Ours : vous avez dit « strictement protégés » ?

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© Jacques Carriat
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Les temps sont durs pour les loups, mais les ours ne sont pas en reste.

Un « carton » volontaire sur Ursus arctos : une peine exemplaire et méritée

Dans les Cantabriques espagnoles, la condamnation d’un chasseur à 2 ans de prison ferme, quatre ans d’interdiction de chasser et 17 500 € d’amende a été confirmée, suite à une chasse au sanglier ayant mal tourné, entraînant l’abattage d’une ourse suitée en novembre 2020. Quelques sites internet de chasse ont d’ailleurs confondu cette affaire avec l’abattage de Sarousse à la même époque dans les Pyrénées aragonaises, sans arriver à différencier Cantabriques et Pyrénées… à 500 km de distance pourtant.

La sévérité de cette peine, comparée aux trois mois de prison avec sursis requis par le procureur le 19 mars dernier pour l’abattage de l’ourse Caramelles en Ariège, s’explique par le fait que le tribunal a estimé que le chasseur avait tiré volontairement sur l’ourse, à environ 40 mètres de distance, alors qu’il avait une vue dégagée et suffisante pour identifier l’animal. La justice a considéré qu’il avait eu le temps de reconnaître l’espèce et qu’il connaissait suffisamment l’ours brun, compte tenu de l’endroit où il se trouvait. Contrairement à l’affaire ariégeoise, il n’a pas été chargé par cette ourse et a donc réalisé un « carton » en toute connaissance de cause.

Dans le même ordre d’idée, on sera attentif aux peines prononcées lors du futur jugement des personnes impliquées dans la mort par empoisonnement de l’ours Cachou dans le Val d’Aran (Espagne, Pyrénées Catalanes) en avril 2020, un acte dûment prémédité et organisé qui mérite au minimum une peine aussi sévère, sinon plus.

Panne d’oreiller pour la Commission Européenne

La Slovaquie, toujours sur une pente savonneuse avec son nouveau pouvoir politique, vient d’autoriser l’abattage de 350 ours sur une population totale d’environ 1 300. Sa décision est basée sur des rencontres homme-ours ayant mal tourné, entraînant des décès humains.

Si effectivement ce genre d’évènement peut justifier des frappes ciblées, il ne devrait pas être pour autant le prétexte à l’utilisation de moyens de destruction massive et indifférenciée, de plus illégaux en regard de la protection de l’espèce au niveau européen.

La Commission Européenne devrait, en ces circonstances, émettre rapidement une mise en demeure, puis des condamnations. Elle semble malheureusement, vu son peu d’empressement, n’être toujours pas sorti de tanière, demeurant dans un état léthargique. Il ne faut donc pas s’étonner, à ce train de sénateur, que certains pays aient la gâchette un peu trop sensible par les temps qui courent (Suède, Finlande, Slovaquie…), que ce soit pour l’ours, le loup ou le lynx. 

Certains politiques bien de chez nous pourraient de plus être facilement contaminés.