. L’animal sauvage peut-il être « géré » par l’homme ?
– Les éleveurs ont insisté à nouveau pour pouvoir abattre des loups dans les parcs nationaux. La création décidée d’un groupe de travail sur ce sujet n’est ni pertinente, ni justifiée. Les parcs nationaux doivent rester des sanctuaires de protection de la nature et des espèces sauvages. Nous nous battrons pour cela.
– Nous condamnons l’appel en masse aux chasseurs pour les tirs de prélèvement, prémisses à une chasse autorisée au loup ?
Le loup devrait donc pouvoir continuer à recoloniser le territoire français mais va être soumis à une dure répression, beaucoup mieux organisée et dont les moyens vont être renforcés.
Lire le dossier de presse du ministère –> ICI.