Communiqué de presse 31 octobre 2005
1er novembre 2004 – 1er novembre 2005
Un triste anniversaire
Le 1er novembre 2004, en fin de matinée, l’ourse Cannelle a été abattue par un chasseur, lors d’une battue au sanglier sur les hauteurs d’Urdos, en vallée d’Aspe (Béarn, Pyrénées-Atlantiques). Elle était la dernière femelle de souche pyrénéenne et était accompagnée d’un ourson d’environ 10 mois.
Cannelle, la dernière ourse du Béarn, la toute dernière ourse pyrénéenne non issue des réintroductions d’ours slovènes, a été tuée par des chasseurs. Cannelle élevait son ourson, le dernier petit ours autochtone pyrénéen dans un massif forestier connu. Les chasseurs le savaient mais ils n’ont pas voulu renoncer à leur battue au sanglier. Cannelle a fait une charge d’intimidation, comme naguère Mellba, et, comme Mellba, elle a été tuée par des ignorants.
Depuis des années, nous demandions qu’on renonce aux battues dans les zones où les ourses élèvent leurs oursons. Nous sommes désolés d’avoir eu raison. C’est irréparable mais il reste encore un avenir pour l’ours dans les Pyrénées.
Fort du succès des réintroductions de trois ours slovènes dans les Pyrénées centrales en 1996 et 1997, FERUS, anciennement ARTUS, a milité ces dernières années pour la mise en place d’un vrai plan de renforcement de la population d’ours des Pyrénées. Nous pensions, il y a quelques mois, être enfin arrivé à un véritable plan de sauvetage de la dernière population d’ours de notre pays. FERUS a donc approuvé et salué la perspective du nouveau programme de réintroductions annoncé par le ministre de l’Ecologie en janvier dernier, suite à la mort de Cannelle ; ce programme devant aboutir au doublement de la population d’ours en 3 ans avec des lâchers dès 2005.
Depuis le début de l’année, malheureusement, les ambitions de ce programme semblent diminuer de mois en mois. L’objectif est maintenant réduit aux lâchers de seulement cinq ours en 2006. Il y a deux ans, les experts français ont avancé le nombre de 11 ours qui devraient être relâchés dans les 5 années à venir. Nous sommes donc très loin du minimum nécessaire.
Depuis la mort de Cannelle, aucune décision ferme n’a été encore prise pour préserver les zones d’élevage d’oursons. Le jugement du chasseur responsable de la mort de Cannelle n’a toujours pas été rendu.
La recherche d’alliés parmi les chasseurs et les forestiers, que nous comprenons, ne doit pas conduire à l’abandon de mesures qui sont une garantie du sérieux de l’opération pour les observateurs nationaux et internationaux, notamment l’absence de battues dans les zones d’élevage d’oursons et la consultation des associations avant les projets de coupes forestières et d’aménagement en domaine vital de l’ours.
FERUS rappelle que le chiffre d’ours lâchés a moins d’importance que la restauration d’une population viable. Il attend du gouvernement un engagement clair à ce sujet, ainsi que la promesse de remplacer les animaux qui seraient braconnés.
Le 6 novembre 2004, nous enterrions symboliquement l’ourse Cannelle au Panthéon.
Des loups sont tués inutilement, les réintroductions d’ours promises pour 2005 ont été reportées, la nature et la biodiversité vont de plus en plus mal en France …
FERUS appelle à manifester le samedi 5 novembre 2005 à 14h 30
au Panthéon (Paris 5ème), pour la défense de la Nature, du vivant et des animaux.