Le 4 juin dernier, le ministère de la Transition Écologique et Solidaire a publié un communiqué explicitant les principales mesures pour le pastoralisme et l’ours durant la saison d’estive 2020.
Points positifs, des moyens sont débloqués pour faire avancer l’équipement des troupeaux en moyens de protection et pour le renforcement des équipes des bergers d’appui.
L’accent est enfin mis sur les analyses de vulnérabilité, qui sont indispensables pour le dimensionnement de moyens de protection efficaces, en rapport avec la taille du troupeau et la configuration de l’estive. Aucune n’ayant été réalisée en Ariège en 2019, la tâche à réaliser paraît immense alors que la conditionnalité des indemnisations de dégâts à la présence des protections est pour 2021.
La feuille de route « pastoralisme et ours » devrait être mise à jour : elle devrait être rendue publique début juillet.
Une nouvelle étude scientifique sur la dynamique de la population ursine en France devrait être effectuée ; l’objectif est de mener un état des lieux sur son caractère favorable ou pas, et donc sa viabilité.
Notre expertise est reconnue, et la pertinence des arguments que nous n’avons eu cesse de marteler semble avoir quelque effet. Ces arguments appuient « là où ça fait mal »et favorisent une certaine prise de conscience.
Il n’en reste pas moins que l’État aura quelques difficultés à retirer le doigt de l’engrenage où il l’a coincé, les mesures posant problème font toujours partie du paysage :
- Les effarouchements restent toujours en place malgré leur inefficacité et les autres solutions bien plus satisfaisantes et rationnelles à disposition.
- Les localisations assez précises des ours sont toujours communiquées.
- Le décret sur les indemnisations des dégâts de juillet 2019 n’a pas été modifié : les dérochements seront donc toujours considérés comme des prédations, même si aucun indice de prédation et de consommation liée n’est découvert.
- Nos interrogations concernant l’exceptionnel taux de prédation officiel par ours en France depuis 2018 n’ont toujours pas de réponse. Cette situation inédite et hors norme, autant d’un point de vue biologique que par rapport aux autres pays de l’UE, nécessiterait selon nous une expertise internationale.
Nos actions juridiques vont donc continuer sur leur lancée, et nous resterons vigilants sur l’évolution de la situation.