Une délégation de la coordination Cap Ours a été entendue le 7 août 2013 par la mission dépêchée par le gouvernement pour évaluer la situation de l’ours en Ariège.
Contexte de l’audition :
Les opposants à l’ours ont attiré l’attention de l’Etat en juillet 2013 sur les prédations de l’ours qui seraient devenues insupportables. Une battue d’effarouchement a été organisée le 27 Juillet, et comme cela ne suffisait pas, les opposants ont menacé d’abattre les ours si l’Etat ne les retirait pas.
Le Gouvernement a donc dépêché une mission sur le terrain afin d’entendre les acteurs concernés et évaluer la situation en Ariège.
La mission était composée de :
– Nathalie Martien, nouvelle préfète de l’Ariège ;
– Roger Jumel, chef de bureau du foncier et de la biodiversité du Ministère de l’Agriculture
– Michel Perret, chef de bureau faune et flore sauvages du Ministère de l’Ecologie
– Raymond Cointe, conseiller spécial auprès du ministre de l’Ecologie
– André Crocherie, Directeur Direction Régionale de l’Environnement Midi-Pyrénées
– Nicolas Gillodes, chargé de mission « ours » de la Direction Régionale de l’Environnement Midi-Pyrénées
– Philippe Sauvannet, Sous-Préfet de Saint-Girons, en charge du dossier « ours » dans le département ;
– La Directrice de cabinet de la Préfète et le Secrétaire Général de la Préfecture de l’Ariège
Composition de la délégation Cap ours :
– Jean-Pierre Delorme, Comité Ecologique Ariégeois
– Patrick Pappola, Ferus ;
– Alain Reynes, Pays de l’Ours – Adet
La mission a entendu les opposants le matin, et nous avons été reçus l’après-midi, pendant 45 minutes.
Synthèse des informations et positions développés par la délégation Cap Ours, après la présentation de la coordination et des associations représentées :
– Rien sur le terrain ne justifie la tension actuelle. Les prédations sont comparables à l’année dernière et restent marginales / pertes globales dans les Pyrénées.
– La tension est créée et entretenue artificiellement par les opposants pour maintenir l’inaction de l’Etat sur le dossier ours initiée par le gouvernement précédent. Le moment est choisi : nouvelle Préfète, nouveau Ministre de l’Ecologie, gouvernement récent et du même bord que la majorité départementale locale. La concession injustifiée de l’Etat en Htes-Pyrénées (effarouchement de Cannellito) a aussi
encouragé les opposants locaux à radicaliser leurs actions.
– Rappel du cadre juridique : ours = espèce protégée (loi nationale) dont la restauration des effectifs est impérative en application de la directive européenne « Habitats ». Ces éléments ont été confirmés par le Conseil d’Etat (2009), et la procédure d’infraction initiée contre la France par la Commission Européenne pour non respect de son obligation de restaurer la population d’ours. Tout déplacement ou retrait est donc impossible !
– Nos demandes insistantes ont porté sur :
1. un positionnement clair du Gouvernement (dans le cadre juridique rappelé). Donc, la seule position possible est la cohabitation de l’ours et des activités humaines. Le renoncement du Gouvernement précédent à lâcher une ourse en 2011 et le flou actuel entretiennent l’opposition inutilement. Nous avons développé l’exemple du Col de l’Escrinet : la clarté et la fermeté de l’Etat ont payé et apaisé une situation aussi conflictuelle que le dossier ours braconnage du pigeon ramier). Depuis 2011, la situation pourrit. Est-ce Intérêt de l’Etat ?
2. Améliorer la cohabitation autant que possible et nécessaire et restaurer la population d’ours dans un état favorable de conservation (Cf. directive européenne).
3. Que la Mission accorde autant d’attention à ce qui fonctionne bien qu’à ceux qui crient : par exemple l’évolution positive des pratiques et de la prédation sur certaines estives, ou le travail de La Pastorale pyrénéenne sur les chiens de protection.
La Mission nous a remercié de notre participation, n’a posé aucune question, et n’a apporté aucun élément de réponse, le principe étant d’écouter, comme avec la délégation des opposants le matin. MM. Jumel, Perret et Cointe doivent faire un rapport qui sera remis au Gouvernement et à la Préfète de l’Ariège.
Nous avons également remis un dossier complet, comprenant diverses brochures, dossiers, notes et copies de courriers sur le pastoralisme, les dégâts, la mortalité des brebis, l’acceptation sociale de l’ours dans les Pyrénées, le programme Parole d’ours …