Allauch, le 24 juin 2005
Lettre ouverte à Jacques Chirac et Dominique de Villepin
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier ministre
La ministre de l’Ecologie Madame Nelly Olin a laissé entendre le 23 juin 2005 que le principe de quelques réintroductions d’ours dans les Pyrénées, prévues par son prédécesseur Monsieur Serge Lepeltier, était maintenu. Le seul élément concret a été l’affirmation « qu’au moins deux ou trois ours seraient réintroduits au printemps de 2006 ».
FERUS a profondément déploré la décision de la même ministre de faire abattre 6 loups dans les Alpes cette année. Il est en passe de faire le constat que Madame Olin n’entend pas la voix de la grande majorité des Français qui veulent une politique de protection du patrimoine naturel beaucoup plus offensive. Laisser dire que les Pyrénéens ne veulent plus d’ours par ceux qui en ont organisé la disparition est scandaleux, alors qu’au contraire toutes les enquêtes d’opinion ont montré que même les habitants des vallées concernées étaient partisans de son retour.
Techniquement le dossier est prêt et les opérations peuvent avoir lieu en septembre prochain, il est vital qu’aucun report ne vienne ternir un peu plus un tableau déjà bien sombre. Il est de plus urgent que Madame Olin présente un programme sérieux et pluriannuel de restauration de la biodiversité et notamment de l’ours dans les Pyrénées qui ne se résume pas à deux ou trois lâchers d’animaux.
Jamais l’écart entre les discours et les actes n’a été aussi grand dans notre pays en matière de protection de la biodiversité et plus généralement de respect de l’environnement : ne renoncez pas aux rares gestes concrets que les pouvoirs publics sont encore en mesure de faire.
S’il se confirmait qu’il n’y aura pas de lâchers d’ours à l’automne, cette démission de l’Etat se rajoutant aux autres sujets de mécontentement des protecteurs de la nature laisserait prévoir des manifestations un peu partout en France à l’occasion du premier anniversaire de la mort de l’ourse Cannelle.