Le 30 août 2006
Madame la Ministre,
L’ourse Palouma est morte, semble-t-il de causes naturelles. Nous avons applaudi votre fermeté tout au long du processus qui a conduit au renforcement de la population d’ours des Pyrénées par les cinq animaux prévus. Nous savions qu’en dehors des difficultés provenant de ceux qui espéraient la disparition pure et simple de l’ours, des accidents pourraient se produire, comme il s’en est produit lors d’un programme très similaire en Italie. Il s’agit d’événements regrettables et rares, mais nullement surprenants. Les animaux sauvages paient chaque année un lourd tribut à la nature en montagne, notamment l’hiver. A la belle saison, un ours qui découvre son nouveau domaine prend forcément des risques dans les premiers temps de son acclimatation, jusqu’au choix de sa tanière.
Ferus souhaite fortement, nous le répétons, que Palouma soit remplacée dans les meilleurs délais pour que l’on puisse, comme promis, évaluer au bout d’une période raisonnable les résultats de ce renforcement sur la population d’ours des Pyrénées.
Cette mort naturelle ne doit pas faire oublier les menaces qu’ont proférées plus ou moins directement les moins prudents des ennemis de l’ours. Nous joignons à cette lettre quelques extraits de leurs déclarations publiques (extraits non mis en ligne).
Nous vous demandons de prendre toutes les dispositions pour éviter d’éventuels actes de violence contre les ours. Nous préconisons en particulier l’interruption de l’information journalière sur la position des ours par l’ONCFS pendant la période de chasse et un retour à une information hebdomadaire qui paraît amplement suffisante. On peut espérer que les risques de voir quelques individus malintentionnés reproduire la chaîne des comportements qui a conduit à la mort de Cannelle en seraient réduits.
Il va de soi que les présidents de sociétés de chasse et d’ACCA qui prendraient l’initiative d’interroger l’équipe technique « ours » pour savoir s’ils peuvent organiser une battue dans tel ou tel secteur devraient se voir communiquer tous les éléments disponibles hormis la localisation exacte d’animaux. De toute manière la plupart des ours actuellement présents dans les Pyrénées ne sont pas équipés de dispositifs de repérage et il est donc fondamental que les chasseurs apprennent systématiquement les bons comportements.
Enfin, s’agissant précisément de la mort de Cannelle, nous attendons avec confiance les décisions de justice. Nous n’imaginons pas que le tireur puisse ne pas avoir à répondre de son geste ; d’autant plus que les chasseurs sont les premiers à réclamer et obtenir des sanctions quasiment automatiques et lourdes pour ceux d’entre eux qui tuent des animaux sans respecter les plans de chasse, y compris quand les auteurs de ces infractions bien moins graves que l’abattage d’un ours ont d’excellents arguments de défense à faire valoir.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos respects les plus profonds.
Le président – J F Darmstaedter