Communiqué de presse de l’association Pays de l’ours-ADET – 10 07 07
94 brebis sont mortes d’une chute en montagne en Ariège, et immédiatement, les opposants à l’ours crient « Haro sur l’ours ! ».
L’expertise réalisée sur place par les techniciens est pourtant formelle : Aucun élément relevé sur le terrain ne permet de mettre l’ours en cause.
Aucune trace de prédation sur les brebis, aucun indice de présence d’ours sur l’estive.
Les dérochements de troupeaux en montagne ont malheureusement toujours existé, y compris avant le retour de l’ours. La cause d’un tel évènement peut très bien être l’orage, un chien ou même un sanglier.
Mais voilà : de toutes les causes possibles, seuls les dégâts d’ours sont indemnisés, parfois « au bénéfice du doute ».
Ceci pousse donc les éleveurs à tout faire pour incriminer l’ours, y compris mentir et faire pression sur l’administration de manière scandaleuse.
N’ont-ils pas organisé une manifestation l’an dernier devant la Préfecture de Foix, pour se faire payer des veaux dont une expertise vétérinaire a révélé qu’ils étaient morts de maladie ?
De même, de sérieux doutes planent sur l’indemnisation d’un autre dérochement en Ariège en 2006, qui aurait été en réalité provoqué par des chiens appartenant aux éleveurs eux-mêmes …
Paradoxalement, c’est donc la souplesse du système d’indemnisation des dégâts d’ours qui se retourne contre lui.
Et les éleveurs font ainsi d’une pierre deux coups : ils sont indemnisés et ils chargent injustement l’ours de tous les maux de l’élevage pyrénéen.
Nous qui avons milité pour l’instauration de cette mesure d’indemnisation « au bénéfice du doute » dénonçons aujourd’hui les manipulations malhonnêtes de certains éleveurs, provoquant une dérive du système d’indemnisation et des effets pervers se retournant contre la protection de l’espèce.
Nous ne manquerons pas de saisir l’administration de ce problème et demanderons si nécessaire la suppression de cette clause détournée.