Communiqué de presse du FIEP Groupe Ours Pyrénées
PAU, le 13 mars 2006
La Ministre de l’Ecologie vient d’annoncer le lâcher de 5 ours dans les Pyrénées en 2006. Cette décision va dans le bon sens et nous saluons et soutenons cette première étape vers la restauration d’une population viable d’ours dans les Pyrénées.
Mais en Béarn, territoire où vivent des ours sédentaires, l’ourse Cannelle, abattue le 1er novembre 2004, n’est pas remplacée.
Une opportunité avait été laissée à l’Institution Patrimoniale du Haut Béarn de respecter le contrat qu’elle avait signé en 2004 avec l’Etat, la Région et le Département prévoyant le lâcher de deux ourses. Elle n’a pas respecté ses engagements. Cette Institution a rompu son contrat , elle ne doit plus être co-gestionnaire, avec l’Etat, de la conservation de l’ours en Béarn, comme c’était le cas depuis la charte de juillet 1994.
Compte-tenu du fait que l’Etat est responsable de la conservation de l’espèce ours brun, par les textes internationaux et les lois françaises, le FIEP demande à la Ministre de suppléer à la défaillance de l’IPHB par le renforcement de 2 femelles en Béarn, pour remplacer celles tuées en 1994 et en 2004.
Trois enquêtes d’opinion révèlent depuis 2 ans que 75% des habitants de notre région sont favorables au renforcement et à la conservation de l’espèce, de même que 74% des élus des vallées béarnaises sont favorables au rétablissement de la situation antérieure (enquête Férus 2006).
Face à l’échec de L’IPHB, il nous semble indispensable que l’Etat reprenne ses prérogatives et qu’il assume, dans ce domaine, ses responsabilités, comme il les assume dans d’autres domaines d’intérêt général comme la sécurité publique et routière, la santé, l’ alimentation…, sans attendre l’unanimité dans un domaine d’intérêt national ou communautaire.
Le FIEP Groupe Ours Pyrénées appelle la Ministre à mettre en place, en Béarn, une structure de concertation qui permettra de reprendre le dialogue entre les diverses parties concernées et de respecter le contrat prévoyant le lâcher de 2 femelles.
C’est sur ce territoire où vivent des ours de façon permanente et où il y a des habitats préservés que des femelles réintroduites se sédentariseront facilement. Sans cela il y aura difficilement une population viable d’ours le long des Pyrénées.
C’est également dans ces vallées, que l’on a créé, expérimenté et réalisé avec succès la plupart des outils de cohabitation entre un pastoralisme digne de ce nom et la conservation d’un prédateur comme l’ours : indemnisations justes, héliportages, muletage, chiens de protection, enclos, projecteurs, radiotéléphones, marque du fromage avec l’empreinte de l’ours ( FIEP-WWF-association de bergers), financement de 60 cabanes et fromageries subventionnées à 80%, etc. Sur le terrain, il y a une culture du gardiennage et de vie avec l’ours.
A-t-on le droit face à un tel bilan positif d’un point de vue humain et de la biodiversité de laisser cette région pionnière en ce domaine en dehors du plan de renforcement, en cédant au veto de ceux qui n’ont pas respecté leur contrat ?.L’Etat a la légitimité de réparer, grâce à la loi et à la charte qu’il a signée, à la place de l’IPHB défaillante. Nous ne pouvons accepter qu’une minorité, pour des raisons personnelles et électorales, tue une deuxième fois les ourses Cannelle et Claude. Pour que soit honorée la Parole donnée et que la Vie (des bergers et des ours) et le Droit l’emportent dans notre pays.
FIEP Groupe Ours Pyrénées