Bien des espèces animales ont vu leur population augmenter en 2007 dans la région de Tcheliabinsk (près de la ville de Kychtym, dans l’Oural), mais celle du loup a fortement régressé. Les biologistes s’inquiètent de cette évolution et appellent à la protection de ce carnivore, au nom de l’équilibre naturel, rapporte le site nr2.ru.
La population des chevreuils, élans et autres sangliers a crû en 2007 dans la région de Tcheliabinsk, de respectivement 15, 13 et 40%. On dénombre ainsi dans cette région 48.000 chevreuils, 3.400 élans et plus de 2.000 sangliers. Cette augmentation a également concerné la population des lièvres et des oiseaux aquatiques. On recense ainsi plus de 90.000 lièvres et environ 1,5 million d’oies et de canards.
C’est dans ce contexte que la population de loups a reculé, en l’espace d’une seule année, de 40%. La région de Tcheliabinsk ne compte plus, à ce jour, selon les données du ministère de l’Ecologie, que 135 loups. Des chiffres, au demeurant, surévalués, selon les biologistes : un certain nombre d’individus ont probablement été comptés deux fois, car le dénombrement des loups est effectué lorsque ceux-ci se déplacent.
Cette diminution est d’autant plus regrettable qu’elle résulte d’une volonté délibérée : 48 loups ont été abattus l’an dernier, alors qu’ils s’inscrivent pleinement dans l’écosystème. Leur anéantissement conduirait à une destruction de l’équilibre naturel. Les biologistes de la région de l’Oural insistent sur le fait que le loup doit être non pas abattu, mais protégé. Ce ne sont pas les ongulés qui doivent être protégés des loups, affirment-ils, mais les loups qui doivent l’être des fonctionnaires, lesquels ont décidé de faire, au sens propre de l’expression, la chasse au loup. Une telle option est dangereuse, soulignent les scientifiques.
Comme l’explique le biologiste Evguéni Tchibilev, les loups, qui constituent une part inaliénable de l’écosystème, ont une place particulière à y tenir. Ils jouent notamment un rôle de régulateur en maintenant un nombre d’herbivores équilibré. On sait depuis longtemps que le loup n’a jamais causé de préjudice à ces espèces biologiques. Au contraire, en s’en prenant aux individus les plus faibles, il favorise la conservation de ces populations animales. Lorsque l’homme se charge de cette régulation, souligne le biologiste, il élimine généralement les individus les plus gros, les plus beaux, les plus sains.