Le 12 octobre 2005
Monsieur le Maire,
Ferus a pris la suite d’Artus, association qui avait été un des partenaires-clé de l’introduction de trois ours slovènes en 1996 et 1997. Une grande partie des dirigeants et des adhérents d’Artus nous ont rejoint, beaucoup sont Pyrénéens et ont l’expérience d’un premier renforcement qui a sauvé cette espèce emblématique de l’extinction totale en France.
Mais Ferus qui milite pour la conservation des grands carnivores et la cohabitation de ces derniers avec l’homme a acquis une envergure nationale, ses 3000 adhérents proviennent de toutes les régions. Nous nous efforçons de jouer un triple rôle : veiller au respect notamment par les pouvoirs publics des engagements de la France en matière de sauvegarde de la biodiversité quand il s’agit d’espèces qui comme l’ours, le loup et le lynx peuvent créer des difficultés. Faire connaître et apprécier ces espèces par le grand public. Dialoguer avec le monde de l’élevage pour trouver des solutions concrètes qui favorisent la cohabitation avec les éleveurs. Nous gérons d’ailleurs dans les Alpes un programme d’écovolontariat qui permet à nos sympathisants d’aller aider les bergers à maintenir leurs troupeaux dans des espaces fréquentés par le loup.
Ferus tenait un stand aux Automnales, nous étions représentés à Arbas puis à Massat. Nous avons ainsi été directement témoins et victimes des comportements scandaleux d’individus hostiles à toute présence d’ours dans les Pyrénées. Nous concevons parfaitement que certains se déclarent irrémédiablement opposés à la présence d’ours en montagne, mais nous n’acceptons pas qu’ils déclenchent une « guerre de l’ours » alors qu’ils disposent de tant de moyens pacifiques pour faire valoir leur point de vue.
Nous espérons que vous pourrez mener à bien la consultation démocratique que vous avez décidée et surtout qu’elle se conclura par un choix favorable à l’ours. Nous tenions d’ores et déjà à vous adresser un message de félicitations pour les positions que vous avez adoptées et d’encouragement à tenir bon dans une voie qui est celle de l’avenir : seuls ceux qui n’ont rien compris aux aspirations de la société d’aujourd’hui et de demain rêvent d’une montagne où plus de béton, plus de canons à neige et plus de lignes à haute tension chasseraient les derniers vestiges de nature tout en ne sauvant aucun emploi forestier ou agricole. Partout de nos jours, l’homme sait cohabiter avec l’ours au prix d’adaptations somme toute limitées et le niveau de vie des Suédois, des Autrichiens, des Italiens ou des Espagnols qui acceptent ces ours n’est pas inférieur à celui de Ariégeois.
Ferus se fera l’ardent avocat auprès des pouvoirs publics des collectivités qui adopteront l’ours. Nous espérons que Massat conservera son rang de pionnier et sommes à votre disposition, Monsieur le Maire, pour tout conseil ou appui technique que vous voudriez bien nous demander.
Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à mes salutations les plus sincères et les plus cordiales.
Po/le conseil d’administration – le président – J. F. DARMSTAEDTER